Liga – Valence et Real Betis, deux manières différentes de se saborder

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La saison dernière, Valence après un début de saison très compliqué enchainait une nouvelle qualification en Champion’s mais surtout remportait un titre pour l’année de son centenaire, le souhait des dirigeants Che était comblé. De son côté, le Betis finissait dans le ventre mou mais avait retrouvé l’Europe, des standards élevés en terme de jeu et une ambition intacte sur le marché des transferts. Ces deux formations ont changé de coach, Quique Setien a été remplacé par Rubi et Albert Celades a pris la place de Marcelino. Deux choix qui interrogent et qui n’apportent pas satisfaction actuellement.

Valence et le Real Betis sont deux clubs majeurs en Espagne. Des clubs avec des stades aux ambiances incroyables, suivis par des milliers de supporters mais surtout capables du meilleur et du pire. Le Betis et Valence alternent le bon et le très mauvais avec une régularité rare. Pourtant les deux clubs semblaient avoir trouvé un rythme en nommant Marcelino et Quique Setien sur le banc. Le premier, a dépoussiéré l’histoire défensive des Blanquinegro et ramené le club à la hauteur de son rang, ce fameux troisième ou quatrième club d’Espagne. En face, le Betis avec Quique Setien semblait avoir trouvé un entraîneur calme et déterminant, ambitieux de proposer tout en essayant coute que coute de ramener le club en haut de l’affiche sans le mettre en péril. Après des missions plutôt bien remplies, les deux ont été démis de leurs fonctions. Des décisions qui ont surpriseset qui ne portent pas leur fruit à l’aube de la 26e journée de Liga.

À Valence, l’ennemie est intérieur 

La saison des Blanquinegro est certainement la plus frustrante. Sans perte majeure cet été et surtout après avoir été très proche de l’implosion, Anil Murthy, Marcelino et Peter Lim semblaient sur la même longueur d’onde et l’apôtre du 4-4-2 a commencé la saison sur le banc de Valence. Oui mais voilà, après avoir poussé jusqu’à la toute fin du mercato pour vendre Rodrigo (le meilleur offensif du club) sans succès, c’est Marcelino qui se voit remercier. La direction va ensuite purger ses rangs de tous les soutiens affichés de l’entraineur qui a permis à Valence de fêter une Copa del Rey tout en étant fier de son équipe.

Crédits : Iconsport

Ce choix surprend et semble finement joué par une direction qui ne semble pas tout comprendre des tenants et des aboutissants du football. Pour eux, avoir gardé Marcelino jusqu’à la fin du mercato a permis d’éviter une implosion du vestiaire. Son départ ne se passe pas sans encombre mais aucun scandal public explose, même quand c’est Albert Celades, un entraineur à rouflaquettes sans expérience en club qui est nommé en remplacement. Les supporters s’agacent mais tout ce petit monde se remet à y croire.

Peter Lim et surtout Anil Murthy qui a maintenant les pleins pouvoirs vont de nouveau essayer de bazarder Rodrigo cet hiver, tout en essayant aussi de caser Gameiro à Lyon, sans succès. Le club qui affiche encore des manques flagrants sur le côté droit de sa défense choisit de recruter … un milieu qui a été déplacé en latéral pour jouer dans son précédent club. L’héritage de Marcelino, aussi grand soit-il ne peut pas masquer le manque de vision d’Albert Celades. L’équipe perd son identité et surtout encaisse des valises qui font taches. Le club semblait capable de se mêler pour la course au titre avec Marcelino, le voilà hors des places qualificatives pour l’Europe à l’approche du sprint final.

Au Betis, une gestion des attentes assez difficile 

La donne est différence en Andalousie mais les résultats encore plus frustrants. Sans avoir réussi à vraiment faire l’unanimité, Quique Setien avait permis de ramener un certain calme à l’Heliopolis. Sa qualification en C3 acquise à coup de victoire par la plus petite des marges avec un Loren en feu flatte son bilan tout en générant des attentes démesurée. Ce tour de force, aura certainement entrainé le perte de l’actuel entraîneur du Barça.

