Aleix Vidal retrouve le Barça et son meilleur niveau avec Alaves

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Footballeur particulier, Aleix Vidal a pris le balompié à contre pied cet été en quittant temporairement Séville pour le Pays basque et Alaves. Lui qui a performé en Andalousie et en Catalogne rejoint une région connue pour ses déluges et son football physique et pour certains, rustre. Alaves existe par un 4-4-2 d’inspiration choliste, l’arrivé d’Asier Garitano sur le banc est clairement là pour perpétuer cette identité à la mode en Liga. Avant de retrouver le Barça, il est temps de revenir sur la petite renaissance d’un bourlingueur qui a connu le haut niveau sans pour autant y être vraiment préparer.

Son parcours est à son image, Aleix Vidal n’a rien du footballeur moderne. Il ne sort d’aucune école de football et son jeu est aussi attrayant que flou. Jeune, Vidal a bourlingué entre divers clubs, du Barça à l’Espanyol en passant par le Real Madrid ou encore des clubs plus obscures de Catalogne. Il a réalisé ses débuts professionnels en Grèce avant de revenir par la petite porte en Espagne et d’émerger avec Almeria à la surprise générale. Jamais vraiment considéré, il a fallu que des coachs aux idées nouvelles comme Javi Garcia ou Unai Emery posent leur regard sur l’ailier droit pour lui donner de l’importance. D’ailier tonique, il est devenu un latéral complet. Sûrement l’un des plus intéressants en Espagne à l’été 2015. Cependant, plus de quatre ans plus tard, la tournure de la carrière d’Aleix surprend.

La dureté du haut niveau 

Révélé à Almeria, Aleix Vidal va exploser le temps d’une saison à Séville. C’est la période bénite du club qui marchait sur l’Europe, époque où le tandem Emery-Monchi fonctionnait parfaitement. Recruté pour à peine trois millions, le natif de Valls va prendre une épaisseur nouvelle sous les ordres de l’ex-entraîneur du PSG. Comme Alba avant lui, Emery va faire reculer Vidal pour maximiser ses performances. D’ailier fantasque, il va devenir un latéral sérieux et surtout, auto-suffisant.

Son transfert au Barça à l’été 2015 valide sa très bonne saison avec les Palanguanas, en terme de statistiques, de palmarès et de réputation. Lorsque le transfert est validé, pour tous Aleix Vidal prendra la suite de Dani Alves, sans hésitation. Sauf que voilà, l’interdiction de recrutement qui frappe le club retarde les débuts du Catalan. En janvier 2016, quand il peut enfin jouer, il tarde à reprendre ses marques. Comme Arda Turan, le latéral est hors du coup et le groupe a trouvé un rythme. Les places dans le onze sont devenues trop chères.

Crédits : Iconsport

Dans l’esprit de Luis Enrique, Aleix Vidal n’est rien de plus qu’une solution de remplacement. Jamais il ne peut prétendre à démarrer dans le onze. Un choix dur mais assez logique dans les faits, l’ancien d’Almeria ayant des lacunes criantes dans la lecture du jeu et des trajectoires. Il compense ses erreurs de placement par sa vitesse et ses bonnes premières touches mais il lui manque beaucoup de choses pour être considéré comme un titulaire dans un club comme le Barça. Le départ de Dani Alves n’améliore pas le statut du Catalan qui est ensuite relégué derrière Sergi Roberto dans l’esprit de son entraîneur.

En 2016-2017, Vidal ne prend pas plus de place dans l’esprit de Luis Enrique. Toujours vu comme une simple solution de remplacement il est souvent laissé en tribune et ne bénéficie d’aucune continuité. Pourtant sur le terrain, quand il peut jouer, il n’est jamais le plus mauvais sans pour autant chambouler la hiérarchie. En février 2017, quand l’ailier commence à enchaîner les performances avec régularité, il se blesse lourdement face à … Alaves et retombe au fond du trou. Sa progression est coupée, le Barça avance et Aleix Vidal est de retour aux stands. Il retrouve les terrains pour le dernier match de la saison en finale de Copa del Rey la même année face à Alaves, mais son avenir footballistique doit s’écrire loin du Camp Nou.

