Bordeaux – Rubén Pardo : Un départ en Ligue 1 pour tenter de retrouver un talent certain

Accueil Analyse En avant Expatriés Real Sociedad

Absent pendant quasiment toute la saison actuelle, Rubén Pardo a fait le choix d’un départ de l’autre côté des Pyrénées. Ses valises posées à Bordeaux, le milieu de terrain espère relancer sa carrière, qui s’est considérablement noircie depuis 2017. À 27 ans, l’Espagnol quitte le club pour lequel il a tout donné. Mais dans quelle forme arrive Rubén Pardo aux Girondins de Bordeaux ?

« Il est à la Real Sociedad depuis petit et restera l’un des nôtres ». Tels ont été les mots d’Imanol Alguacil en conférence de presse, après l’officialisation du départ de Rubén Pardo. L’actuel entraîneur de l’équipe de Donostia a loué l’engagement dont a fait preuve le milieu de terrain dans l’équipe. Celui-ci a d’ailleurs déclaré, dans un message d’adieu « être de la Real et continuer de l’être ». Arrivé à seulement 12 ans dans la cité balnéaire basque, Rubén Pardo est passé par toutes les catégories de la Real Sociedad. C’est une semaine après avoir fêté ses 19 ans que le natif de la province de La Rioja, fait ses débuts avec l’équipe première. Malgré sa participation à trois minutes de la défaite 0-1, Rubén Pardo tape dans l’œil des recruteurs du Real Madrid, qui tenteront de le recruter – sûrement pour le Castilla.

Les Txuri-urdin refusent et la carrière du milieu de terrain est lancée en territoire basque. En 2012, lors de son premier match en tant que titulaire, il inscrit son premier but avec la Real Sociedad. Alors alterné entre l’équipe première et la réserve, Rubén Pardo se montre convaincant mais surtout prometteur. Des promesses qu’il confirmera, avant d’être atteint par les blessures

Rubén Pardo en 2011, à ses débuts avec la Real Sociedad [Photo de Icon Sport]

2013-2014 : Prendre la place d’un cadre et la garder

Malgré son mètre 81, Rubén Pardo n’est pas un milieu de terrain imposant. Pas des plus costauds, son physique ne l’aide pas, ce qui ne l’empêche pas de se montrer confiant balle au pied. Son assurance lui permet d’entrer dans les plans de l’entraîneur français Philippe Montanier. Mais son explosion se fera plus tard, lors de la saison 2013-2014. Sous les ordres de Jagoba Arrasate, le natif de Rincón de Soto découvre la Champions League, mais aussi la continuité en Liga. Titulaire lors de la majorité des rencontres en championnat, Rubén Pardo profite du départ d’Asier Illarramendi au Real Madrid. Il prend donc la place d’un joueur essentiel, et a pour mission de combler le vide. Pas simple pour le joueur d’alors 21 ans, ce qui ne l’empêche pas d’y parvenir assez facilement.

Faisant preuve d’une aisance avec le cuir, il se fait remarquer pour sa bonne lecture du jeu. Rajoutée à ses longs-ballon, elle lui permet d’élancer rapidement ses coéquipiers vers l’avant. Cette saison, il réalisera onze passes décisives en championnat. Rubén Pardo n’hésite pas à frapper, bien que son collectif l’aide davantage à participer au jeu offensif. Néanmoins auteur de trois buts, le milieu de terrain est titulaire incontesté en Champions League. Bien que sa Real Sociedad réalise un nul pour cinq défaites lors de sa phase de groupe, Rubén Pardo parvient à assurer de la stabilité à son poste.

Malgré son petit gabarit, Rubén Pardo sait conserver son ballon, aidé par son agilité [Photo de Icon Sport]

Il confirme ses performances la saison suivante, devenant un cadre de l’équipe basque. En 2015-2016, il conserve son rôle bien que côtoyant davantage le banc. L’impression que son niveau stagne est partagée par de plus en plus d’observateurs. Cela n’empêche pas le milieu de terrain de conserver la confiance d’Eusebio Sacristán, devenu entraîneur des Txuri-urdin en novembre 2015.

