🦇 ¡FuriaLiga! x CD Cuenca-Mestallistes – Épisode 1 : interview avec le président David Laguía Richart

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Le CD Cuenca-Mestallistes est un club de Segunda Regional, dernier échelon du football espagnol. Membre du Fútbol Popular, il veut remettre les supporters au centre du projet sportif et humain. ¡Furia Liga! s’unit au club valencien et propose de suivre régulièrement les aventures de l’équipe. Pour ce 1er épisode, le président David Laguía Richart nous détaille les grandes lignes de ce mouvement qui se développe dans toute la péninsule. 

Quelle est l’histoire du CD Cuenca ? 

Le CD Cuenca est un club de quartier né en 1925  à Valencia, aux alentours de la Calle Cuenca, en plein centre-ville. Mais davantage que son ancienneté, c’est un club qui est historiquement très lié au Valencia CF : En 1944, avec la matrice du CD Cuenca s’est fondé le CD Mestalla, le filial du club qui s’est ensuite appelé Valencia B puis Valencia Mestalla. Le CD Cuenca est un petit morceau de la grande histoire du Valencia. Petit mais à la fois vraiment très important. Après la création du Mestalla, le CD Cuenca, a continué son parcours à la fin des années 1940 mais à la marge du Valencia CF, avec quelques succès et des moments très difficiles. Mais il est toujours là, près de célébrer son centenaire.

Le CD Cuenca fait partie du mouvement Fútbol Popular. Comment pourrait-on le décrire ?

Nous sommes les derniers arrivés dans ce monde du football populaire. Il y a des clubs avec beaucoup plus d’expérience mais je peux vous expliquer comment nous comprenons ce mouvement. L’idée est que chaque socio soit partie prenante des décisions vraiment importantes, celles qui conditionnent le futur du club. Tous les socios sont égaux. C’est pour cela que nous considérons que le concept « un socio, un vote » lors des assemblées est fondamental. L’objectif est surtout de ne pas perdre l’essence du club. Nous pensons que c’est la formule idoine pour éviter le déracinement. Le football doit représenter sa terre, ses supporters. Je ne crois pas qu’il existe meilleure manière de le faire réellement qu’avec ce modèle de football populaire.

Quand a-t-il été décidé de s’allier au projet Fútbol Popular ?

Cet été. Le club était dans une situation délicate et le centenaire se rapprochait. Nous croyons que c’est la meilleure manière de donner une impulsion : rendre l’équipe à ses supporters. Étant donné le situation du Valencia CF, c’était aussi pouvoir rendre aux supporters une petite partie de leur club, un morceau de son histoire sur lequel ils pourront influer sur son futur.

Comment fonctionne le modèle de socio et comment le devenir ? 

Pour être socio, il faut aller sur www.cdcuencamestallistes1925.com remplir le formulaire et, évidemment, payer la cotisation. Nous avons établi 5 catégories, avec des noms liés aux figures historiques du club. Le socio Calap, pour les mineurs, coûte 10€ par an mais il n’offre pas l’accès au vote. Toutes les autres catégories en revanche offrent un vote lors des assemblées. Le socio Pepín, 50€ par an, est réservé aux moins de 23 ans et permet d’avoir aussi un maillot du club. Le socio Rino, 100€ par an, est pour les plus de 23 ans, et offre un droit de vote et un maillot. Le socio Seguí, 70€ par an, offre un droit de vote mais sans maillot. Enfin, le socio Peris, 200€ par an, est destiné aux entreprises désireuses de devenir un partenaire du club.

Comment s’est construite l’équipe ? 

Le projet de reconversion du club avec un actionnariat populaire s’est constitué avec un groupe de travail formé de 6 personnes. A partir de là, quand la pandémie nous l’a permis, nous avons organisé une assemblée informative en petit comité, aux alentours de 20-25 personnes, avec des gens qui étaient susceptibles de s’y intéresser. Nous leur avons exposé notre idée et elle a eu beaucoup de succès car l’immense majorité a appuyé le projet. Nous avons ensuite parlé avec Mario Alberto Kempes, un mythe non seulement pour le Valencia CF et le football valencien mais aussi dans le monde entier. Il a accepté d’être l’un des visages de ce projet en tant que président d’honneur.

A l’heure actuelle, il n’y a qu’une seule équipe qui évolue en Segunda Regional, l’échelon le plus bas du football espagnol. Quels sont les premiers objectifs sportifs du club ? 

Ce sont les socios qui détermineront les objectifs. Evidemment, au niveau sportif, nous voulons tous gagner et monter. Mais si l’économie du club ne suit pas, nous ne le ferons pas. Ceux qui rendront la démarche économiquement viable, ce sont les socios eux-mêmes. Plus il y aura de socios, plus grandes seront les possibilités de trouver de nouveaux sponsors et donc d’augmenter les ambitions sportives. Un autre objectif serait de créer une équipe féminine et une école de fútbol base, mais avant cela, nous devons trouver des installations adéquates. Pour l’instant, nous louons à Malilla.

Pourquoi avoir ajouté « Mestallistes » au nom du club ? 

Le fait d’ajouter « Mestallistes » correspond à la nécessité de revendiquer notre lien historique avec le Mestalla. On ne peut pas l’oublier. De plus, nous voulons rendre hommage à ce club qui a tant fait pour le football valencien car il y a de nombreux liens avec le Valencia CF, pas uniquement avec la création du Mestalla. Rino a été joueur et entraîneur du Valencia; Peris, un des dirigeants les plus emblématiques du Valencia. Tous deux ont conçu le lien entre les deux clubs. Pedro Cortés, qui était le président du Valencia lors des deux finales de Ligue des Champions, a été joueur, entraîneur et dirigeant du CD Cuenca. On dit que Seguí, star du Valencia des années 1950, jouait le matin avec le CD Cuenca et l’après-midi avec le Valencia. Et aujourd’hui, c’est un champion du monde, Mario Alberto Kempes, qui s’est uni à cet élan.

Propos suscités par François Miguel Boudet

 

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