Et Si l’Atlético de Madrid N’était Plus Sur La Défensive ?

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Après 12 journées de championnat, l’Atlético de Madrid, tenant du titre, peine à se hisser dans le top 3. La faute à un nombre de points délaissé dans des matchs nuls et une défaite inattendue contre Alavés. Jadis respectée pour son imperméabilité, que reste-t-il aujourd’hui de la muraille colchonera ?

Villarreal, la Real Sociedad, Levante… Toutes ces équipes ont un point commun : elles ont réussi à marquer deux buts face à l’Atlético de Madrid cette année en championnat. Comme si ce n’était pas assez, les Colchoneros ont également encaissé trois pions de la part de Liverpool en Ligue des champions. En l’espace de douze journées de Liga, c’est un total de 10 buts que les hommes de Diego Simeone ont concédé. Un ratio plutôt étonnant, lorsque l’on sait que les défenseurs sont les mêmes que la saison dernière, et quand on connaît le passif défensif des Indios. L’Atlético se démènerait-il plus en attaque quitte à délaisser l’aspect défensif, commun à toute l’équipe ? Ou les joueurs ont-ils perdu en qualité ?

Des trous béants à colmater

Tout d’abord, il faut noter que si les défenseurs sont les mêmes que lors de la saison précédente, les Rojiblancos ont dû faire face à une série de blessures. Par conséquent, José María Giménez, ou Stefan Savic, patrons de la défense centrale depuis le départ de Diego Godín, n’ont pas pu briller à leur poste. Un sérieux souci quand on sait que l’Uruguayen assure constamment la sécurité des rouge et blanc. Avec 1,8 tacles 1,3 interception par match à domicile, il surpasse tous ses coéquipiers. Il apporte également une sérénité dans la surface de réparation puisqu’il est le seul à dégager 4,3 ballons lors d’occasions critiques. Son homologue Monténégrin, quant à lui, possède le deuxième meilleur ratio de dégagement qui s’élève à 3,3 par match à domicile, et 2,5 tacles à l’extérieur. L’absence des deux centraux a donc laissé des brèches dans l’effectif d’El Cholo, dans lesquelles leurs adversaires n’hésitent pas à s’engouffrer.

En Ligue des champions, la présence de Geoffrey Kondogbia, milieu défensif de formation, dans l’axe de la défense lors de l’Atlético-Liverpool à la place de Giménez, n’a pas porté ses fruits. Cela a même favorisé l’offensive des Reds. Le club anglais l’a aussi emporté (2-3) à cause d’une faute défensive causée par Mario Hermoso, débouchant sur un pénalty. Chose qui a semblé se répéter match après match jusqu’à la fin de ce mois d’octobre.

Des problèmes défensifs techniques et tactiques

Malchance ou déficience tactique ? En ces douze semaines de compétition, les Colchoneros ont manqué d’efficacité défensive. Et ont commis des erreurs, plutôt chères puisque certaines d’entre elles ont eu un impact sur le résultat final. Les fautes dans la surface de réparation sont les plus communes et engendrent par conséquent, plus de risques. Dernièrement, Luis Suárez a offert un penalty à Levante (2-2). Felipe a mal dégagé un ballon de Firmino en Ligue des champions, menant au but de Naby Keita (2-3). Kieran Trippier, ainsi que toute la défense rojiblanca, était à la traîne lors du premier but de la Sociedad (2-2)… Et la liste des erreurs défensives peut encore s’allonger.

Pourtant, l’an dernier, avec les mêmes joueurs à l’arrière, l’Atlético encaissait beaucoup moins. En novembre 2020, l’équipe menée par Koke, n’avait pris que 2 buts en Liga. En comparaison avec cette année, les Colchoneros en comptent 10. Les mauvaises prises d’informations de la part des latéraux mettent en péril la défense centrale qui se retrouve souvent asphyxiée ou dépassée par les actions adverses. Chose qui n’arrivait pas l’an passé. Le marquage des autres joueurs est parfois délaissé pour qu’une projection soit faite sur le porteur du ballon uniquement, laissant un boulevard aux neuf autres joueurs de champ.

De plus, si la défense colchonera n’assure pas, les retombées pour le gardien ne sont pas idéales. Jan Oblak est donc moins efficace cette année. Il semble plus difficile pour le quintuple vainqueur du trophée Zamora d’arrêter les tirs ou d’évaluer la trajectoire d’une frappe. Une petite méforme, presque inquiétante quand on connaît l’efficacité et la sérénité qu’il confère.

 

Photo : Maria Jose Segovia / Icon Sport

Un effectif plus tourné vers l’attaque ?

Le recrutement d’Antoine Griezmann, Matheus Cunha ou encore Rodrigo de Paul annonçait de belles victoires pour l’Atlético. Avec la présence en plus de Joao Félix et Luis Suárez sur le banc ou sur le terrain, les Rojiblancos peuvent désormais se projeter largement vers l’avant. Ce qu’ils font puisque quasiment à chaque fois qu’ils sont menés, ils reviennent au score. Mais en se tournant un peu plus vers les buts adverses, l’Atlético tend à délaisser des principes qui ont fait sa réussite. Le repliement défensif commun, notamment sur les côtés. Le système, souvent en 442 ou en 532, ne change pas, mais les carences se font ressentir.

Yannick Carrasco manque d’efficacité et de rapidité lorsqu’il faut redescendre pour défendre. Quant à l’autre piston, Kieran Trippier, ses centres sont plus intéressants que ses retours défensifs. Résultat : les couloirs sont moins protégés, les ailiers adverses s’y frayent un chemin plus facilement. Et marquent. Surtout si les dégagements sont limités dans la surface de réparation.

Lors des prochains matchs, et après la trêve internationale, le plus gros défi que les Colchoneros auront à relever sera de trouver l’équilibre entre l’attaque et la défense, tout en essayant de retrouver sa solidité d’antan. Ils devront s’illustrer dans la même lignée que le match qu’ils ont offert face au Betis (3-0). Rester concentrer pour mieux faire mal ensuite. Une tâche pas forcément facile, mais qui leur permettrait de s’installer un peu plus facilement et durablement en haut du classement de la Liga.

Julie Marchetti
(@MarchettiJulie)

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