Au terme d’un match intensif dès le premier coup de sifflet, l’Athletic Club s’est imposé avec force face à Getafe. José Bordalás n’a rien pu faire face au rouleau compresseur mis en marche par Marcelino. Le spectacle est au rendez-vous et rien ne semble pouvoir stopper les Leones.
« Cette équipe est incroyable. Ils écoutent et ils apprennent » déclarait Marcelino après sa victoire en finale de la Supercopa (3-2 contre le Barça). De son propre aveu, ses débuts à l’Athletic n’auraient pas pu mieux se passer. Et surtout, il ne s’attendait pas à des « premiers jours aussi productifs ». Peu d’habitués de la Liga s’attendaient à ça. Evidemment que la sauce allait prendre entre le club basque et l’ancien entraîneur de Valencia. Mais obtenir une telle bolognaise aussi rapidement relève de l’exploit.
Une équipe de Superchampions
Face à Getafe, Marcelino espérait sa première victoire en championnat avec l’Athletic. L’équipe de Bordalás a toujours posé des problèmes aux Leones. L’Asturien le sait et opte de ce fait pour le même dispositif que celui qui a permis aux Zuri-gorriak de remporter leur premier titre depuis 2015. Seule évolution, Iñigo Martinez – blessé au mollet – est remplacé par un Unai Núñez aux performances plus volatiles que jamais. De Marcos conserve sa place sur l’aile droite, Balenziaga continue de remplacer Yuri. Muniain reste sur le couloir gauche, Vencedor et Dani García composant le pivot. Devant, Williams est toujours accompagné de Raúl García.
L’ancien de l’Atletico, justement. Meilleur buteur des Basques la saison précédente, il titille le cœur des supporters locaux. Privilégier un Villalibre qui ne demande qu’à remplacer Aduriz ? Ou profiter de l’expérience intacte de Raúl ? La réponse passe par les pelouses et les deux joueurs se défendent bien. Le dernier n’a pas hésité à claquer un doublé au Real Madrid – permettant à l’Athletic d’atteindre la finale de la Supercopa – quand le premier a égalisé dans le temps additionnel lors de cette même finale. Marcelino opte pour l’expérience de Raúl, qui lui a bien rendu aujourd’hui. Avec un doublé, rien que ça.

Villalibre n’est pas resté de côté. Rentré en toute fin de match, c’est lui qui – seulement cinq minutes plus tard – envoie le ballon décisif à De Marcos, qui inscrit le sixième but de la rencontre. Si Unai Núñez est le seul joueur bancal de ce match, les autres Leones se sont tous plus ou moins fait remarquer. La mention spéciale est attribuée à Iker Muniain, auteur de deux passes décisives. Sa prestation est une nouvelle fois essentielle.
Un match mouvementé, très mouvementé
Cucurella est devenu le buteur le plus rapide de l’histoire du nouveau San Mamés. Au bout de 20 secondes, l’ailier de Getafe profite de la passivité d’Ander Capa pour ouvrir le score. Le reste de la première période n’est qu’une succession d’actions. Une faute sur Iñaki Williams est sifflée dans la surface, avant que la VAR estime qu’il n’y a pas lieu d’accorder un pénalty. Les Leones ne démordent pas et parviennent à égaliser grâce à une magnifique action combinée entre Muniain et Raúl García.
Un quart d’heure plus tard, c’est Jaime Mata qui profite d’une main de Núñez pour se positionner aux onze mètres. Sa frappe ne trompe finalement pas Unai Simón, qui offre la première parade de l’Athletic depuis le départ de Kepa Arrizabalaga. Une action qualifiée de « grand déterminant » de la rencontre par Raúl. Au retour des vestiaires, les consignes de Marcelino sont claires. Les actions passent par le couloir gauche et sont propulsées par un duo fonctionnel entre Muniain et Balenziaga. Mis sur le banc lors de l’arrivée de Yuri Berchiche, Balenziaga possède un mental d’acier et une envie de bien faire appréciable sur le terrain. C’est lui qui offre le centre permettant à Raúl d’inscrire son doublé.

L’Athletic est alors sur une série de deux buts de la tête, après celui de Yeray sur un coup franc de captain Muniain. La suite de la rencontre est maîtrisée par l’Athletic. Seuls Ander Capa et Unai Núñez semblent en-dessous de leur capacité. Cette baisse de régime coûte d’ailleurs l’ouverture du score et un pénalty. Mais les changements de Marcelino portent leurs fruits. L’entrée de Berenguer permet le 4-1 quelques minutes plus tard, tout comme celle de Villalibre qui participe à la conclusion du score.
Marcelino fait profiter un peuple
En rejoignant les rangs de l’Athletic, Marcelino n’a rien modifié à l’effectif. Il a amené ses idées, et seulement ses idées. Son plan de jeu organisé en 4-4-2, l’ancien coach de Valencia est parvenu à tirer le meilleur d’une équipe en déclin. Des joueurs tels que De Marcos et Balenziaga profitent d’une seconde jeunesse. Iker Muniain parvient à briller alors qu’on pouvait douter de son apport sur l’aile. Vencedor a finalement acquis sa place dans le pivot. Et pour finir, les réalisations s’enchaînent. Cinq matchs (Liga, Copa, Supercopa) pour un total de quatorze buts.
Iñaki Williams n’est pas encore le killer qu’il pourrait être mais son impressionnante frappe en prolongation face au Barça en a calmé plus d’un. Enfin, Raúl García revient au meilleur de sa forme. Auteur de son second doublé aux ordres de Marcelino, l’attaquant est décisif sur la pelouse. Les coups de pied arrêtés sont remarquablement bien exécutés par Muniain et le joueur à la retombée du ballon n’a plus qu’à le propulser au fond des filets. C’est de cette manière que le central Yeray Alvarez a inscrit son premier but avec l’Athletic.

La défense, justement. Sans Iñigo Martinez, celle-ci semble désorientée et surtout beaucoup moins solide. Núñez est capable du meilleur comme du pire. Et tout aussi inquiétant, Ander Capa n’est pas dans ses baskets. Marcelino a encore du travail dans ce domaine. En attendant, les supporters de l’Athletic ont retrouvé le sourire et tout porte à croire que cette équipe devrait leur apporter ce qu’ils attendent depuis le départ de Valverde : un retour sur la scène européenne. D’ici là, Marcelino a encore beaucoup à faire pour maintenir les Zuri-gorriak sur les rails. L’espoir est permis, les Lions sont de retour.
Jérémy Lequatre-Garat
@Euskarade