📝 Analyse / Les 3️⃣ enseignements de FC Barcelone – Paris SG (1-4)

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Les années se suivent et se ressemblent. Le FC Barcelone vient de subir une énième déroute en Ligue des Champions lors de ce huitième de finale aller au Camp Nou. Cette fois-ci face au Paris Saint-Germain. Une prestation indigne d’une telle équipe, qui confirme cette année encore tous les maux psychologiques dont le Barça souffre. Une situation loin d’être inédite, qui va plonger à nouveau le FC Barcelone dans une période de doute, à court, comme à long terme. Voici 3 enseignements à tirer de cette autre désillusion catalane.

1️⃣ Sans surprise, des manques défensifs criants

La plus grande interrogation concernant ce huitième de finale résidait dans la composition de la charnière centrale du FC Barcelone. Finalement, c’est bel et bien Gérard Piqué, absent depuis trois mois des terrains, qui a été aligné en tant que titulaire. Le risque était grand, très grand, trop grand ? A vrai dire, le véritable problème de cette équipe est bien plus profond qu’un simple choix de composition entre deux joueurs. Pas certain que la performance livrée par untel ou untel aurait été meilleure. Contre le PSG, le Barça est tombé face à une équipe qui a su exploiter à la perfection ses moindres faiblesses. L’approche du match des Catalans a été trop hésitante, parfois même incomprise. L’échange virulent entre Gérard Piqué et Antoine Griezmann illustre bien cet état d’esprit. Un collectif qui ne sait pas appliquer certains progrès entrevus ces dernières semaines, dès lors que l’adversité s’élève. La panique prend alors le dessus, et le scénario catastrophe se répète.

Sur le début de match, l’impression donnée était celle d’une volonté de jouer plutôt bas, pour limiter les qualités adverses, et notamment la prise de la profondeur. En effet, le bloc catalan n’osait pas vraiment sortir de son camp, par peur de se faire surprendre en contre, ou sur une transition rapide de l’adversaire. Trop avancer induirait alors une plus grande distance à couvrir dans son dos. Le hic : l’incapacité à trouver des solutions devant. Face aux difficultés évidentes du FC Barcelone pour contrôler ne serait-ce que quelques phases de possession, Lionel Messi a dû descendre très bas sur le terrain pour résoudre le problème. L’action qui engendre le pénalty existe d’ailleurs grâce à ce genre d’initiative, avec à la baguette une longue transversale du numéro 10 pour Frenkie De Jong.

Quand bien même ces manques défensifs découlent parfois d’un collectif apathique, les 4 buts du Paris Saint-Germain sont l’œuvre d’une naïveté évidente de la défense barcelonaise. Sur le premier but encaissé, Kylian Mbappé est trop libre dans une zone dangereuse, en pleine surface de réparation. La défense peine à anticiper et laisse trop d’espaces au Français, qui, d’un dribble sur son compère en sélection Clément Lenglet, vient battre Ter Stegen d’une frappe imparable. Sur le second but, c’est Alessandro Florenzi qui est trouvé dans son couloir droit pour centrer en retrait et permettre à son équipe de prendre l’avantage. Un appel qui surprend la ligne arrière des locaux. Le troisième s’ajoute à la longue liste des buts encaissés sur coups de pied arrêtés par le Barça. Moise Kean est laissé seul à la réception du coup franc, et n’a aucun mal à placer sa tête au fond des filets. Une incompréhension dans le marquage individuel des joueurs de Ronald Koeman, et un but encaissé naïvement, une nouvelle fois. Enfin, le quatrième et dernier but parisien est un modèle de contre attaque, venant ainsi crucifier le club catalan. Paris joue plus vite, et la combinaison est toute trouvée : Mbappé réalise un de ses meilleurs matchs, et inscrit un triplé au Camp Nou.

