📝 Analyse / Les 3️⃣ enseignements de Chelsea FC – Séville FC (0-0)

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Séville a ramené un précieux point de Stamford Bridge en tenant Chelsea en échec (0-0). Julen Lopetegui a fait le choix d’articuler son équipe autour de sa défense, au risque d’isoler ses joueurs offensifs. Dans un match fermé, Nervión a pris ce qu’il était venu chercher. Voici les enseignements de ce 1er match de Ligue des Champions. 

1️⃣ Une défense de fer malgré les tuiles

Avec le forfait de Jules Koundé, positif à la COVID-19 et resté à Séville, la défense palangana a perdu un élément clef avant d’affronter l’armada offensive des Blues. Sans surprise, Julen Lopetegui a titularisé Sergi Gómez au côté de Diego Carlos. Mais après 30 minutes, l’Espagnol a dû céder sa place, blessé. L’ancien sélectionneur a alors décidé de faire entrer Joan Jordán et de faire descendre Fernando d’un cran. Cela a permis à Gudelj de renforcer son assise au milieu, tout en ayant la possibilité de relancer sur des créateurs.

Outre le fait que Diego Carlos a rayonné pendant 90 minutes et que Chelsea n’a finalement eu que des occasions minces principalement par l’intermédiaire de Timo Werner, les latéraux ont eu une incidence immense pour bloquer Mount et Pulisic. Ce n’est pas un hasard si Jesús Navas à droite et Marcos Acuña à gauche sont les joueurs qui ont touché le plus de ballons.

Heatmap de Chelsea (de la gauche vers la droite) – WhoScored

En somme, toute la base arrière a été au rendez-vous du défi physique imposé par les hommes de Frank Lampard. Finalement, c’est le gardien Yassine Bono qui a été le moins en vue, tout simplement parce qu’il a été parfaitement protégé. Julen Lopetegui est un coach aux vertus offensives, mais à Stamford Bridge, il a aussi montré qu’il savait préparer son équipe défensivement.

2️⃣ Un secteur offensif sacrifié

La principale crainte de Julen Lopetegui étant le secteur offensif de Chelsea, il a en quelque sorte sacrifié le dernier tiers du terrain. Luuk de Jong s’est débattu tant qu’il a pu entre Thiago Silva et Kurt Zouma mais il a surtout passé du temps à presser la relance adverse.

L’entrée contrainte de Joan Jordán a eu pour but d’apporter de la verticalité mais sans pour autant créer des décalages et du surnombre. Si Lucas Ocampos a tenté d’apporter de la percussion dans son style caractéristique, Suso quant à lui n’est jamais vraiment entré dans son match, alors que les latéraux ont eu une activité énorme. L’entrée d’Óliver Torres n’a pas suffi pour apporter du liant.

Heatmap de Séville (de droite vers la gauche) – WhoScored

Nervión a en quelque sorte sacrifié sa créativité au profit de sa sécurité défensive. Ce n’est pas spectaculaire mais le résultat lui donne raison. Prendre 1 point à Stamford avant de recevoir 2 fois, c’est une bonne opération.

3️⃣ Rakitic, encore insuffisant

Au-delà de « la belle histoire », pourquoi Séville a rapatrié Iván Rakitic ? Cette équipe a-t-elle besoin d’un milieu qui travaille défensivement mais manque d’à propos dans le camp adverse ? Si on l’a souvent vu défendre en 1er rideau avec Luuk de Jong, le Croate a en revanche manqué des choses faciles quand Séville a eu l’opportunité de mettre en danger Edouard Mendy. Sa heatmap est très révélatrice sur son manque d’impact dans le jeu de Nervión.

Heatmap d’Iván Rakitic (de la droite vers la gauche) – WhoScored

Faut-il donc voir le verre à moitié vide (sa projection, sa créativité) ou à moitié plein (placement, corners) ? Avec seulement 74 ballons touchés en 80 minutes, son influence a été limitée et on peut se demander s’il serait resté aussi longtemps sur le terrain sans l’entrée précoce de Joan Jordán et le mauvais match de Suso. Déjà très critiqué, Iván Rakitic pourrait rapidement devenir un problème alors qu’il devait être une solution.

François Miguel Boudet
@fmboudet

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