Valencia / Maxi Gómez, mini rendement

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Auréolé d’une réputation flatteuse lors de son départ du Celta, Maxi Gómez n’a pas confirmé à Valencia. En panne d’inspiration et de confiance, l’Uruguayen n’est que l’ombre du buteur qui a éclos à Balaídos. Et d’excellent coup, le Charrua se transforme match après match en boulet. 

Quand Maxi Gómez débarque au Celta de Vigo, l’Uruguayen n’est encore qu’un coup du mercato réalisé par les Galiciens pour 4.3M€. Auteur de 29 buts et 12 passes décisives toutes compétitions confondues entre 2016 et 2017 avec le Defensor, l’attaquant d’à peine 21 ans a tout à prouver en Espagne. Quand il quitte Balaídos, le Charrua est un cador dans la catégorie des 9 à l’ancienne, une race quasiment disparue. Lui, c’est de la pata negra. BFF de l’idole Iago Aspas, Maxi Gómez régale : 18 buts et 5 passes décisives en 36 matches de championnat. De quoi aiguiser les appétits chinois (Beijing Guoan) et anglais (West Ham). Mais le Charrua dispute une saison 2, avec une réussite moindre mais en conservant une constance face aux cages adverses : 13 buts et 5 passes décisives en 35 matches. Concrètement, le buteur a fait le tour et veut franchir un cap dans sa carrière. Qualifié en Ligue des Champions, le Valencia CF a des liquidités et réussit le tour de force de le signer, au nez et à la barbe de clubs de Premier League. Un fichazo pour le club che.

« Quand j’ai fini ma 1re saison au Celta, Beijing Guoan est revenu à la charge avec une offre de 25-30M€. De nombreux joueurs m’ont dit d’attendre, que peu de monde regarde les matches en Chine. Les chiffres de l’offre était très élevés mais je ne voulais pas y aller »
Maxi Gómez au micro de Radio Sport 890, avril 2020

Photo : Marca / Icon Sport

Maxi investissement, maxi bourbier

Arrivé pour 14.5M€ et en échange de Santi Mina, Maxi Gómez vit aux premières loges le délitement du secteur sportif blanquinegro. Le départ de Marcelino García Toral constitue un premier coup dur pour le tandem qu’il doit composer avec Rodrigo Moreno. Ce n’est pas sous les ordres de l’Asturien mais d’Albert Celades qu’il inscrit son premier but en Liga avec Valencia, contre le Barça (défaite 5-2). Lors de la phase aller, en dépit d’une ambiance délétère et d’un entraîneur complètement perdu, il inscrit 7 buts. Mais à l’image du reste de l’effectif, il s’essouffle en 2e partie de saison et ne trouve la faille que deux fois, encore contre le Barça (2-0) et Valladolid. L’avantage du « parón » dû à la pandémie, c’est qu’il lui a permis de soigner tranquillement une fracture au métatarse survenue en mars. Finalement, 9 réalisations dans une telle saison galère, l’honneur est sauf, même si le cap de la Ligue des Champions (seulement 1 passe décisive en 6 matches disputés) n’est pas encore franchi.

Même sans coupe d’Europe à disputer, l’Uruguayen est toujours sur le front de l’attaque che en 2020-2021. Le mercato a fait des dégâts Avinguda de Suecia, à commencer par ses deux compères essentiels au jeu offensif : Dani Parejo et Rodrigo Moreno. Et si le buteur qui a définitivement supplanté Kevin Gameiro débute fort le championnat avec 3 buts lors des 4 premières journées, la suite frise le catastrophique. S’il plante de nouveau contre le Barça (14e journée), il attend… 18 journées entre son but contre Cádiz (17e journée) et son suivant contre Valladolid (doublé lors de la 35e journée).

Au-delà de ses statistiques, c’est le comportement du Charrua qui est sujet à caution. Peu tranchant dans ses appels, souvent simulateur au point qu’il exaspère sa propre afición, parfois inutilement violent et provocateur même s’il s’est calmé depuis ses 12 cartons jaunes lors de sa première saison au Celta, Malgré des performances très en-deçà des espérances, même s’il faut les relativiser par rapport au non-jeu proposé pendant toute la saison par Javi Gracia, Maxi Gómez conserve une belle cote en Espagne, au point que l’Atlético de Madrid est revenu aux nouvelles cet été pour compléter son attaque.

Photo by Omar Arnau / Pressinphoto / Icon Sport

Le retour de la garra ?

Toujours à la recherche de son premier but en Liga cette saison, Maxi Gómez n’a pas vraiment rassuré contre Getafe et Granada. Pour l’heure, Valencia n’a pas encore marqué dans le jeu. Cela étant, l’arrivée de José Bordalás, un coach pour qui la garra est une composante essentielle de ses équipes, est en mesure de remettre l’Uruguayen sur de bons rails. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le nouveau technicien che a noué le contact dès sa nomination.

« La 1re chose qu’a fait Bordalás, c’est m’envoyer un message pour voir comment j’étais et je lui en suis très reconnaissant. Il faut travailler dur pour faire une saison en Liga avec Valencia. Quand le coach change, les entraînements changent et il faut s’y adapter (…) Actuellement, je me sens très bien à Valencia, la saison dernière n’a pas été bonne mais j’aimerais continuer ici pour montrer le 9 que le club a acheté et aider mes coéquipiers »
Maxi Gómez dans Heroica Deportiva, 9 juillet 2021

Toujours dans l’ombre médiatique de Luis Suárez et Edinson Cavani dans son pays natal, Maxi Gómez arrive à un moment-clef de sa carrière. A tout juste 25 ans, il doit retrouver son efficacité et se convertir en buteur de référence dans la capitale du Turia. Son retour au plus haut niveau est également une question cruciale pour le Valencia CF qui ne dispose pas d’actifs joueurs conséquents pour remettre de l’argent dans les caisses. L’Uruguayen et le club sont des alliés objectifs. Ça tombe bien : les 9, c’est comme les dirigeants, il n’y a que les chiffres qui comptent.

François Miguel Boudet

 

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