📌 Les notes de FC Barcelone – PSG (1-4)

2️⃣ Une animation complètement désorganisée

Il est clair que le PSG a complètement dominé les débats. Une maîtrise incontestée, face à une équipe sans idées. Des duels largement remportés par les parisiens (68 duels gagnés contre 41 pour le Barça), et surtout une bataille au milieu nettement à l’avantage des visiteurs. Lors de cette rencontre, Barcelone a subi, a trop subi pour espérer une meilleure issue. Le milieu composé par Mauricio Pochettino a bien souvent monopolisé le ballon, obligeant l’adversaire à courir après la domination parisienne, et à se fatiguer en raison d’un pressing mal coordonné. Des mouvements trop aléatoires de la part des joueurs du FC Barcelone, et une cohésion disparue. Les tentatives de pressing ont été facilement contournées par le milieu du Paris SG, et notamment grâce aux qualités de Marco Verratti, qui, sous pression est un joueur formidable. Passer derrière la ligne du milieu de terrain barcelonais a été un aspect déterminant dans la victoire du PSG, et évidemment problématique pour Barcelone. Quand le milieu des Blaugrana n’est pas en possession du ballon, la situation est bien souvent malheureuse. Un secteur qui autrefois faisait la force de cette équipe, et qui est d’ailleurs toujours un indicateur de la performance du Barça dans un match donné. Ainsi, en cédant le ballon au milieu adverse, l’état d’esprit n’était d’ores et déjà pas celui à adopter. Et sans surprise, les trois milieux ont déçu.

Ce manque de contrôle de la part du milieu s’est donc logiquement fait ressentir sur l’animation offensive. Cette ligne d’attaque Griezmann-Messi-Dembélé qui ces dernières semaines redonnait espoir pour cette deuxième partie de saison, a elle aussi sombré. Des joueurs offensifs trop peu sollicités, notamment en raison du manque de ballons distribués par Pedri ou encore De Jong. Si transmission il y avait, trop basse elle était. Nous avons trop aperçu ces trois joueurs au niveau du rond central, plutôt que dans leurs zones de prédilection. Symbole à la fois du manque d’idées offensives de l’équipe, et d’une structure à revoir. Les occasions ont été trop rares : le Barça n’a réalisé que 4 tirs cadrés sur l’ensemble du match. Les hommes de Ronald Koeman ont subi, et cela a engendré des replis défensifs réguliers de la part des Français Dembélé et Griezmann. Une animation problématique pour cette équipe qui s’est contentée de regarder son adversaire du jour jouer au football. Finalement, le FC Barcelone n’a pas utilisé ses forces en présence, contre un PSG qui n’a pas hésité à exploiter ses faiblesses.

3️⃣ Un élément indéniable, le facteur psychologique

La dernière Ligue des Champions du musée du Camp Nou date de 2015. Une époque qui parait si lointaine. Depuis, et ce n’est une surprise pour personne, le club catalan n’a cessé d’être la risée de l’Europe. Les célèbres retournements de situation vécus face à l’AS Roma en 2018, contre Liverpool à Anfield en 2019, la correction infligée par le Bayern Munich en 2020, et désormais, 2021 tient son nouveau chapitre : une lourde défaite à domicile 4 buts à 1, lors d’une autre confrontation à élimination directe. Outre l’environnement nauséabond qu’a connu le club du FC Barcelone autour de sa présidence et de sa gouvernance, c’est tout un collectif qui vit encore le même traumatisme, et ce, des années après. Une instabilité psychologique de la part des joueurs, qui ne jouent plus le même football, qui sont emparés soudainement d’un sentiment de panique dès que la situation sur le terrain parait défavorable. Ce fut le cas lors des précédentes déroutes sur le plan européen. Sur la quasi-totalité des actions qui ont coûté justement la qualification au Barça ces dernières années, ce sont bien souvent les mêmes erreurs qui entrainent les mêmes conséquences.

Ainsi, l’équipe culé continue de perdre honteusement, de la même façon. Les années se suivent et se ressemblent. Le mal est profond, le mental encore affaibli. Et pourtant, des changements ont été apportés, mais peut-être pas suffisamment. Depuis 2018, trois entraîneurs se sont succédés sur le banc barcelonais : Ernesto Valverde, Quique Setién, et Ronald Koeman. Visiblement, le problème ne se situe pas à ce niveau-là. Sans doute au dessus, avec les dernières traces d’une politique sportive aléatoire de la part de l’ex-président Josep Maria Bartomeu, même quelques mois après sa destitution. Ou sans doute en dessous, avec des joueurs qui évoluent dans ce Barça en ayant connu toutes ces déroutes, sans jamais être inquiétés. Beaucoup de questions, très peu de réponses. Quoiqu’il en soit, l’avenir du FC Barcelone reste imprévisible. L’échéance la plus importante pour le club concernant son futur, c’est sans doute cette date du 7 mars 2021 : date des prochaines élections à la présidence du club catalan.

Dorian Faucherand (@DorianFchrd)

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