FC Séville / Lucas Ocampos : l’homme prodige

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Début de la saison 2019/2020. Lucas Ocampos en provenance de l’Olympique de Marseille intègre les rangs du FC Séville pour renforcer sa ligne de front. Un an plus tard, grâce au flair légendaire de Monchi et au grand usage de ses capacités par Julen Lopetegui, l’Argentin est devenu l’un des joueurs les plus influents de l’équipe andalouse. Récit d’une épopée qui n’en est peut-être qu’à ses balbutiements.

Pour Julen Lopetegui il est l’antidote idéal. L’homme providentiel. Le coach espagnol a toujours crée des tactiques offensives efficaces, mais ennuyeuses. Obsédé à l’idée de tout contrôler, l’ancien entraîneur du Real Madrid et de la Roja oublie parfois la magie générée par la spontanéité, par la créativité, sans arrières pensées. Générateur de chaos rapide et furieux qui peut à lui seul transformer les matchs nuls 0-0 en victoires 1-0, Lucas Ocampos a fini par être la clé pour Julen Lopetegui. Durant toute une saison, l’Argentin a frappé là où on ne l’attendait pas jusqu’à incarner parfois à lui seul cette entreprise de démolition qui a permis à Séville de rentrer un peu plus dans l’histoire.

Jeune talent à l’éclosion tardive et faux départ à l’Olympique de Marseille

Avant son arrivée au FC Séville, Lucas Ocampos volait trop bas sous les radars pour être vraiment remarqué à sa juste valeur. L’Argentin débarque pourtant en Europe en 2012 à Monaco depuis River Plate avec la réputation d’être un grand talent en devenir, au point de peser déjà à 18 ans, 11 millions d’euros. Pas loin de passer devant Raheem Sterling pour le prix du Golden Boy, Lucas Ocampos a du patienter encore un peu pour passer de l’ombre à la lumière. Joueur désiré par Marcelo Bielsa à l’été 2014, Lucas Ocampos n’a jamais pu vraiment non plus prendre son envol sur la Canebière. Souvent brouillon techniquement, après deux échecs sous les ordres d’El Loco, puis de Michel, Lucas Ocampos doit encore grandir.

(Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport)

C’est en Italie, que le milieu de terrain de formation apprendra à être vraiment combatif, à fournir plus d’efforts notamment sur le plan défensif. Entre 2016 et 2017, le garçon a bien grandi. Après un prêt au Genoa et au Milan AC, Lucas Ocampos est devenu un homme. Un nouveau joueur prêt à mouiller le maillot jusqu’à la fin à son retour chez les Olympiens. Plus qu’une belle solution dans le 4-3-3 initial de Rudi Garcia, Lucas Ocampos fini par s’affirmer plus tard sur le côté marseillais dans un 4-2-3-1 qui lui correspond mieux. Combatif, rigoureux, plus régulier, bien positionné sur le côté gauche de l’attaque olympienne, Ocampos montre qu’il sait se montrer décisif offensivement tout en fournissant beaucoup d’efforts défensivement. Vendu à l’été 2019, c’est en fait là que l’Argentin commence réellement à écrire son histoire, au FC Séville.

L’explosion d’un homme d’action

Monchi une fois de plus a eu l’oeil. Non seulement Ocampos a pris d’assaut le football espagnol avec 14 buts marqués en championnat (le sixième plus haut total de la Liga), aidant à assurer à Séville un retour en Ligue des champions avec une quatrième place bien méritée, mais il a aussi été le fer de lance de l’équipe dans leur campagne européenne. Six fois champion en Europa League. Si le club andalou est entré un peu plus dans l’histoire c’est notamment grâce à Lucas Ocampos. Lors du quart de finale de la compétition face à Wolverhampton, l’Argentin a été notamment le seul auteur de la victoire pour son équipe.

Photo by Icon Sport – Lucas OCAMPOS – Joan JORDAN – FERNANDO – Jules KOUNDE – MSV-Arena – Duisbourg (Allemagne)

Loin d’être le côté calme et mesuré de la tactique de Lopetegui, Lucas Ocampos est un joueur qui prend le mot « direct » au pied de la lettre, combinant rythme, puissance et intention pour tout simplement matraquer son chemin vers des positions de but. Droit, rapide et dur, prenant le chemin le plus court possible vers le but, il fonce sur tout adversaire osant se mettre en travers de son chemin, avant de frapper le ballon aussi fort que possible avec la menace de casser le poignet du gardien de but s’il tentait de faire un arrêt. Séville le contrôle, Ocampos est le chaos en somme.

Polyvalent et intelligent

Sur le ballon son emprise est totale. Capable de battre les défenseurs par la ruse et grâce à son jeu de jambes, il allie aussi parfaitement la vitesse et la puissance. Il a une intelligence de position, en particulier dans sa capacité à créer un espace pour chevaucher les arrières latéraux en se déplaçant à l’intérieur et en laissant le flanc libre. Très bon joueur dans les airs, Ocampos est un grand homme, mesurant plus d’un mètre quatre-vingt de haut, ce qui lui permet d’intimider ses adversaires physiquement, plus forts que les défenseurs adverses à la fois au sol et dans les airs.

L’une des capacités d’Ocampos dans le dernier tiers sont les mouvements intelligents sur les flancs lorsqu’il est utilisé dans un système en 4-3-3, soit à droite, qui est son côté préféré, soit sur l’aile gauche. Le rythme imposé par Lucas et la façon dont il éclate derrière la ligne adverse sont uniques et ça a donné à son équipe de nombreuses options pour attaquer sur les flancs, y compris pour marquer et aider. Il sait instinctivement quand changer de position, en fonction des mouvements de ses coéquipiers et s’adapte à la situation en conséquence.

L’Argentin contribue à la forme défensive de son équipe avec son positionnement sur les flancs. Son positionnement défensif l’aide à intercepter les passes de l’adversaire, en particulier sur ces zones, et même lorsqu’il entre sur le terrain. Capable de combiner les rôles offensifs et défensifs, le principal problème pour Lucas Ocampos serait peut-être son insouciance. Parfois indiscipliné, sur certaines de ses interventions sur ses adversaires, il peut parfois manquer de concentration dans l’exécution du devoir défensif.

Lucas Ocampos est un joueur brillant. Cette saison, l’Argentin devrait encore gagner en expérience. Si Julen Lopetegui place de grands espoirs en lui, ses capacités et son nouveau rôle de leader devrait l’amener à s’envoler encore plus haut, pourquoi pas en sélection avec l’Argentine.

Soledad Arque-Vazquez
@solearquev

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