🔴🟡 Roja / Défense : un problème central pour Luis Enrique

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Venue de nulle part ou presque, la Roja a frôlé la qualification en finale de l’Euro. Si la Nazionale italienne a brisé le rêve, le parcours espagnol nourrit de belles ambitions pour le Mondial 2022 au Qatar. Luis Enrique a convaincu et dispose de l’aura suffisante pour conforter ses choix. Mais pourra-t-il en faire en défense centrale ? État des lieux avant l’enchaînement de 3 matches contre la Suède, la Géorgie et le Kosovo.

Les annonces des listes de Luis Enrique sont toujours attendues. Pour les noms qu’ils dévoilent mais aussi pour l’originalité de la présentation en vidéo. Pour cette première convocation post-Euro, le sélectionneur a utilisé des sacs à dos floqués aux noms des heureux élus. Une manière de symboliser le voyage de 14 mois vers le Qatar ? En ce qui concerne sa charnière, des questions demeurent après la compétition qui a marqué le retour de l’Espagne sur le devant de la scène.

Quel avenir pour Sergio Ramos ?

Blessé et forfait pour l’Euro, le capitaine a vu l’Euro à la télévision. Toujours pas remis sur pied, l’ex-Merengue n’a pas été appelé. Le sera-t-il de nouveau ? Il semble faire désormais partie des livres d’histoire, mais la pénurie de centraux pourrait amener Luis Enrique à rappeler le nouveau joueur du PSG. Mais après tant d’années à nourrir le cliché que sans Ramos point de salut, oubliant au passage 3 échecs cuisants en 2014, 2016 et 2018, l’intérêt d’un retour est limité, hormis celui de jouer le rôle du grand aîné, un Pepe Reina sans les gants en somme.

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Aymeric Laporte, le nouveau patron

Il a fallu aller en France pour trouver un taulier en charnière. La natif d’Agen, blacklisté par Didier Deschamps, est devenu international espagnol, avec succès. Sous son impulsion, la Roja a regagné en solidité et est montée en puissance après deux premiers matches poussifs. Le seul bémol concerne sa complémentarité avec Pau Torres et Eric García, une attente qui doit se parfaire au cours de prochains mois.

Pau Torres et Eric García : la nouvelle génération est-elle au niveau ?

Nouvelle coqueluche en Espagne, Pau Torres reste à Villarreal pour découvrir la Ligue des Champions dans la peau d’un titulaire indiscutable. L’épreuve du feu pour lui, alors qu’il sort d’un Euro difficile. Peu convaincant, il est apparu fébrile et sa complémentarité avec Aymeric Laporte est loin d’être évidente. C’est Éric García qui a en a profité, avec un bilan honorable. Mais à présent, il n’est plus ce jeune central que l’on voit de loin. Nouveau Blaugrana, son match contre l’Athletic a été catastrophique et il a été exclu. A sa décharge, il sort du diptyque Euro-JO, comme Pau Torres, et la fatigue se fait ressentir. Comme son collègue Groguet, traînera-t-il cette surcharge tout au long de la saison ?

Íñigo Martínez, jamais loin du XI

Il a eu le courage de renoncer à l’Euro pour se remettre sur pied psychologiquement : Íñigo Martínez a fait son retour dans la liste de Luis Enrique après un début de saison marqué par un but contre le Barça et une grosse prestation contre le Celta. Le joueur de l’Athletic n’est pas toujours le plus rassurant, mais il a le mérite de la régularité. Très rarement blessé depuis son arrivée à San Mamés, le gaucher n’avait plus été appelé depuis novembre 2020. L’absence de Ramos fait de lui un recours viable dans l’axe gauche.

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Raúl Albiol, emblème du manque de relève

En l’absence de Pau Torres qui a enchaîné l’Euro, les JO, la SuperCoupe d’Europe, un café, l’addition, l’Asturien a convoqué son coéquipier à Villarreal : l’éternel Raúl Albiol. Plutôt que de sélectionner un nouvel élément, Luis Enrique fait le choix de la sécurité absolue avec le capitaine groguet. Le choix de l’embarras pourrait-on résumer car, en Liga, la pénurie perdure depuis très longtemps et le problème ne sera pas résolu d’ici le Mondial. Hormis Albiol, cela ne se bouscule pas en Liga. Nacho Fernández au Real Madrid a le bénéfice de la polyvalence mais il est nettement derrière César Azpilicueta, le capitaine de Chelsea. Aritz Elustondo à la Real Sociedad voire Yeray Álvarez à l’Athletic pourraient être des solutions mais ils n’ont jamais été pressentis pour intégrer le groupe, encore moins que Gabriel Paulista, récemment naturalisé. Il faudra sans doute attendre l’après-Mondial pour assister à de nouvelles incorporations mais, pour l’heure, la Roja demeurera encore quelques mois dans cet entre-deux générationnel.

François Miguel Boudet

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