La Roja ne voit pas le bout du tunnel. Pour ce cinquième match de Ligue des Nations, les hommes de Luis Enrique vont se déplacer en Suisse pour affronter une Nati pas au mieux elle aussi. Leader par défaut, avec une attaque en berne, un milieu sans automatismes mais avec une défense intéressante, la Seleccion doit retrouver sa capacité à contrôler les matchs. Previa d’une rencontre qui n’enchante personne, sur le papier.
Morata-Canales et pis … C’est tout. Face au Pays Bas, la Roja n’a pas montré grand chose. Une première mi-temps intéressante, tout au plus et une seconde période où l’Espagne a surtout couru derrière le ballon. Oui, on peut parler du record de Sergio Ramos, la bonne impression laissée par Unai Simon ou encore le premier but de Canales avec le maillot de l’Absoluta. Mais le contenu reste faible, surtout quand on jette un œil dans le rétroviseur. De plus en 2020, la Seleccion a joué 6 matchs, une petite défaite, trois nul et deux victoires mais surtout, 7 buts marqués, dont 4 face à l’Ukraine … Les résultats, le contenu, la dynamique rien n’est présent et cela inquiète.
Cucurella-Morata-Canales, suffisant pour vivre sans Fati ?
L’absence de Ansu Fati a mis en difficulté Luis Enrique. Sans être un joueur encore terminé, le Barcelonais était une carte intéressante pour générer danger, instabilité et surtout provoquer son adversaire direct. Sauf que voilà, le jeune de la Masia est absent au moins 4 mois, Asensio, son remplaçant n’a rien montré malgré sa place de titulaire face aux Battaves. La blessure de Gaya a permis à Luis Enrique d’appeler Cucurella, un latéral gauche de formation mais qui s’est révélé à un poste d’ailier.
Même s’il est difficile de le voir titulaire direct face à la Suisse, (quoique, Asensio qui ne devait pas être présent a terminé titulaire contre les Pays-Bas), Cucu a une place à jouer. Globalement, hormis la défense centrale et le poste de latéral gauche quand Gaya est apte, toutes les places sont à prendre en sélection. A gauche du trident offensif, un garçon capable de faire beaucoup avec peu, qui presse, peut provoquer, dribbler et surtout s’associer avec ses coéquipiers tout en étant vertical dans le jeu, ça peut matcher. Surtout avec les décrochages de Morata et la capacité de projection de Canales. En tout cas, sa présence dans le groupe titille la curiosité de beaucoup de gens.
Morata et Simon, des bonnes dispositions à valider
Alvaro Morata a 28 ans, mais a déjà déçu 30 fois l’Espagne tout en suscitant encore et toujours ce frisson quand on le voit avec le maillot de la Roja. Face aux Pays-Bas, durant son heure de jeu, il a bien bougé sur le front de l’attaque. Bien qu’assez grand, l’ancien du Real et de l’Atleti est très intéressant pour vivre loin du but. Il peut décrocher, se retourner, puis lancer un coéquipier en profondeur. Il sait s’associer mais aussi jouer un peu des coudes. Morata semble encore dans la course pour être le buteur de la Seleccion, en 2020, et ça en dit long même si ça peut aussi faire des étincelles.
De son côté, Unai Simon a livré lui aussi une prestation intéressante face aux Hollandais. Bien sûr, le fait qu’on le remarque dit aussi beaucoup des problèmes de la sélection, mais face aux Battaves, le Basque a été inspiré. Voulant couper très tôt les actions adverses, Unai a été pro-actif et a permis de faire douter les coéquipiers de De Jong. Un style qui peut mettre l’équipe en difficulté si la sortie est ratée mais de plus en plus à la mode dans le foot européen. Suffisant pour réussir à prendre l’avantage sur ses deux adversaires directs ? Rien n’est moins sûr.
Un football de sélection sinistré
Pour la première fois de son histoire, Frank de Boer n’a pas gagné un seul de ses 4 premiers matchs à la tête des Oranjes. La Roja n’est pas parvenu à les battre mais on a vu un match entre deux équipes en grande difficulté dans le jeu et en manque de confiance. Pour ce second adversaire, la Roja affronte une Suisse qui n’a pas gagné un match en 2020. Déjà pas au mieux avant le COVID, le football des sélections nous offre de plus en plus de matchs indigestes. Heureusement que le format de la Ligue des Nations nous permet de vivre aussi de belles histoires, comme le retour de l’Ecosse à l’Euro ou la première qualification continentale de la Macédoine du Nord.
Onze probable
Benjamin Chahine
@BenjaminB_13