Contrairement à 2015, il n’y aura pas de psychodrame au Real Madrid : Florentino Pérez se charge en personne de la prolongation de Sergio Ramos, en fin de contrat en juin 2021. Proche de Manchester United alors que s’approchait l’expiration de son précédent bail, le capitaine merengue est proche de signer une extension de 2 saisons. Une logique implacable… mais est-ce une si bonne chose pour la Casa Blanca ?
Sergio Ramos sera, selon toute vraisemblance, Merengue jusqu’en 2023. Le capitaine du Real Madrid, en fin de contrat en juin prochain et donc libre de signer où il le désire à partir du 1er janvier 2021, devrait prolonger deux ans. Même le moulin à rumeurs espagnol n’a pas réussi à refourguer une arrivée au PSG avec un salaire de 20M€ par saisons et la validation de Neymar en personne. C’est dire à quel point l’affaire est réglé, d’autant que Florentino Pérez, qui ne nourrit pas une amitié particulièrement développée avec l’Andalou, s’est chargé lui-même du dossier. Cette prolongation relève de l’évidence. Et pourtant, elle pose question(s).
Quel niveau ?
À bientôt 35 ans (il les aura en mars), Sergio Ramos compense son manque de placement par sa qualité technique, son leadership et son rendement offensif. Le Sévillan est sur la pente descendante, par la force des choses. Il est plus exposé aux blessures et aux méformes d’autant qu’en l’état actuel, le banc merengue n’est pas des plus fournis, ce qui implique à la fois sa titularisation systématique ainsi la quête de nouveaux éléments à ce poste, et donc des investissements. Le salaire de Ramos, dans un contexte inattendu de pandémie, est susceptible de constituer un frein. Le rapport coût/avantage est-il équilibré ? Le niveau actuel de Ramos mérite-t-il une reconduction dispendieuse de 24 mois, sans certitude quant à sa régularité et son éventuelle baisse d’importance dans l’effectif ? Tant que Zinedine Zidane est en poste, cela ne devrait pas poser de problème mais le technicien français n’est pas certain de poursuivre l’aventure la saison prochaine.
Quel rôle ?
Quel peut être le rôle de Sergio Ramos au crépuscule de sa carrière ? Aussi incroyable que cela puisse paraître après plus d’une décennie à la Casa Blanca, le capitaine de la Roja n’a pas de successeur au Real Madrid. Raphaël Varane a beau être champion du monde et 4 Ligues des Champions au compteur, il n’est pas de la trempe de son aîné. Trop propre, trop gentil, pas assez décisif : le Français n’est pas un capitaine de défense. Pire : il s’effondre quand Ramos n’est pas à ses côtés. D’où vient le problème ? Ramos transmet-il suffisamment son expérience ? Varane est-il hermétique au discours du Sévillan ? Quoi qu’il en soit, sans Ramos, le Real Madrid n’est pas le même, beaucoup plus friable et manquant de leadership. Et ce n’est pas avec Eder Militao que les Vikingos trouveront de la stabilité, tant l’ancien du FC Porto peine à démontrer de réelles aptitudes pour un club de cette envergure.

Quelle continuité ?
Et si, plutôt que de prolonger Sergio Ramos, le Real Madrid jetait son dévolu sur un véritable successeur, quitte à sacrifier son totem ? Un nom revient avec insistance en Espagne : David Alaba. Le joueur du Bayern aura 29 ans en 2021 et a décidé de quitter l’Allemagne. Expérimenté, performant, à la recherche d’un grand challenge, l’Autrichien a le CV parfait. Or, en conservant le capitaine de la Roja, que deviendrait Raphaël Varane, voire Eder Militao dans cette nouvelle équation ? Même s’il devrait se décaler axe droit comme en sélection pour laisser la place au gaucher Alaba, Ramos prolonge dans l’unique but d’être titulaire. La Casa Blanca ne peut pas se permettre de laisser passer un Alaba, un Jérôme Boateng ou un Pau Torres par exemple qui ne manquera pas d’offres après l’Euro. La logique sportive du moment pourrait bien provoquer des remous d’ici quelques semaines, avec des conséquences sous-estimées.
François Miguel Boudet
@fmboudet