📝Analyse / Les 3️⃣ enseignements de Bayern-Atlético de Madrid (4-0)

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L’Atlético de Madrid n’a pas fait un pli contre le Bayern (4-0). Les Rojiblancos n’ont presque pas été en mesure d’inquiéter les Bavarois, surpassés dans tous les domaines par la force collective du tenant du titre. Quels sont les 3 enseignements à tirer de cette lourde défaite ?

1️⃣ L’écart se creuse sur la scène européenne

Même si Séville a été impressionnant en Supercoupe d’Europe il y a quelques semaines, la correction infligée aux Colchoneros par le Bayern creuse encore plus le fossé qui existe entre les équipes espagnoles et les grosses écuries européennes depuis quelques années en Ligue des Champions. Comme la saison dernière face au Barça lors de la débâcle 8-2, les hommes d’Hansi Flick n’ont laissé aucune chance et ce même lorsque le match était plié, puisqu’ils ont continué à appuyer sur l’accélérateur pour enterrer la moindre chance de revenir au score. C’est d’autant plus inquiétant lorsque’on sait que l’Atleti est la meilleure défense et la deuxième meilleure attaque de Liga et que Cholo a aligné l’équipe-type avec les joueurs qu’il avait à disposition.

Maîtres de l’entrejeu avec la doublette Leon Goretzka-Joshua Kimmich, plus juste techniquement, plus tranchant et précis dans le dernier tiers, les Munichois ont tout simplement été supérieurs collectivement et individuellement, à l’image de Kingsley Coman qui débute cette nouvelle campagne de C1 comme il a terminé la dernière avec une nouvelle grande performance. Le Bayern est sûr de ses forces et déroule. Cette équipe peut même faire peur tant elle a de solutions pour amener du danger dans les 20 derniers mètres : jeu court avec Thomas Müller, frappe à l’entrée de la surface par Corentin Tolisso, centres par les latéraux pour Robert Lewandowski, la profondeur et la percussion par Kingsley Coman, la pression haute pour récupérer le plus vite possible en camp adverse. Le Bayern est parfaitement armé pour logiquement se positionner comme un candidat légitime à sa propre succession.

2️⃣ Des individualités défaillantes et des erreurs grossières

En plus de l’écart de niveau, s’ajoute à l’addition déjà salée une inquiétante maladresse, un manque de concentration et d’envie de certains et plus globalement des joueurs loin de leur niveau habituel. Le premier visé est sans doute Kieran Trippier qui, en plus de multiplier les passes approximatives et d’avoir un apport offensif limité, est à l’ouest défensivement, à chaque fois mangé par son vis-à-vis et notamment fautif sur le premier but de Kingsley Coman laissé libre dans son dos. On connaissait déjà ses limites défensives, mais hier soir elles ont été décuplées. On espère simplement que Sime Vrsaljko reviendra rapidement de blessure pour éviter de nouvelles corrections. Aussi, la charnière centrale Stefan Savic-Felipe a beaucoup souffert quand la machine bavaroise était lancée et qu’il fallait l’enrayer en gérant les déplacements des offensifs ou s’imposer au duel face à Robert Lewandowski.

Outre les individualités, on peut plus globalement souligner que les 2 premiers buts viennent d’une perte de balle dans le camp colchonero en voulant relancer court. C’est d’ailleurs un point que l’on pouvait prévoir quand on connaît la pression que mettent les Munichois pour récupérer le ballon en camp adverse, surtout lorsque Thomas Partey n’est plus là pour l’absorber. Et même lorsqu’une occasion se présente pour revenir à 2-1 comme ça a été le cas à plusieurs reprises, la finition n’a pas été au rendez-vous, comme trop souvent avec l’Atleti. Enfin, on peut remarquer l’attitude déplorable sur le dernier but bavarois où toute l’équipe abandonne Jan Oblak puisque même le capitaine Koke Resurrección ne fait pas le retour à bloc pour essayer de limiter la casse. ¿Y el compromiso?

3️⃣ Un plan de jeu qui n’a pas tenu sur la longueur

Malgré ce score sévère et les limites évoquées, l’Atlético avait entamé le match par le bon bout en ayant des intentions de jeu ambitieuses et qui gênaient clairement le jeu des Bavarois. Lors de 15 premières minutes, le double pivot sortait tour à tour très haut pour gêner la relance du Bayern, et ce même jusqu’à voir Héctor Herrera à la hauteur de Luis Suárez devant la surface adverse. Et cela fonctionnait plutôt bien puisque quelques ballons ont été grattés et exploités correctement, notamment grâce à Marcos Llorente et Yannick Carrasco, enfin titularisés ensemble sur les ailes de ce 442 muable en 4231 lors des phases offensives. Les Colchoneros ont d’ailleurs constamment cherché à élargir pour donner de l’espace à Joao Félix entre les lignes pour ensuite trouver Luis Suárez.

Mais comme très souvent, les Rojiblancos ont ensuite reculé alors qu’aucune alerte ou presque n’était à signaler jusque là, que ce soit dans le dos ou à l’intérieur puisque le bloc était bien compact. L’équipe du Cholo a alors subi les assauts et la pression des Bavarois tout en éloignant Luis Suárez de sa zone préférentielle, incapable d’exister loin de la surface adverse. En plus, en voulant se recroqueviller dans ses 25 derniers mètres, l’Atlético a laissé plus de temps et d’espaces à Joshua Kimmich qui n’en demandait pas tant pour exploiter sa vision du jeu, car les deux offensifs indios n’était pas assez rigoureux lors du replacement pour limiter son influence et orienter le jeu munichois. Finalement, si le fait de reculer était involontaire, cela pourrait conforter Diego Simeone dans ses idées et nous verrons si c’est le cas bien assez tôt.

Julien Foubert
@TorresismoATM

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