📝 Analyse / Les 3️⃣ enseignements de Lokomotiv – Atlético de Madrid (1-1)

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Le match sentait le piège à plein nez et évidemment, ça n’a pas loupé. Malgré une domination qui n’a cessé de croitre au fil du match, les Colchoneros n’ont pu faire mieux qu’un match nul (1-1) sur la pelouse du Lokomotiv Moscou qui pourtant leur réussissait bien par le passé. Alors que retenir de ce match? Tout est dans l’analyse.

1️⃣ Les Rojiblancos, envers et contre tout

Pendant plus de 90 minutes, les Colchoneros ont énormément tenté : 14 tirs pour 6 cadrés, en vain. L’Atleti est malheureusement tombé sur un très grand gardien qui a enfilé le costume de sauveur hier soir. Guilherme a multiplié les parades pour écœurer les attaquants madrilènes, mais ce n’est pas une surprise tant il était déjà bon l’an dernier. En plus, il a été impérial dans les airs sur les quelques centres ou coups de pied arrêtés qu’il avait à gérer et ce, malgré l’ouverture du score sur une tête imparable de Joséma Giménez qui se retrouve dans les meilleures conditions après avoir battu au duel son vis à vis. Aussi, comme face au Betis, Angel Correa touche le poteau sur une superbe frappe aux 25 mètres et comme face au RB Salzbourg, João Félix heurte la barre transversale. Encore une fois, les montants auront joué un mauvais tour aux Espagnols alors que le gardien semblait enfin battu.

Derrière, l’égalisation est aussi cruelle pour les Madrilènes qu’elle est inespérée pour les Russes. La défense de l’Atletico est prise à revers sur la seule frappe cadrée de leur adversaire, obtenue sur penalty suite à une faute de main d’Héctor Herrera. Outre ce fait de jeu, la paire Giménez-Savic a délivré un match très solide, en témoigne les quelques transitions offensives menées par Krychowiak, Myranchuk et Smolov bien appréhendées et stoppées pour faciliter la tâche d’un Jan Oblak plutôt tranquille. Le retour attendu de l’Uruguayen a d’ailleurs  fait beaucoup de bien dans un secteur parfois fébrile sur les dernières rencontres. En bref, le sort s’est acharné sur les hommes de Simeone et même si le résultat est décevant, le coach Argentin saura tirer du positif de ce match.

2️⃣ Une animation pro-active et convaincante

Face au Lokomotiv, Cholo Simeone a décidé de muer son traditionnel 442 sur phase défensive en 4321 sur phase offensive. Avec João Félix et Angel Correa dans les demi-espaces pour leurs qualités techniques ainsi que Marcos Llorente et Koke Resurección aux côtés d’Héctor Herrera positionné devant la défense pour assumer la relance, le plan de jeu était clair. Le but est d’amener de la densité à gauche pour se servir de la qualité de João Félix dans les petits espaces, puis trouver un relais pour renverser à droite et enfin utiliser les qualités de percussions de Marcos Llorente pour exploiter les espaces ou les qualités de centre de Kieran Trippier pour alerter Luis Suárez dans la surface. Ces mouvements sont d’ailleurs facilités par les remises de l’Uruguayen dos au jeu et la capacité associative d’Angel Correa qui ne cesse de progresser dans ce domaine et qui a encore été très bon hier soir.

En plus, la circulation du ballon a été très bonne en camp adverse ce qui a permis d’assiéger les cages de Guilherme. Koke Resurección et João Félix ont de nouveau été excellent dans ce rôle pour tenir le ballon et orienter les offensives madrilènes. Ils ont tous les deux illuminé le jeu des Colchoneros et continuent d’enchaîner les performances de très haute volée. En plus du schéma décrit plus tôt, João Félix, de par la liberté que lui offre son coach, apporte de la variation avec des passes au dessus de la défense, des combinaisons dans les petits espaces, des festivals de dribbles ou des prises de responsabilité par des frappes pour déstabiliser encore plus l’arrière-garde du Lokomotiv. Et lorsque le ballon est perdu après une longue séquence de possession, un bon contre-pressing s’organise pour récupérer haut et étouffer l’adversaire. Ce travail est bien sûr facilité par le coffre de Llorente qui multiplie les efforts pour combler les quelques espaces qui pourraient être exploités par les Russes pour ressortir proprement.

Toute cette animation a pour but d’alimenter plus facilement Luis Suárez proche de la surface, bien qu’en manque de réussite et de justesse hier soir. Ce point est encore plus clair lorsque l’on voit Marcos Llorente se positionner 15 mètres plus haut à la relance. Cela permet d’envisager deux options : la première, forcer le Lokomotiv à chercher haut Héctor Herrera pour créer des espaces entre les lignes dans lesquels João Félix peut s’intercaler pour se retourner et orienter. La deuxième, forcer l’adverse à reculer et donc garder un bloc haut tout en prenant le temps d’organiser les attaques avec Koke Resurección à la baguette. 

3️⃣ Mais toujours des individualités qui font taches

Malgré un collectif intéressant, certains joueurs sont toujours en-dessous des attentes de Diego Simeone. Saúl Ñiguez, en déclin depuis des mois, en est d’ailleurs la parfaite l’illustration. C’est triste à dire mais l’international espagnol pour qui on voyait un très bel avenir touche le fond. Moins responsabilisé, le milieu rojiblanco a totalement perdu sa spontanéité et ses idées qui le rendait imprévisible, dangereux et intéressant à suivre. Entre les pertes de balle dangereuses, l’avertissement rapide sur une action anodine et son positionnement douteux voire néfaste, Saúl Ñiguez semble perdu sur le terrain. A contre-temps dans ses appels, réduisant les espaces autour de Joâo Félix en venant se coller à lui ou parfois simplement spectateur des actions au lieu de se démarquer pour proposer une solution, il a logiquement été remplacé par le capitaine Koke Resurección qui a beaucoup plus apporté aux Colchoneros.

Aussi, le problème des latéraux est encore une fois pointé du doigt. Ni Kieran Trippier, ni Renan Lodi ne sont au top de leur forme et lorsque l’on sait que ce sont les titulaires du poste, on peut avoir quelques sueurs froides tant ils sont capables de totalement perdre le fil sur une dizaine de minutes. Avec les sauts de concentration et les erreurs défensives que sont les leurs, Diego Simeone n’est pas encore au bout de ses peines pour mettre en place une animation viable face aux ailiers du Bayern dans quelques semaines.  Enfin, Héctor Herrera alterne toujours le bon et le moins bon. Son jeu long est intéressant pour renverser de gauche à droite mais ses prises de risque sont parfois démesurées et ses erreurs techniques trop récurrentes. Evidemment, cela ne pardonne pas quand il se retrouve seul devant la défense et perd la balle dans des zones dangereuses. En plus, il coûte à nouveau un but avec le pénalty, lui qui était déjà fautif face au Bayern ou face à Salzbourg. Geoffrey Kondogbia, fraîchement recruté du Valencia FC pour pallier au départ de Thomas Partey, aura une carte à jouer.

Julien Foubert (@TorresismoATM)

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