En s’imposant sur le terrain du Shakthar Donetsk, le Real Madrid pouvait faire un grand pas vers la qualification en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Occasion manquée pour la Maison Blanche qui s’est inclinée 2-0 face aux Ukrainiens, au terme d’une prestation collective désastreuse. Tout se jouera la semaine prochaine à Valdebebas, face au leader du groupe B, le Borussia Monchengladbach. Voici les 3 enseignements de ce Shakthar – Real Madrid !
1️⃣ Le naufrage de Varane
Difficile de remettre la faute sur un seul joueur lorsque la prestation d’ensemble de l’équipe n’est pas au niveau. Mais Raphaël Varane a été le symbole de ce naufrage madrilène hier soir en Ukraine. Le Français est d’abord passé très proche de l’expulsion en première mi-temps, à la suite d’une intervention rugueuse sur Moraes. En deuxième mi-temps, il est le principal fautif sur le premier but ukrainien. Mal placé sur une passe adverse, il couvre Marlos, avant de se trouer totalement pour laisser Dentinho seul face à Thibaut Courtois. Malgré des performances correctes lors des dernières rencontres aux côtés de Nacho, le natif de Lille continue d’alimenter les débats sur sa capacité à devenir le leader de cette charnière madrilène, en l’absence du capitaine Sergio Ramos.
📌LDC/ Les notes de Shakthar Donetsk – Real Madrid (2-0)
2️⃣ Des transitions défensives fatales
La photo a beaucoup tourné sur Twitter (on voit un repli avec des joueurs dans la même zone), et reflète les largesses défensives qui ont été fatales aux Vikingos hier soir. Casemiro laissé sur le banc, ce sont Kroos et Modric qui se trouvaient devant la charnière centrale, avec un Martin Odegaard placé légèrement plus haut. Cette association avait pourtant été un franc succès sur la pelouse de l’Inter Milan la semaine passée. Positionné plus bas, Toni Kroos était bien plus à l’aise dans la distribution, aux côtés de son coéquipier croate qui avait sorti le costume Ligue des Champions. Mais hier soir, les performances individuelles n’ont pas comblé les dizaines de mètres laissés très souvent dans leur dos. Des espaces qui ont été exploités à merveille par Taison et Marlos, notamment. Casemiro n’est pas dans sa meilleure saison, notamment dans les phases avec ballon où il parait plutôt limité. En revanche, son placement et son apport défensif ont manqué à son équipe hier. À voir les choix de Zidane lors du prochain match.

3️⃣ La faute à Zidane ?
En regardant le match, on a pu entendre qu’il était compliqué pour Zidane de faire mieux avec cet effectif. Alors certes, le Champion du Monde 98 ne peut pas compter sur Eden Hazard, qui enchaîne les blessures depuis son arrivée. Fede Valverde, qui avait réussi à dynamiser un milieu de terrain en perdition est également out pour quelques temps. Mais il faut rappeler que cet effectif, c’est celui de Zidane. C’est lui qui a décidé de s’appuyer sur ses soldats qui faisaient les beaux jours du Real en Champions League. Et il est toujours bon de rappeler les nombreux coachs qui arrivent à animer davantage leur équipe avec un effectif bien moins qualitatif que celui de la Maison Blanche.
On pense notamment à Imanol Alguacil, Marcelo Bielsa, Unai Emer. Les problèmes dans l’animation offensive du Real sont évidemment liés au départ de Cristiano Ronaldo en 2018, qui n’était jamais bien loin lorsqu’il s’agissait de débloquer une rencontre fermée et de reprendre un centre de Carvajal ou de Marcelo. Ferland Mendy n’a pas non plus l’apport que pouvait avoir le latéral brésilien à l’époque. Mais il est clair que si l’animation offensive d’aujourd’hui est quasiment inexistante et peine à se réinventer depuis le départ de l’attaquant portugais, il y a moyen de faire mieux, Zidane s’en remettant souvent à Karim Benzema et Sergio Ramos. Mais la faute ne doit pas être seulement rejetée sur l’entraîneur français. Certaines performances individuelles ne sont pas dignes de joueurs du Real Madrid. Comme Marco Asensio qui peine à revenir depuis sa blessure ou encore Vinicius. Alors quand Karim Benzema n’est pas dans un grand soir pour porter cette équipe, ça se complique fortement.
Fabien Chevallier (@fabchevallier)