En échec au Barça depuis 2 ans, Antoine Griezmann fera son grand retour avec l’Atlético après la trêve internationale. « El Principito » découvrira alors un effectif rojiblanco tout à fait différent de ce qu’il a connu. Seul le temps dira s’il saura se relancer chez des Indios qui ont su digérer son départ et, surtout, qui ont su gagner sans lui.
Il est de retour. Antoine Griezmann. Le cinquième meilleur buteur de l’histoire de l’Atlético de Madrid (133 réalisations).
Son nom et son palmarès font rêver plus d’un club. Malgré un passage au Barça en demi-teinte, le garçon formé à la Real Sociedad conserve son prestige. En s’octroyant de nouveau ses services, l’Atlético de Madrid marque là une nouvelle envie d’aller plus loin. De posséder un XI de départ et un banc conséquent. Et surtout, de pouvoir à nouveau remporter le championnat et, enfin, dominer l’Europe. Pourtant… Griezmann va connaître une nouvelle ère colchonera, loin de celle qu’il a connu en quittant le club, il y a deux ans. Si « Grizi » possède certainement toujours la confiance de Diego Simeone, il évoluera dans un Atleti champion de Liga en titre, au côté de personnalités telles que Luis Suárez et Joao Félix, son « successeur » officiel. Un défi majeur à relever, là où les places risquent d’être chères. Et où on va se bousculer au portillon.
Sa rentrée pourrait donc s’annoncer plus difficile que prévue, aussi bien d’un point de vue sportif qu’extra-sportif. Ayant quitté l’Atlético en 2019, dans des conditions assez floues et calamiteuses pour le FC Barcelone, beaucoup de supporters Colchoneros en veulent encore à celui qui était, jadis, l’un des chouchous du public. En plus de devoir intégrer une équipe tactiquement différente, le Français devra faire face à une horde de socios déchaînée et qui l’attend au tournant. Ça passe ou ça casse.

Un plan de jeu spécial pour Griezmann…
De son temps à l’Atlético de Madrid, Antoine Griezmann était mis dans d’excellentes conditions. Star de l’équipe, adroit face au but, le Français évoluait tantôt en faux 9, tantôt en 10. Grâce à son intelligence de jeu et sa versatilité, il a pu se complaire dans ces deux rôles et jouer avec le second attaquant du plan Simeone. En 2017, par exemple, il marquait et faisait la paire avec un autre Français, Kevin Gameiro. Se transformer lors des phases offensives pour venir trouver un ballon dans la surface et la mettre dans les filets n’était pas un problème.
De par son intelligence de jeu, Antoine Griezmann sait prévoir le coup avant qu’il n’arrive et outrepasse la défense adverse, surtout lorsqu’il est en forme et en confiance. Or ces derniers mois, cela n’était pas vraiment le cas à Barcelone. Mais s’il venait à être mis à l’aise, au centre du jeu, comme il l’est en équipe de France, il produirait de nouvelles merveilles avec le maillot qui lui a permis d’être le référent offensif de l’Equipe de France championne du monde en 2018.
Pour cela, il faudrait qu’El Cholo change considérablement son plan de jeu. Depuis le début de saison 2021-2022, l’Atlético évolue en 3-5-2 modulable. Cependant, le système défensif dans lequel Antoine Griezmann apporterait, tout en trouvant sa place, serait un 4-2-3-1. Altruiste, il délivrerait la balle à un Luis Suárez par exemple, tout comme il pourrait faire valoir une entente avec Ángel Correa ou Thomas Lemar, avec qui il a l’habitude de jouer en sélection.
… au détriment d’un peu d’animation ?
Les plans de Diego Simeone auraient pu changer cette saison, puisqu’un Atlético plus offensif et plus incisif a permis aux Colchoneros de remporter le titre. A partir de mars dernier, les Rojiblancos ont ralenti le rythme et se sont cantonnés à un rôle plus dans leur ADN des années précédentes : une équipe défensive, bonne dans les contres.
Avec la nouvelle saison et les récentes recrues glanées (Rodrigo de Paul et Matheus Cunha), on aurait pu croire que la tendance était à l’animation offensive. En revenant à un plan défensif pour intégrer la star française, l’Atlético s’enfermerait dans ses vieux travers… peut-être même dans un 4-4-2 déjà prouvé efficace avant le départ d’Antoine Griezmann, mais moins spectaculaire à ce qu’on pourrait s’attendre et exiger.
« L’important, c’est la performance et d’avoir la meilleure équipe »
Enrique Cerezo, président de l’Atlético de Madrid
Dans tous les cas, l’Atlético de Madrid entamera de nouveau la saison avec de belles ambitions. Avec une équipe aussi qualitative, comptant aussi bien de bons défenseurs (Giménez, Savic, Trippier), des milieux complets (Koke, Llorente, Lemar, De Paul) et des attaquants divers (Carrasco, Correa, Suárez, Felix, Griezmann), le club part favori à sa propre succession. Un statut qu’Enrique Cerezo, le président de l’Atlético, a exposé récemment. En renforçant son effectif et en s’offrant de nouvelles possibilités tactiques, l’Atlético peut se dire qu’il tient le bon bout.
Julie Marchetti