Mené 2-0 puis réduit à 10, Séville a su faire preuve de résilience pour renverser le FC Krasnodar (3-2). Cette victoire assure quasiment la qualification pour les 1/8 de finale de la Ligue des Champions. Quels sont les enseignements à retenir de ce match ? Julen Lopetegui peut compter sur des éléments très impliqués mais dont les pics de forme ne seront pas extensibles.
1️⃣ Lopetegui peut-il faire tourner ?
Avec 4 points en 2 matches, Séville devait gagner contre un adversaire de moindre envergure pour quasiment valider la qualification en 1/8 de finale. Si Julen Lopetegui n’est pas du genre à prendre les matches par dessus la jambe, il a préparé cette rencontre avec le duel en Liga contre Osasuna ce weekend dans un coin de sa tête. Il a donc été tenté de faire tourner son effectif.
Tomas Vaclik, Sergio Escudero et Nemanja Gudelj (auxquels on peut ajouter Munir El-Haddadi dans le XI de départ un match sur deux en moyenne) ont été titularisés. Le bilan n’est pas extraordinaire. A la décharge de l’entraîneur hispalense, le match catastrophique de Jules Koundé n’était pas prévu au programme, ce qui l’a contraint à replacer Gudelj en défense centrale, ce qui témoigne d’un manque de profondeur de banc dans ce secteur. Si Vaclik a livré un match sobre, Sergio Escudero et Munir El-Haddadi ont été hors du coup. Le latéral gauche a été expédié sur le banc dès la 30e minute de jeu. Quand à l’ancien Blaugrana, il n’a jamais été en jambes et il est étonnant qu’il soit resté une heure sur la pelouse quand tout indiquait qu’il rejoindrait Escudero en tribunes.
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Les possibilités de plan B sont cruciales à ce niveau de la compétition. Or Lopetegui dispose de très peu de solutions, d’autant qu’Oussama Idrissou et Suso sont absents. La réussite de Youssef En-Nesyri masque tout de même le contenu de la 1re période durant laquelle Nervión n’a tout simplement pas été bon collectivement. Ce mercredi, le couperet est passé près mais ce ne sera pas toujours le cas. Et Lucas Ocampos a beau être dans la forme de sa vie, les aller-retour pour retrouver l’Albiceleste et sa débauche d’énergie auront à un moment raison de sa volonté.
2️⃣ En-Nesyri, de sauveur en Champion’s à solution en Liga ?
En lançant Youssef En-Nesyri pour disputer la dernière demi-heure, Julen Lopetegui a réussi un coaching gagnant. Certes. Mais l’ex sélectionneur aurait dû faire entrer le Lion de l’Atlas dès la 1re période pour épauler Luuk de Jong qui jouait beaucoup en remise et imposait sa puissance quand le ballon entrait dans sa zone. Avec un Munir El-Haddadi en dedans, cette entrée aurait été logique. Le résultat donne raison à l’entraîneur qui a privilégié l’assise au milieu en sacrifiant 2 joueurs défensifs avant de miser sur l’offensive en 2e période alors que Krasnodar ne donnait pas spécialement la vision d’une équipe capable de plier la rencontre.
Ce doublé d’En-Nesyri pourrait-il inspirer Lopetegui en Liga ? La dernière victoire en championnat remonte au 1er octobre contre Levante (1-0), grâce à un but du Marocain qui était entré en jeu à la 71e minute. Depuis, Nervión n’avait inscrit avant cette victoire contre Krasnodar que 3 buts en 6 matches toutes compétitions confondues. Serait-ce le temps de tenter un système à 2 pointes, avec En-Nesyri en électron libre autour d’un Luuk de Jong fixe dans la surface ? Le Lion de l’Atlas mérite mieux qu’un rôle de super sub.
3️⃣ Rakitic, regain de forme salutaire
En 1re période, Joan Jordán a dirigé le jeu rojiblanco. Ivan Rakitic avait quelques soucis pour se placer entre les lignes, même s’il a tenté quelques passes pour casser les lignes. Le Croate serait sorti à la 30e minute, personne n’aurait crié au scandale, d’autant qu’Óliver Torres était pressenti pour retirer sa chasuble. Le vice-champion du monde a réduit l’écart de la tête, touché la transversale adverse et parfaitement frappé le coup franc rentrant qui a permis à Youssef En-Nesyri de donner la victoire à Séville. La sortie de Joan Jordán, nettement moins inspiré au retour des vestiaires, a permis à Rakitic de toucher beaucoup de ballons et de devenir une plaque tournante, rôle dans lequel il a pu exceller. Même à 11 contre 10, Krasnodar n’a pas voulu ballon, ce qui lui a permis face à un bloc bas de réaliser des transitions sans trop de difficultés.

Est-ce le retour du Rakitic d’il y a quelques années ou seulement un regain de forme passager dû à un adversaire de moindre envergure ? La question est posée et le match contre Osasuna donnera un premier début de réponse dans un match que les Hispalenses doivent impérativement remporter.
François Miguel Boudet
@fmboudet