Athletic Club : tout le gâchis s’est fait sur le terrain

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Une seconde finale perdue deux semaines après la première et une saison officieusement terminée. Les protagonistes de l’Athletic ont blessé des supporters qui attendaient beaucoup d’eux. Et si le problème ne venait pas de l’entraîneur ? Sans profond changement cet été, cette équipe ne peut pas rivaliser…

2021 devait être la plus belle année de l’histoire récente de l’Athletic. Cette année rappellera finalement un goût amer. Tout commençait plutôt bien. Avec l’arrivée de Marcelino sur le banc, et les premières victoires qui ont suivi, on s’attendait à un retour en force du club basque. Quand certains rêvaient d’une qualification européenne, d’autres se concentraient sur la finale de Supercopa. Ce match exceptionnel, toujours sans la présence de supporter, remporté en prolongation nous confortera tous dans l’idée que bien coaché, cet Athletic est magnifique. Mais quand la fraîcheur apportée par Marcelino s’essouffle, ce sont tous les mauvais visages du club qui réapparaissent.

Depuis le départ d’Ernesto Valverde en 2017, aucun coach n’est parvenu à dresser les Leones. La venue d’un coach, dans la même veine du Txingurri, tel que Marcelino devait changer les choses mais il n’en fut rien. Et si les réels fautifs étaient bien ceux sur le terrain ? Peut-on se permettre de penser qu’Iñaki Williams régresse depuis sa prolongation jusqu’en 2028 ? Qu’aucun milieu de terrain n’arrive à assurer les transitions comme ce fut le cas avec Beñat ou Mikel Rico ? Autant de questions taboues qui reviennent depuis cette nouvelle déception. Deux finales de Copa en une quinzaine de jours, deux défaites aussi humiliantes l’une que l’autre. De violentes déroutes qui questionnent plus qu’elles ne s’expliquent.

Est-ce suffisant d’atteindre les finales ?

Lorsque Carlos Gurpegui disait en 2015 que « les finales sont faîtes pour être gagnées », lui et ses coéquipiers n’avaient pas tardé à passer des paroles aux actes. La formule avait donc été reprise par Iker Muniain avant la grande rencontre face à la Real Sociedad. L’écho de cette même déclaration avait été entendu avant celle face au Barça. Peut-être que l’Athletic a les moyens d’atteindre les finales, mais pas de les gagner. C’est ce que pourrait dire un supporter taquin des Txuri Urdin, mais cette pensée provient de Marcelino lui-même. Le coach n’est pas dupe, les supporters non plus, le problème semble réellement venir du terrain.

L’Athletic devait gagner cette finale pour sauver un honneur déchu contre la Real Sociedad. Il n’en fut rien. [Photo de Icon Sport]

Sur les réseaux sociaux, plusieurs supporters ont présenté leurs excuses à Gaizka Garitano. Lors de son licenciement, l’ancien coach était accusé d’avoir censuré le potentiel de ses joueurs. Les premiers matchs sous l’ère Marcelino allaient effectivement dans ce sens. Les Zuri-gorriak faisaient preuve d’une envie et d’une agressivité inconnues depuis Valverde. Et lorsque l’Athletic retrouve sa dangerosité sur coups de pied arrêté, ça se remarque vite au tableau d’affichage. Mais à l’image des débuts de Garitano, le jeu se ralentie vite et ne persiste finalement qu’une forme de lassitude sur la pelouse.

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Un ménage dommageable mais nécessaire

Hier soir, au bout du troisième but, l’envie d’éteindre la télé est forte. Mais on garde espoir. Non pas d’une remontada improbable et à peine inimaginable, mais seulement celui d’un sauvetage de l’honneur. Un petit ballon qui rappellerait que malgré tout, l’Athletic reste en place. Au lieu de cela, c’est Lionel Messi qui plante le quatrième. Quand deux semaines auparavant, cette même équipe s’inclinait en finale face au rival historique, l’accumulation de ces deux matchs fait mal, très mal. Et à l’image d’un adolescent au cœur brisé, on cherche réconfort dans l’écriture. Une solution qui ne l’est qu’en surface, tant le problème de fond reste omniprésent. Marcelino n’est pas responsable mais comment trouver une solution quand toute une équipe peut être pointée du doigt ?

La saison de l’Athletic est terminée. Certes, il reste huit matchs à disputer. Mais quel est leur intérêt ? L’honneur du club devait être sauvé lors de cette dernière finale. Les joueurs retrouvent une pelouse andalouse mercredi 21 avril face au Real Betis et quelle que soit l’issue, il ne restera que des interrogations. Une victoire questionnera tout autant qu’une défaite. Quelle est donc la solution ? « Nous allons nous relever » affirmait Balenziaga après la finale, les larmes à peine dissimulées. Ce latéral, l’un des seuls à s’être battu jusqu’au bout, a malgré tout raison. Il faut redresser la tête. Mais pour la garder haute, un ménage de printemps doit être effectué.

Alors que les cadres semblent lassés, l’Athletic a la chance de former des réservistes plus motivés que jamais. Eux seuls peuvent apporter la fraîcheur constante dont cette équipe a besoin. Les titulaires se sentent protégés et Marcelino doit leur montrer qu’ils ne sont pas irremplaçables. Le poète irlandais Roy Keane disait que « les capacités d’un joueur sont le résultat d’un amour entre un ballon et un enfant ». Et à Bilbao, cet amour ne manque pas.

Jérémy Lequatre-Garat
@Euskarade

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