Il y a eu 5 Rambo mais déjà 7 Voro. Il était impossible que cette saison calamiteuse s’achevât sans un nouvel intérim du talisman che. Au lendemain du revers contre le FC Barcelone, les dirigeants du Valencia CF ont mis Javi Gracia à la porte pour assurer le maintien. L’éternel intérimaire est de retour pour la 7e fois sur le banc blanquinegro.
Hasta siempre Javi Gracia ! Proche de la démission à de nombreuses reprises cette saison, trompé par des dirigeants iniques quant aux arrivées cet été, contraint d’accueillir 3 prêts non désirés fin janvier, l’ancien coach de Málaga a cette fois-ci été prié de déguerpir. Une décision qui n’est pas incongrue en soi mais qui laisse interrogatif quant au timing. Dimanche soir, Valencia a craqué sous les assauts de Lionel Messi après avoir mené au score et même espéré égaliser dans les 10 dernières minutes. Ce n’était pas un grand match mais ce n’était pas insipide non plus. Cependant, avec seulement 6 points d’avance sur Huesca et Elche, respectivement 18e et 19e de Liga, Valencia n’est pas encore assuré du maintien. Alors quand le Valencianisme est en danger, le club fait appel à Voro.
Voro contre la sangre de horchata
Il n’y aura pas plus de jeu avec Voro qu’avec Gracia. Plus d’envie assurément et certainement moins de jambes en coton. Sous les ordres de Gracia, le Valencia CF n’a strictement jamais progressé. Il a au contraire coulé, à l’image de Maxi Gómez et Kang In Lee, deux joueurs qui devaient porter le jeu offensif che. Le talent seul a permis à l’équipe de ne pas complètement sombrer. Comment pourrait-il en être autrement quand Peter Lim et Anil Murthy ont massacré tout ce qui avait réussi, mis à la porte pour une bouchée de pain des cadres de Marcelino García Toral et finalement démantelé un projet sportif qui fonctionnait ? Car pendant que les dirigeants singapouriens se vautrent chaque jour davantage dans la honte et le gin tonic, Marcelino a remporté la SuperCoupe d’Espagne, Pablo Longoria est devenu président de l’Olympique de Marseille et Mateu Alemany le bras droit de Joan Laporta au FC Barcelone. Entre la mauvaise volonté du board, du coach et des joueurs, difficile d’espérer mieux qu’un ticket en 1re classe sur le radeau de la Méduse.

4 matches sous haute tension
Voro donc. Encore une fois. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? Toujours là pour sauver son club, l’ancien défenseur central est de nouveau appelé à la rescousse pour sauver les meubles et accessoirement l’investissement de Lim. Les tractations avec le prince de Johor ont achoppé car le magnat n’a pas voulu céder la gérance du club, malgré son inanité quotidienne. Dès lors, que peut espérer le Valencianisme, mis à part du court-termisme ? Les Blanquinegros ne sont plus rien dans la hiérarchie espagnole. Ils sont à peine bons pour réaliser de minces exploits dans la saison (une victoire improbable contre le Real Madrid avec les 3 penalties sifflés, un match nul au Camp Nou contre le Barça) et ont toutes les peines du monde à prendre des points contre les mal classés. En effet, hormis Valladolid, son prochain adversaire, et Elche au retour, Valencia ont concédé le nul à domicile contre Huesca, perdu à Elche, fait nul à Alavés et Éibar, pris un seul point contre Cádiz, pris une raclée à Getafe, la pire attaque du championnat (3-0). Le programme des derniers matches incite guère à l’optimisme : Valladolid, Séville, Éibar, Huesca. En résumé, il n’y aura aucun match gratuit. Et avec Javi Gracia, le pire pouvait arriver.
Virer Gracia pour mieux choisir le nouveau coach ?
Voro est un talisman et il doit fonctionner plus que jamais. Le club a repoussé l’échéance du départ de Gracia jusqu’au dernier moment. Peut-être trop tard même si le timing du départ de l’entraîneur, avec le chèque qui va avec, est étonnant. En effet, d’un point de vue comptable, avec 6 points d’avance sur la zone rouge avec la différence de buts particulière favorable contre Elche, la situation est préoccupante sans être complètement alarmiste. Au moins, ce départ laisse plus de latitude aux dirigeants de trouver un nouvel coach. José Bordalás et Diego Martínez seraient dans une short-list mais, vu la disparité des deux profils, ont doute du cap souhaité. Une nouvelle fois, Valencia bouscule tout et s’arc-boute sur Voro. La farce a assez duré.
François Miguel Boudet