Mené deux fois au score en première période, le Valencia CF s’est tout de même imposé lors du derbi valenciano contre Levante (4-2). Si Javi Gracia a su répondre au défi tactique de Paco López en 2e période, les Blanquinegros ont du pain sur la planche en défense. Chez les Granotas, c’est l’attaque qui interroge, mais avec de vrais motifs d’optimisme. Voici en 3 points notre analyse de ce 1er partidazo de la saison.
1️⃣ SOS défense à Valencia
Difficile de plus mal commencer une saison : au bout d’une minute de jeu, José Luis Morales s’offre un slalom spécial dans la défense che et ajuste Jaume Domenech d’un pointu. A l’image de ce golazo, Valencia a connu une première période des plus délicates. Hors du coup, Eliaquim Mangala s’est blessé très rapidement, laissant sa place à Mouctar Diakhaby, mis dans le vent comme un pupille par El Comandante lors du 2e but granota. A ces deux chefs-d’oeuvre du capitaine du Levante, il ne faut pas oublier le but refusé assez injustement à José Campaña, au terme d’une action où le gardien blanquinegro a repoussé l’échéance à 3 reprises avant que le milieu andalou, libre de tout marquage en retrait, ne trouve les filets.
Il est évident que les deux Français ne peuvent pas être titularisés à côté de Gabriel Paulista. Seront-ils un jour au niveau ? Hugo Guillamón, en dépit de son inexpérience, semble le plus à même de jouer en charnière. Javi Jiménez a été prêté. Carlos Molina est-il le 5e ou le 3e défenseur central de l’effectif ? La question peut se poser. Plus certainement, un élément expérimenté pourrait vite débarquer à Mestalla. Reste à savoir qui et dans quelles conditions. Au lendemain de la 1re journée, il est incontestable que Valencia n’a pas le niveau dans le secteur défensif.
2️⃣ Javi Gracia en position de force
Si le match a très mal débuté, la suite de la rencontre a montré que Javi Gracia avait de l’emprise sur son groupe. Valencia est revenu deux fois au score rapidement, par Gabriel Paulista puis par Maxi Gómez. L’ancien coach de Málaga a eu le cran de titulariser Vicente Esquerdo et Yunus Musah. Si le milieu de terrain, déjà entraperçu la saison dernière, a eu des difficultés à s’exprimer, l’Anglais de 17 ans a réalisé une rencontre pleine, avec des accélérations foudroyantes et une frappe sur la transversale. Presque de quoi faire déjà oublier Ferran Torres, excusez du peu !
Javi Gracia a pris le dessus sur Paco López en 2e mi-temps, alors même que Levante paraissait en position de force. Même si son effectif est « justito », il dispose d’éléments de qualité qui lui ont permis de prendre l’ascendant. Le 1er nom qui vient est évidemment Manu Vallejo. L’ancien joueur de Cádiz qui était arrivé de la volonté du trio Marcelino-Alemany-Longoria a inscrit un doublé décisif. Une excellente nouvelle pour la rotation che, avec Kevin Gameiro qui devrait finalement rester dans la capitale du Turia.
Our @libertex_europe Man Of The Match goes to Manu Vallejo ☝️ 😏#ValenciaLevante pic.twitter.com/nRZa4khnkT
— Valencia CF (@valenciacf_en) September 13, 2020
Si Anil Murthy a très mal pris la discussion musclée avec son entraîneur vendredi dernier, cette victoire lors du derbi devrait le contraindre à céder aux demandes de Gracia. Un défenseur central et un milieu sont espérés rapidement. Dans tout le marasme sportif et financier qu’il a lui-même provoqué, Murthy a au moins eu le mérite de signer un véritable entraîneur. Reste à savoir si son ego pourra soutenir les avis de Gracia qui a un caractère bien plus fort qu’Albert Celades.
3️⃣ Levante en quête d’un finisseur
L’absence de Roger Martí s’est fait ressentir dimanche soir. Si El Comandante Morales s’est transformé en « Moradona », son compère d’attaque, Sergio León, a été beaucoup plus discret. Avec la fin du prêt de Borja Mayoral, Levante a perdu à la fois un point d’appui et un buteur de surface capable de concrétiser les offensives granotas. Paco López dispose d’un milieu de terrain très créatif avec José Campaña, Enis Bardhi, Gonzalo Melero et Rochina (blessé et forfait) mais il lui manque de la profondeur en attaque. Arrivé cet été, Dani Gómez (22 ans) a joué 30 minutes à Mestalla. Formé au Real Madrid, il est très attendu. Auteur de 9 buts et 2 passes décisives en 38 matches de Segunda avec Tenerife la saison dernière, le natif d’Alcorcón doit apprendre vite car ce Levante a un vrai potentiel pour terminer dans la 1re partie de tableau.
François Miguel Boudet
(@fmboudet)