Suite à cet énième match nul en championnat, cette fois-ci face à Villarreal, l’Atletico inquiète sérieusement. Aucun but marqué, un contenu assez faible et surtout plus aucune victoire depuis début novembre, la situation devient pesante. Qu’en est-il de cette révolution stylistique annoncée ? L’année de transition déclarée par le board madrilène ne doit-elle pas permettre de fonder les bases d’un football nouveau ? Plusieurs questions se posent du côté des Colchoneros et des décisions importantes, à court comme à long terme, devront sûrement être prises pour ne pas couler en si bon chemin.
Après un été très mouvementé à la fois dans le sens des départs et des arrivés, plaçant le club dans le top des formations les plus actives sur le mercato, l’Atletico entame sa révolution. La cause ? Des résultats très moyens au terme d’une année blanche, le Cholo et le président Cerezo n’hésitent pas à tout chambouler pour reprendre le club en main et ainsi le propulser parmi les prétendants réguliers au dernier carré de Lige des Champions. Exit les cadres de la saison précédente et place à un renouvellement de la moitié de l’effectif. Les joueurs ne sont plus les mêmes et les intentions sont clairement affichées : proposer un nouveau jeu plus séduisant pour en finir avec le stéréotype du jeu madrilène basé sur l’abnégation et les seconds ballons.
En plus tout commence bien pour les Colchoneros qui, en écrasant le Real de Zidane 7-3 et en battant la Juventus de Cristiano Ronaldo 2-1 pendant la pré-saison, ont sérieusement impressionné les observateurs et placé les premières pierres d’un chantier colossal. L’intégration des petits nouveaux surprend, quand on connait la dureté de la préparation Choliste, l’entente entre Joao Felix et Costa était géniale et les promesses de Lodi, Hermoso ou Llorente semblaient vite confirmées. Mais qu’en est-il à l’heure actuelle?
Une animation offensive rigide et typique du Cholismo
L’ADN Atletico est identifiable par son organisation en 4-4-2, chère au Cholo, caricaturée par un milieu à plat formé de 4 intérieurs. Toujours d’actualité malgré des envies de 3-5-2 ou de 4-3-1-2, le Cholo perpétue la tradition du milieu organisé et resserré. Grands travailleurs et justes techniquement, ils sont également le point d’encrage de toutes les phases de construction. Se plaçant souvent entre les lignes pour créer des circuits de passes en triangle afin de décaler le latéral ou encore par des appuis-remises avec les attaquants de pointe, ils contribuent grandement à l’avancée de l’équipe jusqu’en bloc haut pour assiéger l’adversaire puis le déstabiliser par la passe.
À l’image de Koke, Saul, Gabi ou Tiago ces dernières années par exemple, ils sont tous extrêmement appréciés pour leur dévouement total au collectif en terme d’effort et sont également connus pour leur bonne qualité de passe. Cependant, ce schéma tactique manque de folie et d’allant offensif, la perte des ailiers impacts sur la capacité à désorienter le bloc adverse par des prises de risques ou des duels en un contre un. Trop axiales, pas assez rapides et trop réfléchies, les attaques madrilènes ne sont pas assez tranchantes pour faire mal à l’adversaire, préparé à ce type d’offensive.

Depuis Yannick Ferrera Carrasco et ses prestations très appréciées du côté de Madrid, plus aucun ailier, si ce n’est Correa et encore, n’a su s’imposer dans le système de Simeone. Trop rigides tactiquement, trop gourmands énergétiquement, les ailiers ne peuvent pas s’épanouir et faire de bonnes performances dans un tel système où la solidité défensive est l’arme principale. A bout physiquement, ils ne peuvent pas être lucides dans les zones de vérité en effectuant un tel travail défensif, ce qui leur coûte des places chères dans l’effectif du coach Argentin. Malgré cela, la direction est tout de même prête à faire des folies sur le marché des transfert pour agrémenter son effectif de ce type de joueur.
À l’image de Vitolo ou de Lemar, respectivement achetés 40 et 70 millions qui n’ont jamais su s’imposer dans la rotation du Cholo. Sans continuité malgré des performances pour certaines honorables, ils n’entrent que très rarement en jeu et ne sont pas considérés comme de véritables solutions à long terme. Simple joker de luxe, facteur X dans le money time, leur temps de jeu se compte sur les doigts de la main et ne peuvent pas s’exprimer à leur plein potentiel. Erreur de casting ou simple caprice de la direction, l’ambivalence entre ce milieu rigide et l’achat d’ailiers est que plus marquée ces dernières années.
