Séville / Lopetegui à l’épreuve de son plafond de verre européen

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Julen Lopetegui en doit une au Sevillismo. Vainqueur de la Ligue Europa en 2020, l’ancien sélectionneur a tremblé en Ligue des Champions, contre Chelsea en groupe puis en 1/8 de finale contre le Borussia Dortmund. Dans un groupe homogène mais abordable, il doit s’affirmer au plus niveau continental. 

2 décembre 2020 : Chelsea est encore loin d’être champion d’Europe, Frank Lampard est un coach sur la corde raide et Thomas Tuchel est encore l’entraîneur du PSG. Pour ce 5e de la phase de groupes de Ligue des Champions, les Blues se rendent au Sánchez-Pizjuán. L’enjeu est de taille : la 1re place de la poule pour recevoir en 1/8 de finale retour. Après avoir été accroché à Stamford Bridge (0-0) lors de la 1re journée, les Londoniens doivent gagner. Séville n’a besoin que d’un nul et a les moyens de tenir tête aux coéquipiers de Ngolo Kanté. Or Julen Lopetegui aligne une équipe mixte voire B.

Séville est puni et prend une raclée mémorable. Olivier Giroud est sur un petit nuage et inscrit un quadruplé (4-0). Chelsea terminera 1er de son groupe et foncera vers un destin très improbable mi-décembre.

Mauvais plan contre le Borussia Dortmund

Le tirage au sort pour les 1/8 de finale est clément pour Nervión. Non pas que le Borussia Dortmund soit un cadeau mais il reste un adversaire abordable, d’autant que le BVB n’est pas au mieux en Bundesliga. L’aller au Sánchez-Pizjuán commence parfaitement avec l’ouverture du score de Suso dès la 7e minute. Un cadeau empoisonné. Lopetegui et son équipe ne vont trouver aucune solution jusqu’à la fin de la 1re période.

« Surmonté, dépassé, écrasé… C’est ce qu’a ressenti Séville pendant les 45 premières minutes du match au cours desquelles Haaland et Dortmund l’ont écrasé comme un vrai rouleau-compresseur. Le 3-1 à la mi-temps a obligé Lopetegui à changer les plans sevillistas en seconde période, érigeant un mur devant l’attaquant norvégien qui a mis un terme à l’hémorragie en défense sans ce que cela ne suffise en attaque »
A. Sáez dans Estadio Deportivo, le 18 février 2021

La mauvaise approche du match contre une équipe qui n’apparaissait pas à ce moment-là dans les places qualificatives à l’Europe en championnat a de nouveau coûté très cher à Séville. Le colmatage contraint a certes permis à Séville de ne pas sombrer complètement mais, malgré la réduction de Luuk de Jong en fin de match (84′), les Palanganas ont manqué leur rendez-vous.

Actes manqués

Outre ces deux rendez-vous manqués, Séville a aussi manqué la marche en Copa del Rey contre le FC Barcelone. Après avoir survolé le 1/4 de finale aller, Nervión s’est effondré au retour en proposant un jeu à l’encontre du bon sens, avec un plan ouvert à tous les vents. Et si le 1/8 de finale retour dans la Ruhr a été plein d’abnégation, il a également (surtout) montré la différence qui existait avec une équipe réaliste, certes doté d’un buteur hors-norme, mais qui a été capable d’inscrire 5 buts à un habitué de la 4e place en Liga.

A travers ses joueurs, Lopetegui a aussi fait montre de ses faiblesses. A son image, Séville a manqué une immense occasion d’atteindre le Top 8 européen. Avec plus de maturité et peut-être aussi de préparation tactique, Nervión aurait pu prétendre à beaucoup mieux, non seulement en Ligue des Champions mais aussi en championnat et en Copa del Rey. Les Palanganas et leur entraîneur ont gâché plusieurs occasions d’intégrer un nouveau cercle, comme s’ils étaient incapables de transposer leur confiance en Ligue Europa à d’autres compétitions. Séville doit apprendre à se comporter en grande équipe et Lopetegui en grand entraîneur. Il est temps de s’en convaincre.

François Miguel Boudet

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