Rayo / Iraola, une réussite express pour atteindre la Liga

100% Liga Articles En avant Liga Santander Rayo Vallecano

Joueur emblématique de l’Athletic, Andoni Iraola (39 ans) est devenu entraîneur et une fois son diplôme en poche, le Basque n’a pas traîné pour débuter en Liga. Au CD Mirandés puis au Rayo Vallecano, l’ancien latéral droit a guidé le club madrilène vers en retour en Liga et a décidé de prolonger l’aventure pour une première incursion parmi l’élite. Mais entre un président affairiste, un stade en décrépitude et un effectif limité, il faudra un mental hors norme aux Rayistas pour y parvenir.

Rien n’est plus silencieux qu’un stade vide, surtout quand il s’agit de Vallecas. Pendant 42 journées, le Rayo a surpassé cet handicap terminer 6e de Segunda et être le dernier barragiste pour disputer la montée en Liga. Pendant les trois-quarts de la saison, le Rayo a été dans les places qualificatives pour les playoffs d’accession. Or tout a failli basculer début mai après une défaite contre Sabadell qui luttait pour son maintien. Il restait 5 matches à disputer et peu de temps pour se reprendre et ne pas craquer sous la pression.

« Il faut continuer de travailler et d’y croire. Psychologiquement, tu ne sais pas comment cela va tourner. Nous avons connu des hauts et des bas et nous voir hors de la zone de playoffs peut nous faire comprendre que nous devons prendre des points, sans attendre les résultats des autres »
Andoni Iraola après la défaite à Sabadell, le 3 mai 2021

Les voyants étaient au rouge. Le match nul concédé le match suivant contre Leganés (1-1) confirmait la période difficile traversée par les Franjirrojos : 5 matches sans victoires, 3 points engrangés sur 15 et seulement 3 buts inscrits dont un seul penalty. Andoni Iraola, le coach rayista, ne parvenait plus à trouver la bonne formule en attaque, alternant les options, replaçant notamment l’ancien Toulousain Óscar Trejo plus haut pour accompagner Isi, le meilleur buteur du club. Mais les buts, c’est comme le ketchup et la bouteille s’est vidée contre Fuenlabrada (2-1), Oviedo (4-1) et Castellón (2-0). Ces trois succès consécutifs ont permis au club de Vallecas de disputer le droit de jouer la montée. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, le public est revenu juste à temps dans l’antre brinquebalante.

Le destin peut être ironique et cruel à la fois. Leganés avait un temps songé à Iraola pour reprendre l’équipe après la descente : les Pepineros sont éliminés en demi-finale des barrages précisément par le club du technicien basque. Girona avait loupé la monté en 2020 à la dernière seconde contre Elche : les Catalans sont de nouveau recalés après avoir remporté l’aller à Madrid (1-2) et avoir joué près de 40 minutes à 11 contre 10 à Montilivi (0-2).

« Sportivement, c’est la plus belle page de l’histoire du club car nous avons renversé beaucoup d’obstacles. C’est la première montée loin de la Vallecas et la première remontée à l’extérieur. Nous battons un adversaire qui était sur une série de 13 matches sans défaite et qui encaissait très peu de buts »
Martín Presa, président du Rayo Vallecano dans Diario AS, le 22 juin 2021

Un peu de stabilité dans un club foutraque

Il n’a fallu que 2 ans en Espagne pour qu’Andoni Iraola débute sur un banc de Liga. Après une première expérience à Chypre, à l’AEK Larnaca où il a remporté la SuperCoupe et qualifié le club en Ligue Europa, le Basque s’est fait les dents au CD Mirandés. 4e meilleure attaque (55 buts inscrits) mais 19e défense (59 buts encaissés), les Jabatos assurent le spectacle et terminent à la 11e place, à seulement 5 points des barrages d’accession en Primera. Mieux : le club atteint le dernier carré de la Copa del Rey en s’offrant Séville et Villarreal.

Mais Iraola est du genre pressé. Pas de saison 2 à Miranda del Ebro mais un départ au Rayo Vallecano, contraint de passer une année supplémentaire en división de plata. Dans un club aussi barré, il vaut mieux être préparé. Le Basque le serait-il ? Comme prévu avec Martín Presa, 2020-2021 n’a pas été un lit de pétales de rose. Entre la COVID, la tempête de neige Filomena et des retards de salaire, le cirque n’a pas manqué de numéros. Le dernier en date ? Fin avril, le président rayista a invité dans son palco Santiago Abascal et Rocío Monasterio, respectivement président et candidate à la présidence de la Communauté de Madrid pour VOX, le partie d’extrême-droite. De quoi faire fulminer les Bukaneros

« Pour notre Rayo révolutionnaire, tous les fachos hors de mon quartier »
Slogan des Bukaneros sur des affiches placardées à Vallecas

Malgré tout, Iraola n’a pas mis longtemps à se décider, même si son avenir n’a tenu qu’à un fil lors de la mauvaise série de résultats en fin de saison. Si la SD Huesca suivait le dossier de près, le technicien et le Rayo se sont vite entendus pour prolonger l’aventure jusqu’en 2022. Le Basque, plus jeune coach de Liga cette saison, semble avoir le potentiel pour viser plus haut dès à présent. La saison dernière, en Copa del Rey, le Barça avait eu toutes les peines du monde à se sortir du piège à Vallecas et avait même été mené au score avant de l’emporter (2-1). Et si les Franjirrojos a certainement l’effectif le plus faible de Liga à première vue, les vertus offensives des équipes dirigées par Iraola (60 buts en 2020-2021) avec notamment une suractivité sur les côtés sont à même d’obtenir le maintien.

« Nous sortons d’une saison où nous avons été protagonistes avec le ballon, de dominer la majorité des matches, de chercher la verticalité. C’est comme ça que nous aimons jouer. Mais cette saison, nous ne pourrons probablement pas le faire autant que nous le voudrons »
A. Iraola dans Diario AS, le 14 juillet 2021

Malchanceux lors de la 1re journée avec l’expulsion précoce de Luca Zidane à Sánchez-Pizjuán contre Séville (3-0) et vaincu par un penalty de Mikel Oyarzabal contre la Real Sociedad (1-0) en dépit d’un immense Stile Dimitrievski dans les cages, le Rayo a hâte d’enfin débuter devant son public, dimanche contre Granada (19h30). Pour une première incursion en Liga, Andoni Iraola est face à un sacré objectif. Avant de revenir à l’Athletic ?

François Miguel Boudet

Commentaires