Formé au FC Barcelone, Iván de la Peña a également longtemps porté les couleurs de l’Espanyol. Le 21 février 2009, alors que le Barça de Pep Guardiola domine l’Espagne et l’Europe, « Little Buddha » signe un doublé en 5 minutes pour offrir le derbi aux Pericos. C’est le 2e épisode de notre série Old School.
En 2009, le FC Barcelone est intouchable. En Liga comme en Champion’s, le club blaugrana n’a pas d’égal. Le Guardiolismo est en estado puro. Leader depuis la 9e journée, les Catalans sont invaincus depuis la 1re journée et une défaite inaugurale contre Numancia (1-0). Quand ils reçoivent l’Espanyol pour le derbi, personne n’imagine le Barça perdre le titre. Malgré un écueil la semaine précédente au Benito-Villamarín contre le Betis (1-1), les Culés sont les favoris de cette 24e journée, d’autant qu’après avoir gagné à l’aller à Montjuïc (2-1), ils ont éliminé les Pericos en 1/4 de finale de Copa (0-0; 3-2) en janvier.
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La 1re période confirme la supériorité blaugrana. Si l’Espanyol de Mauricio Pochettino voudrait déployer son jeu, la mainmise de l’équipe de Pep Guardiola est nette, même si elle ne parvient pas à cadrer et mettre Carlos Kameni en danger (1 sur 7 tirs lors des 45 première minutes). A priori, une victoire aisée se dessine. Or à la 38e minute, Seydou Keita tacle Moisés Hurtado avec un peu de décalage horaire. L’attroupement ne fait pas vaciller Carlos Delgado : carton rouge direct ! De quoi rebattre les cartes en 2e période.
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Au retour des vestiaires, Guardiola est contraint à un nouveau changement, après l’entrée de Carles Puyol à 18e minute pour pallier la blessure d’Éric Abidal : Thierry Henry cède sa place à Sergio Busquets, déjà averti après une altercation avec l’arbitre en 1re période. L’Espanyol a un coup à jouer en supériorité numérique. Encore faut-il parvenir à s’approcher des buts de Víctor Valdés.
A la 50e minute, les Pericos récupèrent un ballon dans leur camp par l’intermédiaire de Román Martínez, entré en jeu à la place d’Ángel Martínez à la 36e minute. Après un sombrero sur Busquets, l’Argentin perce, dépasse la ligne médiane avant d’être taclé par ce même Busi. Redescendu en début d’action pour épauler son équipe, Iván de la Peña hérite de la balle et ouvre sans contrôle sur Iván Alonso sur le côté gauche de l’attaque perica. L’avant-centre lance Nenê qui entre dans la surface de réparation. Face à Gerard Piqué, le futur Parisien fait mine de centrer du droit, envisage le débordement sur son pied gauche, revient sur son mauvais pied puis désormais enfermé avec l’arrivée de Rafa Márquez, parvient à se remettre sur son pied gauche grâce à un râteau et centre sur Little Buddha qui fait de grands gestes des bras au second poteau sans attirer l’attention de Touré Yaya. Seul et sans pression, De La Peña adresse un coup de tête à bout portant dans la lucarne de Valdés. Et là, même s’il a été formé au Barça, hors de question de ne pas célébrer avec ses coéquipiers, à commencer par Raúl Tamudo en plein échauffement ! C’est le 1er but de sa saison, lui qui a connu deux blessures consécutives qui l’ont éloigné des terrains des terrains de novembre à fin janvier. Ce derbi au Camp Nou est sa 1re titularisation depuis celle contre le Betis qui s’est soldée par une rechute en décembre.

54e minute : après une main de Dani Jarque qui lui a coûté un carton jaune et un coup franc au-dessus de Xavi Hernández, Kameni effectue la rentrée en jeu. A la lutte, Busquets parvient à dévier de la tête vers Márquez qui remet instantanément à Touré. L’Ivoirien temporise et opte pour une passe latérale vers Puyol. Le capitaine transmet derrière lui à Piqué. Pressé par Alonso, il alerte Valdés. L’attaquant perico sprinte vers le gardien blaugrana qui balbutie son contrôle. Contraint de relancer rapidement, il expédie le ballon directement sur De la Peña à 25m du but. Márquez tente de revenir sur le Pelat, tandis que VV est sorti entre la ligne des 5.50m et le point de penalty. L’opportunité est trop belle : De La Peña glisse une vaselina imparable dans la même lucarne déjà nettoyée lors de l’ouverture du score.
Malgré la réduction de l’écart par Touré à la 62e minute, le Barça ne parvient pas à remonter le score. Une défaite qui sera suivie d’un match nul en C1 contre l’Olympique Lyonnais et d’un second revers consécutif en championnat contre l’Atlético de Madrid (4-3). Ces épiphénomènes n’auront aucune influence sur la fin de saison fabuleuse des Culés, avec 3 triomphes en Liga, en Copa et en Champion’s et l’humiliation historique du Real Madrid à Santiago-Bernabéu (2-6). Pour Iván de la Peña, ce doublé d’esthète est le dernier coup d’éclat d’une carrière qui aurait pu être bien plus étincelante.
François Miguel Boudet
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