Au pied du mur… mais pas trop. L’Espagne peut se contenter d’un nul contre la Slovaquie pour se qualifier en 1/8 de finale. Pour autant, les doutes persistent et Luis Enrique pourrait opérer plusieurs changements majeurs dans son XI de départ. Previa d’un match qui conditionnera beaucoup de choses pour la Selección.
En 2010, l’Italie jouait sa survie dans le Mondial en Afrique du Sud et devait battre la Slovaquie pour se qualifier en 1/8. Facile a priori et puis on connaît la suite : le tenant du titre est rentré directement à Rome par l’express de 11h. Onze ans plus tard, la Slovaquie a l’occasion de rejouer le même tour à une grande nation… ou du moins ce qu’il en reste. Certes, la Roja demeure invaincue lors de cet Euro mais le jeu, les automatismes, la vigueur sont absents. Et avec deux points et un seul but inscrit, l’Espagne fait peine à voir, au point que, même à domicile, elle ne parvient pas à gagner contre des équipes à sa portée de prime abord. Mais que ce soit la Suède et la Pologne, un minimum de cohésion collective suffit à annihiler les quelques assauts espagnols. De quoi être inquiet.
Tout change… rien ne change ?
Quand il a sélectionné César Azpilicueta après 3 ans de frigo, Luis Enrique a laissé augurer un passage en 3-5-2. Ce système utilisé en Liga cette saison par plusieurs gros clubs, à commencer par l’Atlético de Madrid, semblait être la solution idoine, d’autant qu’il aurait mis Marcos Llorente et Koke Resurrección, deux des meilleurs joueurs de 2020-2021 dans les meilleurs conditions pour performer. Finalement, ce sont eux qui pourraient bien être les grands sacrifiés de ce 3e match. Positionné en latéral droit dans une défense à 4, Llorente ne peut avoir un rendement optimal. Mais plutôt que de faire évoluer son schéma, Luis Enrique semblerait opter pour le maintien de son 4-3-3 avec Azpilicueta à droite et José Gayà à gauche en remplacement de Jordi Alba, pourtant nommé capitaine en l’absence momentanée de Sergio Busquets. La défense est d’ailleurs le chantier numéro 1 puisque la paire Pau Torres-Aymeric Laporte devrait être séparée, le néo-Espagnol rejoignant le banc au profit d’Eric Garcia son ex-coéquipier à Manchester City… à moins que ce ne soit finalement Torres qui doivent céder sa place. La vérité de la veille ne sera pas forcément celle du coup d’envoi.

Busi est de retour !
Le milieu de terrain ne sera pas épargné par la vague de changements. Le retour de Busi enverrait Koke sur le banc. Même sort pour Rodri, reconduit contre la Pologne alors que la Roja avait besoin surtout d’un créateur supplémentaire. Ce que Lucho n’a pas fait lors des 2 premiers matches, il devrait le tenter contre la Slovaquie en associant Pedri à Thiago Alcantara… à moins que Llorente soit replacé au milieu, ce qui enverrait le jeune Blaugrana sur le banc. L’idée est de trouver des lignes de passes plus imprévisibles pour le trio de devant. Álvaro Morata et Gerard Moreno sont annoncés titulaire. Mais pour la 3e fois, il y aura un changement sur un côté : après Ferran Torres, c’est au tour de Dani Olmo, bon contre la Suède, décevant contre la Pologne, de sortir du XI. Pablo Sarabia, entré 2 fois en jeu, pourrait bien débuter.
Tout cela montre une chose : Luis Enrique navigue à vue. D’un jour à l’autre, les compositions changent du tout au tout, à la recherche de la meilleure animation. Et s’il estime que son état de préoccupation n’est que de 7 sur 10, l’heure est encore aux doutes et à la méthode Coué. Certes, intrinsèquement, l’Espagne est au-dessus de ses 3 adversaires. Mais collectivement, elle est fébrile. Et on se demande qu’en ne proposant que de la cohésion et du sacrifice, la Slovaquie sera en position de lutter pour sa qualification pendant 90 minutes, surtout sur la pelouse chaotique de la Cartuja qui n’est pas exactement faite pour le beau jeu au sol. Les coéquipiers de Marek Hamsik n’ont besoin que d’un point pour se qualifier et vu les difficultés de la Selección pour déjouer les blocs bas, le scenario est déjà écrit.
Un peu de math !
- La Roja sera qualifiée et 1re si elle gagne et que la Suède perd contre la Pologne. Son adversaire serait l’Ukraine ou la République tchèque.
- La Roja sera qualifiée et 2e si elle gagne et que la Suède bat la Pologne ou fait match nul. Son adversaire serait la Croatie.
- La Roja sera qualifiée 3e si elle fait match nul et que la Pologne ne bat pas la Suède. Son adversaire serait la Belgique.
Les XI possibles
Espagne
Slovaquie