Le Celta se rend sur le terrain du Real Madrid ce dimanche (21h) à l’occasion de la 4e journée de Liga sans avoir connu la victoire depuis le début de saison. Les hommes de Chacho Coudet vont-ils enfin lancer leur saison sur la pelouse du Bernabéu et répondre aux attentes ?
Le 17 juin dernier, l’humeur était festive du côté de Vigo. Et c’était bien normal : le Celta de Vigo annonçait officiellement la prolongation d’Eduardo Coudet jusqu’en 2024. Une bonne nouvelle pour les supporters celtistas qui, avec l’entraîneur argentin, ont enfin pu de nouveau vibrer derrière leur équipe. Un départ canon pour sortir l’équipe des bas-fonds du classement, une fin de saison à suspense pour presque flirter avec l’Europe et, entretemps, un trou d’air en janvier qui n’aura pas écorné le crédit qu’il a acquis en quelques mois. Il faut dire que depuis son arrivée, le Celta joue au ballon et plutôt bien. Le maître mot de Coudet ? « Intensité ». Assez rapidement, les prestations ont été bonnes et même spectaculaires lorsque l’on compare avec certains matchs de Liga d’un ennui mortel.
Un mercato avec les coudées franches
Fort d’une prolongation, Coudet a pu mener son mercato en imposant ses choix. Franco Cervi est arrivé après d’âpres négociations avec Benfica. L’ailier argentin devait déjà arriver au mercato hivernal mais le Celta est dur en négociations et cela n’avait pu se réaliser. Pour remplacer Aarón Martín, non conservé suite à son prêt, Javi Galán a débarqué à Balaídos, après avoir été convaincu par le discours de Coudet qui lui a transmis sa passion et son envie. Un gardien aussi est arrivé directement du Chili pour concurrencer Rubén Blanco souvent blessé. Doté d’un bon jeu au pied et expérimenté, Matias Dituro a pris la place de titulaire dans les buts. Autre joueur qui vient parfaitement se greffer au style Coudet, et inconnu en Europe : le dénommé Thiago Gallardo, attaquant de 32 ans, venu de l’Internacional au Brésil et que Coudet a déjà dirigé là-bas. Et enfin, pour renforcer la défense, Jeison Murillo est revenu dans les dernières heures pour un 3e prêt d’affilée.
« À partir de la 4e journée, les équipes sont complètes et commencent à chercher leur meilleure version. Je crois que nous avons fais un très bon mercato, nous nous améliorons dans un processus où il y a un projet derrière. J’aime gagner, je veux gagner, c’est la vérité. J’essaie d’être objectif dans mon analyse mais les sensations ne sont pas celles d’une équipe qui a joué pour obtenir un point. Il faut corriger les erreurs et donner encore plus ».
Chacho Coudet, le 11 septembre 2021
Ce mercato est satisfaisant pour Coudet car il a pu avoir les recrues aux postes qu’il souhaitait et valider tous les profils. Un vrai luxe, surtout avec la fameuse règle de la masse salariale à ne pas dépasser. Avant de pouvoir finaliser tous ces renforts, le Celta a d’abord dû se débarrasser, non sans mal, de plusieurs indésirables du vestiaire (Emre Mor, David Costas, Álvaro Vadillo, Gabriel Fernández).

Un effectif suffisamment étoffé ?
Malgré tout ça, le groupe sera encore une fois court numériquement. A l’instar de la saison dernière, Coudet devra piocher du côté de l’équipe B pour faire le nombre pour la convocation. Le technicien a d’ailleurs regretté que le fililal, fort d’une montée dans la nouvelle troisième division espagnole, ne soit plus réellement une réserve qui permette le développement des joueurs. Pas moins de 10 joueurs sont arrivés pour intégrer la B et cela laisse peu de place pour les jeunes de la cantera. En sachant que Coudet n’est pas trop du genre à faire tourner, faisant démarrer très souvent le même onze de départ, les jeunes vont avoir du mal à évoluer et se développer au Celta. Pour autant, deux promesses ont frappé contre Irún (victoire 4-1) : le capitaine Iker Losada et Gabriel Veiga sont en grande forme et ont déjà été récompensés en goûtant à la Liga.
À (RE)LIRE – Tapia, le poulpe de Vigo
Le plus important reste que l’ossature a très peu bougé puisque seuls Galán et Dituro sont entrés dans le onze de départ. Renato Tapia est toujours là au milieu, tout comme Denis Suárez, Brais Mendéz et Iago Aspas. De quoi augurer de belles choses pour cette saison. Mais habitué des débuts de saison poussifs, le Celta n’a pas dérogé à la règle, en étant un peu à la peine lors des trois premiers matchs. Il manque pour le moment plus de capacités à se créer des occasions et à être plus dangereux à l’approche de la surface adverse. Les recrues se sont bien intégrées, avec Galán qui commence à montrer toutes les qualités qu’on voyait en lui à Huesca et Dituro qui se met en évidence par son jeu au pied. Le Celta a payé pour le moment des erreurs individuelles déjà entrevues l’an dernier. La tactique de Coudet est très exigeante pour sa défense et les milieux et la moindre erreur peut se payer cash comme lors de la défaite contre l’Athletic.
La tâche s’annonce donc ardue au moment d’aller défier le Real Madrid où les Galiciens n’ont plus gagné depuis 15 ans. Pour espérer faire un résultat, il faudra qu’Aspas retrouve son meilleur niveau pour emmener l’attaque du Celta et se mettre ainsi au diapason du niveau d’un Tapia, parti encore sur des bases monstrueuses au milieu. Une chose est sûre : on peut compter sur Chacho Coudet pour continuer à travailler et être exigeant avec son équipe pour mettre l’intensité qui permettra au Celta de retrouver sa dynamique de la saison passée (5 victoires sur les 6 dernières journées la saison passée) et d’aller, pourquoi pas, tutoyer l’Europe.
Damien Dufresne
@Damien_Dudu
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