Un joueur soumis aux caprices musculaires

Sans être étincelant, Rubén Pardo est un joueur qui sait se montrer utile en cours de match. Cependant, le retour d’Asier Illarramendi à la Real Sociedad va considérablement réduire le temps de jeu de l’Espagnol. Lui qui était parvenu à profiter du départ du Basque se retrouve à lui rendre sa place à son come-back. Désormais remplaçant, Rubén Pardo ne participe plus au jeu des Txuri-urdin et finit même par avoir sa première blessure musculaire, qui affaiblira complètement ses espoirs de jouer. Le mercato hivernal de 2017 constitue alors la meilleure solution et il se fait prêter au Real Betis pour le reste de la saison. Il y découvre alors un cadre favorable, absent du onze de départ à seulement trois reprises.

La saison 2017/18 est synonyme d’espoir pour le natif de Rincón de Soto, qui a démontré ses capacités en Andalousie. Il espère alors retrouver un peu du temps de jeu récupéré par Illarramendi. Mais c’était sans compter sur ses premiers pépins musculaires. Le genou du joueur est durement touché dès le mois d’août, ce qui confirme alors son incapacité à retrouver les terrains. Son milieu de saison est considérablement entaché par une violente blessure à la malléole, au niveau de la cheville. Le reste de sa saison est composé de période de repos, de brûlures et de blessures musculaires. Rubén Pardo termine la saison en ayant joué 200 minutes en championnat. Les choses semblent aller mieux lors de la saison suivante, où il n’est blessé qu’à deux reprises, ce qui lui permet de participer à 24 matchs de Liga.

Le prêt au Real Betis a redonné des espoirs à Pardo, temporairement [Photo de Icon Sport]

Un absent des terrains en quête de seconde chance

La saison en cours est la pire de la carrière de Rubén Pardo. Passant plus de temps à l’infirmerie qu’à l’entraînement, le milieu de terrain a besoin d’une nouvelle chance. Désormais aux ordres d’Imanol Alguacil, il obtient le feu vert de l’équipe médicale fin 2019, ce qui lui permet de disputer son unique match, en Copa del Rey. Rubén dispute en décembre la totalité de cette victoire 0-8 contre le CD Becerril (équipe de Tercera, la quatrième division, ndlr). Auteur d’un but, son dernier avec le maillot de la Real Sociedad, il sait que la concurrence est devenue trop forte au milieu de terrain. Que faire contre un Mikel Merino plus en forme que jamais ? Ou encore avec un Martin Ødegaard qui a tout à prouver ? D’autant plus lorsqu’on sort d’une longue période de blessure.

Avec ce départ en France, l’Espagnol souhaite relancer sa carrière. À 27 ans, Rubén Pardo peut espérer retrouver le niveau qui avait fait de lui un membre important de la Real Sociedad. Il a connu l’Europa League, mais aussi la Champions League et apporte aux Girondins de Bordeaux une conséquente expérience. Salué par ses camarades, le milieu de terrain semble être quelqu’un d’apprécié par son ancien vestiaire.

Les Girondins pour retrouver la lumière

Avec ses capacités techniques et mentales, Rubén Pardo a de quoi compenser son absence de jeu physique. Son gabarit peu imposant semble être un obstacle mais il a toujours permis au joueur de surprendre, notamment dans sa création offensive. Un départ à l’étranger est l’occasion d’une nouvelle expérience mais surtout d’un renouveau dans sa carrière. Devant prouver à ses nouveaux supporters que la direction des Girondins a fait le bon choix, il ne fait aucun doute qu’il se donnera à fond. Comme la majorité des joueurs passés par Zubieta (centre de formation de la Real Sociedad, ndlr), son engagement sur la pelouse est irréprochable.

Annoncé peu avant la fin du mercato, Rubén Pardo a fait la surprise à Bordeaux [Crédits : Girondins]

Reste désormais à savoir quel rôle lui sera confié. Son recrutement coïncide avec le départ d’Aurélien Tchouaméni (milieu de terrain parti à l’AS Monaco, ndlr) et Rubén Pardo devrait profiter de cela. Arrivé gratuitement, il a signé un contrat jusqu’en 2022, preuve qu’il souhaite se laisser le temps de démontrer ses qualités. À suivre…

Jérémy Lequatre-Garat
@Euskarade

Commentaires