À l’Atlético, ses coéquipiers l’appellent Angelito. Parfois brouillon, parfois critiqué mais encore plus souvent décisif, Ángel Correa est le talisman colchonero. Cela méritait bien une belle déclaration avant de commencer la saison.
Des pleurs, de la détresse, du désarroi : Ángel Correa était au bord des enfers, lui qui se « sentait mal » après ses ratés face à Levante et au Real Betis. L’Argentin avait perdu tous ses moyens malgré l’envie de bien faire. Mais après s’être réconforté dans les bras de son coach, il s’est remis à travailler, dur. Encore et encore, et ce en dépit des critiques et des messages haineux auxquels il était condamné. Pour continuer de croire en lui et ses forces, pour relancer tout un peuple rojiblanco dans la quête du titre. Et il n’aura pas fallu attendre longtemps pour lancer la belle histoire : cinq buts lors des huit dernières journées. Et quel dernier but ! Un pion qui compte pour dix. Ou même cent. Celui qui remet sur les rails tout une équipe alors menée lors de la dernière journée décisive face à Valladolid et virtuellement seconde d’un championnat qu’elle a dominé pendant si longtemps.

Habité par cette volonté de prouver, et peut-être aussi encore habité par celui qui nous a malheureusement quitté un soir de novembre cette année, le petit ange de l’Atleti a servi de guide. Dans un silence religieux au stade José-Zorilla, et après une première période où il était le seul à réellement s’exprimer, Correa a choisi de « faire un pacte » avec les Dieux du football pour apporter la lumière. Un crochet court, suivi d’une croqueta et d’une frappe instinctive du bout du pied qui passe entre les jambes du dernier défenseur et vient se glisser dans le petit filet : une action de grande classe. Un moment magique, hors du temps, qui vient réveiller la horde de supporters présente sur le parking du stade de Pucela qui n’attendait que ça. L’ange n’est pas déchu. L’Atlético de Madrid est à nouveau champion d’Espagne, sept ans après.
Ángel Correa est un joueur qu’il faut prendre dans sa globalité, à la fois frustrant mais aussi (et surtout) superbe qui excelle par des éclairs de génie. Parce qu’il est l’ange gardien inattendu des Rojiblancos, qu’il vibre, vit, incarne l’Atleti depuis tant d’années et qu’il y a de fortes chances que cela continue encore longtemps. Et parce qu’on n’aime jamais assez ceux qui font preuve d’une résilience à toute épreuve.
Julien Foubert
@TorresismoATM
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