À son arrivée, on sait que le travail de Quique Setien sera important. Le Betis malgré une assise financière et populaire conséquente n’arrive pas à jouer autre chose que le maintien sur les dernières saison. La nomination de Quique Setien, qui avait réveillé Las Palmas est bien vécu par l’aficion Betica. Surtout que la direction met les moyens et offre un salaire conséquent à William Carvalho, recrute Inui ou encore Sergio Canales. Le club semble vouloir se remettre à flot. Quique Setien cherche un schéma et des associations. Il doit composer avec un déficit criant de qualité en terme de buteur et c’est l’émergence de Loren, un Canterano assez anonyme avant cette mise en lumière qui va permettre au Betis de finir comme une bombe la saison 2017-2018 et se qualifier pour l’Europe.

Crédits : Iconsport

Malgré un jeu assez décevant, le Betis réussi des coups, accroche le Barça, bat Sevilla, se qualifie pour l’Europe. Sans se soucier des tentatives répétés de Quique Setien d’expliquer qu’il a encore beaucoup à faire et que ses résultats sont en trompe l’oeil, l’Aficion Betica s’enflamme et devient très exigeante. Le Betis a trop souffert, il veut rêver, rapidement et grand. La campagne européenne tournera rapidement court, le poste de 9 est toujours pas comblé et le jeu du Betis est toujours aussi décevant sans pour autant être catastrophique. Le club finit la saison 2018-2019 dans le ventre mou. Une place loin d’être indigne au vu des derniers classements du club. Mais ça en est trop, le Villamarin demande la tête de Setien, sa direction ne le protège pas et il est remercié en fin de saison.

À sa place, c’est un entraîneur qui a pris des galons mais qui est encore assez inexpérimenté en Liga qui est nommé. Rubi qui a ramené l’Espanyol en C3 après un final incroyable et après avoir survécu à une crise de résultat importante semble être un choix intéressant. Cependant, malgré un effectif encore bien plus fourni que lors des deux saisons sous Quique Setien, le classement du Betis est encore plus décevant. Et alors que l’amoureux du Racing Santander a été nommé au Barça, les Verdiblancos sont 13e, à 10 points de la zone Europe et 8 devant la zone rouge. Une place indigne, un jeu tout aussi décevant et un entraineur une nouvelle fois sous le feu des critiques.

Changer pour changer ne mène à rien 

Il est toujours difficile de prévoir l’avenir dans le football et faire du foot fiction est une chose assez futile. Pourtant, malgré des besoins diamétrales opposées et des changements animés de volonté différente, Valence et Betis se retrouvent tous les deux dans des situations décevantes. On change pour éviter de sombrer ou pour relancer un cycle. Valence a simplement coupé net son accession vers les sommets et va devoir probablement repartir de zéro en juillet. Côté Betis, Rubi ne fait pas mieux que Setien avec un effectif qui a été agrémenté de Fekir, Borja Iglesias ou encore Guido cette saison. Preuve que la méthode du Cantabrais était bonne et que son licenciement n’urgeait pas. Un changement doit te permettre de progresser, d’éviter de couler ou de répondre à un impératif, en aucun cas il doit précipiter la perte de performance d’un club, surtout quand il est dicté par la direction.

En pleine épidémie de Coronavirus et alors que les suspicions de contagion plane autour de Valence après son match de C1 à Milan, Betis et Valence vont panser leurs plaies jusqu’à la fin de saison en tentant de limiter la casse. Rubi peut espérer revivre le sprint final identique que celui qu’il a réalisé avec l’Espanyol pour tenter une remonté fulgurante avec les Verdiblancos même si les écarts sont importants et les Andalous n’ont jamais semblé capable de proposer un jeu cohérent sur la durée. Côté Valence, Pellegrini a poliment refusé et Albert Celades devrait finir la saison faute de mieux. Un sentiment de gâchis immense rode autour de ce club qui semblait vraiment en train de construire quelque chose d’intéressant. Un investisseur coupé du local en a décidé autrement, plongeant tout une Aficion dans le désarroi. Ce match, pourrait tout de même être explosif, le potentiel offensif des deux équipes est important.

Benjamin Chahine 

@BenjaminB_13

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