📝 Analyse / Les 3️⃣ enseignements de Valencia CF – Real Madrid (4-1)

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Il fallait le voir pour le croire : le Valencia CF a battu le Real Madrid (4-1) grâce à 3 penalties et un but contre son camp de Raphaël Varane. Menés au score après un golazo de Karim Benzema, les Blanquinegros ont retourné la situation par magie. Après l’ouverture du score, les Vikingos ont été léthargiques, sans idées et sans énergie, à l’image de Zinedine Zidane qui s’est totalement fourvoyé. Voici en 3 points, l’analyse d’un match sans queue ni tête. 

1️⃣ Missiles Soler

Déjà auteur d’un penalty à la 100e minute lors de la 8e journée contre Getafe, Carlos Soler a prouvé une nouvelle fois qu’il n’est pas là pour se cacher. Dimanche soir, il a tiré… 4 penalties. Mis en échec par Thibaut Courtois sur sa 1re tentative qui s’est achevée par un but de Yunus Musah, le canterano n’a pas passé son tour quand il a dû refrapper. Avec son style qui semble tout droit inspiré de Gaizka Mendieta (lui a concédé qu’il prenait exemple sur Mikel Oyarzabal, 4 penalties marqués cette saison lui aussi), Soler a récité ses gammes pour transformer ses deux tentatives en 2e mi-temps. Con dos cojones.

Devenu joueur axial par obligation alors qu’il était jusqu’à présent préposé à arpenter les couloirs, Carlos Soler gagne match après match en protagonisme. Il gagne son statut de cadre dans la difficulté, la marque des hommes de club.

2️⃣ Zidane puni

Emilio Butragueño pourra se plaindre dans les media des décisions de la VAR, cela ne changera pas la gestion du match de la part de Zinedine Zidane. Concrètement, le coach merengue a proposé un XI de départ indigne de l’adversaire. En titularisant Marcelo et Isco, totalement hors de forme, et en laissant Ferland Mendy (qui aurait pu jouer à droite à la place du pauvre Lucas Vázquez, laminé par José Gayà) et Toni Kross au repos, il n’a tout simplement pas respecté le Valencia CF alors que les Blanquinegros n’avaient rien d’autre à proposer que leur courage, tellement la différence de talent était immense.

Partido de LaLiga Santander disputado entre Valencia y Real Madrid. En la imagen, Sergio Ramos habla con el árbitro.
LaLiga Santander match played between Valencia and Real Madrid. In this picture, Sergio Ramos speaks to the referee.
Photo by Icon Sport – Estadio de Mestalla – Valence (Espagne)

Au-delà de sa volonté de vouloir relancer des joueurs qui ne sont pas aptes au haut niveau à l’heure actuelle (statistiquement, titulariser Marcelo équivaut quasiment à une défaite), ce qui est frappant, c’est que de nombreux joueurs ne progressent plus, comme Vinicius Jr et Asensio devenus des ombres incapables de faire la moindre différence, ou encore Raphaël Varane qui baisse de pied depuis plusieurs semaines et qui a inscrit un csc à Mestalla. Sans la clef de voûte Casemiro au milieu, les Vikingos sont dépassés. Comme quoi, Rafa Benítez n’a pas fait que des bêtises, il avait vu dès le début l’importance qu’aurait le Brésilien dans cette équipe, et cela se vérifie à chaque match important.

Contre Valencia, ce sont toutes les incohérences de recrutement du Real Madrid qui se sont faits jour. Sergio Reguilón, Achraf Hakimi, Matteo Kovacic, Marcos Llorente, Dani Ceballos, Borja Mayoral ne seraient pas de trop dans cet effectif vieillissant qui encaisse beaucoup trop de buts et qui n’a plus le répondant qui lui avait permis de remporter 3 C1 consécutives. A force de toujours compter sur les mêmes sans renouveler l’effectif, le niveau baisse inexorablement et cela use les organismes, à l’image de Karim Benzema qui ne peut pas multiplier les exploits à chaque match alors qu’il aura 33 ans en décembre ainsi que de Luka Modric, très juste dans tout ce qu’il entreprend mais trop seul, surtout en l’absence de Toni Kroos à ses côtés.

3️⃣ Gracia, roi des choix contraints

Daniel Wass latéral droit, Hugo Guillamón en charnière centrale, Uros Racic dans le double pivot au côté de Carlos Soler : ces 3 joueurs majeurs de la victoire che sont des choix forcés pour Javi Gracia. La suspension de Thierry Correia a provoqué le retour du Danois sur le côté de la défense et l’entrée du Serbe au milieu, tandis que la blessure de Mouctar Diakhaby l’a obligé à titulariser l’international U21.

Aucune clairvoyance tactique à analyser, le coach blanquinegro n’a pas eu d’autres possibilités. Ses deux choix importants ont été d’aligner Kang In Lee en 9 et demi et Denis Cheryshev sur sur l’aile gauche. Le Sud-Coréen a compris qu’il était sur un terrain de football après la demi-heure de jeu et le Russe a été purement et simplement catastrophique. Pourquoi Gracia n’a-t-il pas fait entrer Gonçalo Guedes dès la pause, alors que Lucas Vázquez se noyait face à José Gayà ? Cheryshev a joué n’importe comment un contre immanquable et la main de Sergio Ramos ne saurait faire oublier cette phase de jeu totalement loupée. Un instantané de qu’il propose depuis plusieurs rencontres.

En réalité, quand Javi Gracia doit influer sur son équipe, il se contente de remplacements non seulement tardifs mais également inutiles. Pourquoi faire entrer Kevin Gameiro pour Kang In Lee alors que Valencia allait avoir des ballons de contres ? Pourquoi Rubén Sobrino et Jason Remeseiro alors que Gonçalo Guedes aurait amené de la vitesse et, accessoirement, un peu de technique ? Le constat est simple : avec un effectif au complet, c’est-à-dire avec un Javi Gracia disposant de tous les choix disponibles, Valencia n’aurait certainement pas gagné contre un morne Real Madrid.

François Miguel Boudet
@fmboudet

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