Granada est l’une des équipes les plus joueuses de Liga. La volonté de jouer de Diego Martínez sait alterner le jeu court, la recherche de relances courtes et la formation de triangles mais aussi un jeu beaucoup plus direct. L’ouverture du score de Darwin Machís contre Levante en a été une parfaite illustration. C’est notre Golazo de la 8e journée.
Enis Bardhi effectue une mauvaise passe et Antonio Puertas récupère le ballon. Il transmet à Rui Silva avant de se replacer pour offrir une solution de relance.
Levante décide de rester haut dans le camp de Granada. Au niveau de la relance, 2 triangles se créent avec un côté commun Rui Silva – Germán Sánchez. La solution la plus simple est d’orienter à gauche, côté ouvert.
Rui Silva joue pour Germán Sánchez qui dispose donc de 2 solutions : Antonio Puertas côté droit ou Domingos Duarte dans l’axe.
Germán Sánchez opte pour la difficulté et donne le ballon à Antonio Puertas, serré par Roger Martí. Enis Bardhi augmente la difficulté pour une nouvelle passe retrait en étant proche de la ligne de passe. Redonner à Germán Sánchez n’est pas simple non plus.
Prise de décision risquée d’Antonio Puertas : il crochète Roger Martí. Cela lui ouvre 3 solutions de passes : Jesús Vallejo, Luis Milla et Maxime Gonalons. Ces options sont entourées de 6 Granotas mais elles ont suffisamment d’espace pour s’organiser et de se mettre dans le sens du jeu.
Antonio Puertas donne à Luis Milla avant de monter sur le côté droit. Cela permet de créer 2 nouveaux triangles. Mickaël Malsa fait l’effort de venir presser le porteur de balle.
Luis Milla joue intérieur sur Maxime Gonalons et monte d’un cran pour devenir une solution entre les lignes. L’ancien Lyonnais manque son contrôle, ce qui laisse le temps à José Luis Morales de le presser pour tenter de récupérer le ballon. Le temps d’arrêt marqué par El Comandate l’empêche d’y parvenir.
Contrairement au début de l’action où 3 Nazarís étaient disponibles au milieu de 6 Granotas, Maxime Gonalons se retrouve seul au milieu de 6 joueurs adverses et peu de temps pour agir après son contrôle aléatoire. 8 joueurs de Levante sont dans les 35 mètres de Granada (José Luis Morales est hors cadre à droite). Le milieu français opte immédiatement pour un direct longue distance en direction de Darwin Machís.
3 défenseurs de Levante étaient à la hauteur de la ligne médiane. En jouant long, Maxime Gonalons permet à Darwin Machís de jouer le un-contre-un. L’attaquant nazarí est dans son registre préférentiel où il peut utiliser sa vitesse et sa technique.
Jorge Miramón fait jeu égal à la course avec Darwin Machís. 4 Nazarís l’accompagnent et sont aux abords de la cage adverse : Carlos Neva monte à gauche pour être une solution de passe immédiate et, plus sûrement, de dédoubler dans le dos du défenseur granota pour créer le surnombre; Luis Milla (hors cadre) arrive pour se placer à l’entrée de la surface; Ángel Montoro va vers le point de penalty; Jorge Molina effectue un appel rentrant au 1er poteau.
Darwin Machís rentre et a 3 solutions : talonner pour Carlos Neva qui devance son adversaire direct Rochina, chercher Ángel Montoro avec le risque que la passe soit interceptée par Sergio Postigo, Luis Milla qui peut recevoir le ballon en retrait ou dans la course si Ángel Montoro laissait passer entre ses jambes. Jorge Molina a arrêté sa course vers le 1er poteau. Il connaît déjà le choix de son coéquipier.
La qualité de soliste de Darwin Machís fait alors la différence. Jorge Miranón voit que Rochina est en retard sur Carlos Neva et il lâche son marquage strict sur le Vénézuélien. L’attaquant a alors le chemin ouvert pour frapper et ne laisser aucune chance à Aitor Fernández.
En attirant le bloc de Levante et en le maintenant très haut grâce à sa qualité de relance courte, Granada a aspiré les Granotas et mis Darwin Machís, sa référence offensive et technique, dans des conditions optimales pour faire la différence. L’utilisation du jeu direct n’est pas un aveu de faiblesse mais bien la conséquence d’une élaboration intelligente avant cette accélération brutale et décisive.
François Miguel Boudet
@fmboudet