Un recul nécessaire et salvateur à Alaves

Le changement d’entraîneur sur le banc du Barça n’améliore pas du tout sa situation. Ernesto Valverde n’a pas une meilleure opinion d’Aleix Vidal et lorsque l’opportunité de retourner à Séville s’offre au natif de Valls à l’été 2018, il n’hésite pas une seconde. Monchi et Emery ne sont plus là, le club n’arrive pas à valider son changement de paradigme, usant les entraîneurs sans réussir à retrouver les sommets mais Aleix connait la maison et cela peut lui permettre de retrouver le terrain de façon régulière.

En Andalousie, son temps de jeu ne s’améliore pas pour autant, et comme au Barça, quand il commence à monter en puissance, les blessures viennent couper toute progression. Pablo Machin apprécie le profil assez particulier du Catalan qui est parfait pour occuper un rôle de piston extérieur. Son licenciement début 2019 scelle une nouvelle fois l’avenir d’Aleix Vidal qui devra se nouveau un nouveau point de chute à l’été 2019. Dans la flopée d’offre en Espagne et à l’étranger qu’il reçoit, Vidal prend le contre pied et rejoint Alaves, le club contre lequel il a connu la pire blessure de sa carrière.

« Aller à Alavés n’est pas un pas en arrière, mais un autre pas » Aleix Vidal lors de sa présentation.

Au Pays Basque et à Alaves, Aleix Vidal quitte le très haut niveau pour retrouver un club à taille humaine, qui n’a pas d’autre chose à proposer que de la pluie et une lutte pour le maintien. Même si Abelardo a fait connaitre les sommets au club durant un petit moment, les Basques veulent surtout sécuriser leur place en Liga. Un écosystème qui n’est pas inconnu pour l’ailier mais qui n’était plus son quotidien depuis un moment. Ce recul pour beaucoup permet pourtant de reconnecter Aleix Vidal avec le réel. Un changement de paradigme salvateur pour lui.

À Alaves sous Asier Garitano, l’ancien du Barça n’est plus un joueur parmi 25, il est l’un des plus connus, voire même la tête d’affiche du club avec Lucas Perez cette saison. Son entraîneur ne peut pas le mettre de côté si jamais il ne convient pas, il doit s’appuyer sur ses qualité pour l’inclure dans son onze et lui permettre de performer. Un changement de logique qui a permis à l’ailier de retrouver continuité et surtout performance. Après 17 matchs de Liga, Aleix a plus que doublé son temps de jeu par rapport aux cinq dernières saison.

Et sur le terrain ? 

Actuellement, Aleix Vidal est milieu droit dans un 4-4-2 assez simpliste dans sa fabrication. Dans son approche choliste, Asier Garitano a repris ce qui a permis au club de performer sous Abelardo tout en apportant sa patte avec notamment des hauteurs de blocs variables en fonction des demandes du match. Sur le côté, Aleix retrouve un écosystème qui lui permet de mettre en valeur ses qualités. C’est aussi pour ça qu’il a choisi Alaves plutôt qu’un autre club, la certitude de retrouver un poste plus offensif, qu’il connait mieux que celui de latéral.

Crédits : Iconsport

Pas excellent quand il est trop haut sur le terrain, se retrouver dans un 4-4-2 assez conservateur avec un latéral avant tout occuper à défendre permet à Aleix Vidal de pouvoir partir de loin sans pour autant devoir remonter tout le terrain. De plus, le joueur a la domination totale de son couloir. Son jeu autosuffisant est une excellente chose pour Alaves qui gagne énormément de mètres grâce à la vélocité mais aussi à la technique de son ailier droit. Tout n’est pas parfait et Vidal n’est pas encore très juste dans le dernier geste mais son apport est vraiment notable.

Avec trois passes décisives au compteur depuis le début de la saison, le Catalan est dans un bon rythme. Surtout qu’en plus de cela, il est nécessaire pour la construction du jeu et il est souvent alerté lors des sorties de balle. Sa polyvalence lui permet d’être utile à la relance mais aussi à la finition, pour provoquer et attirer du monde pour ouvrir des brèches pour ses ailiers. Sans retrouver son meilleur niveau, Vidal montre qu’il a encore le niveau pour être bon en Liga. Actuellement l’un des joueurs les plus utilisés de son entraîneur, la Catalan va retrouver le Camp Nou pour le dernier match de 2019 avec l’envie d’être performant sans avoir de la rancœur pour son ancienne équipe.

Benjamin Chahine

@BenjaminB_13

 

 

 

 

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