Valencia 0-2 Athletic : Comment les Basques ont enfoncé les Chés

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Dans un stade de Mestalla évidemment vide, l’Athletic Club a inscrit deux buts, enfonçant encore plus Valencia dans son bourbier. Avec cette victoire, les Basques peuvent plus que jamais espérer se qualifier en Europa League, tandis que les Chés s’inclinent pour la première fois de la saison sur leur pelouse.

« À partir de maintenant, chaque match est une finale », avait déclaré Gaizka Garitano peu avant son déplacement sur la pelouse de Valencia. Le coach de l’Athletic, renouvelé en mai dernier, sait que les supporters attendent de lui qu’il envoie le club en Europa League. Le match opposant son équipe à celle de Salvador González Marco – surnommé Voro – était donc crucial. D’autant plus lorsque l’un des principaux concurrents semble être totalement désorienté par la baisse de régime de son homme fort. En effet, la Real Sociedad est à la traîne depuis la reprise de la compétition, pas aidée par le niveau inquiétant d’Odegaard.

Avec cette victoire par deux buts à zéro, l’Athletic est provisoirement en septième place de la Liga, devançant ainsi son rival historique. Raúl García, auteur d’un doublé, réalise désormais sa meilleure saison. Avec 13 buts inscrits depuis le début de la compétition, l’ancien joueur de l’Atletico et d’Osasuna a dépassé son précédent record, qui était fixé à 11 réalisations. Sa frappe du pied gauche, à l’extérieur de la surface en début de seconde période, est encore dans les mémoires.

Raúl García est actuellement le quatrième meilleur buteur de Liga ! [Crédits : GOAL]

L’Athletic de Garitano a trouvé son Onze type

Il est toujours difficile de trouver la recette miracle, celle avec laquelle on doit – et on est censé pouvoir – livrer sa meilleure performance. C’est pourtant ce qu’est parvenu à faire Garitano. Contre Valencia, le natif de Derio a aligné le même dispositif pour la sixième fois de la saison. Une chose qui n’est pas arrivée depuis les années 1970. Et les résultats sont là.

Garitano a longtemps hésité entre Unai López et Mikel Vesga pour accompagner Dani García en pivot. Homme phare du schéma tactique, ce milieu de terrain doit être au côté d’un joueur solide, capable de se replier rapidement en défense. Mais la logique de contre-attaque imposée par Garitano doit être favorisée par un double-pivot également tourné vers l’avant. C’est pour cela que l’entraîneur a finalement opté, et visiblement de manière définitive, pour Unai López à ce poste. À 24 ans, le natif de Donostia est déjà très apprécié par les supporters des Leones, d’autant plus qu’il leur rend bien.

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Sur l’aile gauche, Iñigo Córdoba a également retrouvé sa place pour de bon. Souvent critiqué par le public du San Mamés (à l’époque où celui-ci pouvait en accueillir), il se montrait incertain à domicile, et souvent maladroit à l’extérieur. Mais le retour du 4-2-3-1 – qui signifiait l’abandon de la défense à trois centraux – a été accompagné par celui de l’ailier. Depuis, celui qui n’a connu que l’Athletic se montre des plus convaincants. Dans la relance avec Yuri, tout comme dans la création avec Williams, Córdoba fait taire les critiques. Pour le plus grand plaisir de Garitano.

L’aile gauche de l’Athletic en pleine action contre Valencia [Crédits : Fichajes]

Une équipe basque en confiance et qui le fait sentir

Dès l’entame de jeu, l’Athletic a pris ses aises et a démontré une dynamique propre à son dispositif. Si la défense à cinq permettant, en théorie, plus de libertés pour les ailiers, elle n’a fait que favoriser le cafouillage dans la surface basque. Revenant définitivement au 4-2-3-1 qui a fait ses succès, Garitano a créé une équipe réactive, pleine de connexions et de quelques individualités. Ander Capa ne dira pas le contraire. Aujourd’hui plus que jamais, le latéral s’est envoyé vers la surface adversaire, parfois au détriment de deux voire trois défenseurs blanquinegros.

Plus en avant, la relation entre Iker Muniain et Iñaki Williams a régalé les amateurs de beau football. Avec l’impressionnante finition de Raúl García, la défense de Valencia n’a pu que constater les dégâts. Tandis qu’Unai López se montrait aussi décisif dans la récupération, que précis dans ses passes, la charnière de l’Athletic a su maitriser les hommes de Dani Parejo. Yeray Alvarez a été particulièrement remarqué. Présent sur tous les ballons, il a mis dans l’ombre le travail pourtant quasiment irréprochable de son camarade Iñigo Martinez. En dernier rempart, Unai Simón n’a été que peu sollicité. Le gardien basque n’a pas eu l’occasion de faire des prouesses, bien aidé par sa défense ainsi que par les ratés monumentaux de Maxi Gómez.

L’Athletic a dominé le terrain du début à la fin [Crédits : EiTB]

Sûrement en prévision de la réception, dimanche, du Real Madrid, Garitano a rapidement mis au repos la Pantera Vasca. Iñaki Williams n’a donc pas disputé les 25 dernières minutes. Le coach basque a offert du temps de jeu aux jeunes Oihan Sancet et Asier Villalibre, chacun auteur d’un but lors du dernier match. L’Athletic s’était alors imposé par 3-1, à San Mamés face à Mallorca. Le milieu de terrain a directement fait des siennes, se faisant remarquer par ses basculements précis sur l’aile gauche, ainsi que par ses actions techniques et solitaires.

Sur la bonne lancée pour les places européennes ?

Avec l’obtention de ces trois points, l’Athletic est plus que jamais en droit de rêver d’Europa League pour la saison prochaine. En septième place avec 48 points, les Basques dépassent temporairement la Real Sociedad. « Maintenant, nous sommes très forts et très confiants » a ainsi déclaré Gaizka Garitano à l’issue de la rencontre. Visiblement très fier de ses hommes, le coach sait que rien n’est encore gagné. Son équipe doit encore prendre au moins un point dimanche, lors de la réception de l’actuel leader. En pleine forme actuellement, le Real Madrid espérer profiter du huis-clos imposé à San Mamés.

Victoire dimanche contre le Real Madrid ? L’Athletic en rêve [Crédits : El Español]

Pas question cette fois de faire jouer une équipe B comme ce fut le cas contre le Barça. Garitano ne doit plus prendre de risque et jouer chaque match à fond, comme il l’a lui-même annoncé en début de semaine. L’équipe médicale de l’Athletic devra être attentive à Yeray, qui semblait gêné au niveau de l’adducteur. Il ne faut pas oublier que le nouveau rythme imposé aux joueurs conduit à une fatigue logique et peu surprenante…

Jérémy Lequatre-Garat
@Euskarade

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