Un été chantant
Cependant, le feuilleton Correa cet été a laissé entrevoir le début d’un changement, et donc un retour à l’ordre, quand au futur des ailiers à Madrid. Sur le départ pour le Milan AC contre la somme mirobolante de 45 millions d’euro, l’argentin ne devait plus faire partie des plans du Cholo, qui par la même occasion a clairement voulu faire passer un message. Fini les ailiers de formation, places à des attaquants tueurs devant le but ou des joueurs capables d’amener du liant à une équipe qui en manque cruellement.
Ainsi, l’international espagnol Rodrigo du Valencia C.F était sur les tablettes du club madrilène mais les négociations sur ces deux dossiers étroitement liés n’ont pas abouti. Rodrigo aurait pu et du être le parfait compagnon d’attaque pour Morata puisqu’ils se côtoient en sélection et ont des profils très complémentaires. Le premier aime la vitesse et servir ses coéquipiers tandis que le second aime recevoir dans la boîte pour les mettre au fond, même si les deux attaquants ne se cantonnent pas à ça. Situation dommageable donc, pour les Colchoneros qui repoussent encore un peu ce chantier et redonnent du temps de jeu aux demi-réussites : Vitolo, Correa ou encore Lemar.
D’autant plus que des places sont à prendre devant côté Atletico! Les larges succès de pré-saison n’ont pas duré et n’ont pas été reproduits en championnat. Les prestations offensives sont de moins en moins convaincantes, le pressing se fait moins intense, perdant cette attaque si efficace un peu plus tôt. Plus aucun but n’est marqué face à Vigo, la Real Sociedad, le Real Madrid, le Barca ou Leverkusen par exemple. La paire de top niveau Morata-Costa est capable de marquer à tout moment mais les deux attaquants se marchent généralement dessus car jouent plus ou moins le même registre ce qui les pousse à occuper les mêmes zones du terrain. Et malgré une forme pas toujours optimale et un manque de ballons exploitables, ce duo est aligné en dépit d’autres alternatives sérieuses en attaque.
La blessure Joao Felix, pivot de la saison de l’Atletico
Jeu de pile ou face ou coup de poker, si les deux attaquants sont dans un bon jour ils marqueront sinon personne d’autre ne pourra mettre les ballons au fond et l’équipe laissera l’impression d’être brouillonne ou inefficace. Ensuite, les contre-performances de Costa et surtout la blessure de Joao Felix relancent Correa qui enchaîne plusieurs bonnes prestations et permettent au joueur d’intégrer pleinement la rotation du Cholo. L’absence du Portugais a été la plus dommageable et la plus remarqué pour l’équipe. La pépite Joao Felix est écartée des terrains pour un mois et demi et pendant cette période, l’équipe ne tourne plus aussi bien qu’avant, les ballons arrivent difficilement aux attaquants.
Retour aux transitions longues, maladroites et sans réel danger qui déteignent évidemment sur les résultats de l’Atleti. Sans Costa pour jouer les duels aériens et gagner ces ballons de la tête, le cuir est trop vite rendu à l’adversaire et l’équipe subit. Incapable de tenir tête dans le jeu à ses adversaires, les joueurs sont trop souvent dépassés et le milieu rechigne même à garder le ballon pendant certaines parties. Ainsi, l’équipe se regroupe en bloc très bas, resserrant au maximum les lignes, pour ne simplement pas encaisser.

À nouveau, les mises en place tactiques souhaitées ne peuvent pas être appliquées correctement et l’équipe retombe dans ses travers, sur des phases d’une quinzaine de minutes. Malgré tout, le Cholo peut tout de même compter sur un Morata en état de grâce qui, pendant 6 journées de championnat consécutives, a marqué et a permis de ne pas sonner la tirette d’alarme trop vite. Faisant donc à nouveau preuve d’un réalisme clinique pour sauver des parties mal engagées, en étant solide défensivement et moyen offensivement, les démons de la saison passée ne sont pas très loin … L’équipe reste en vie, enchaîne, souvent péniblement mais continue de performer, coute que coute.
Le retour de Felix depuis 2 matchs ne change pas non plus fondamentalement le jeu madrilène même si son replacement en tant que deuxième attaquant aux cotés de Morata, et non plus sur le côté droit, est très prometteur. Plus libre dans ses déplacements, avec des courses en profondeur ou à l’intérieur, il est bien plus concerné et impactant sur le jeu de son équipe. Avec ses déviations léchées en une touche entre les lignes, ses gestes techniques utilisés à bon escient pour éliminer et ensuite donner son ballon sans trop en faire, il dicte le rythme du match. Il a d’ailleurs tenté son plus grand nombre de frappes ce week-end face à Villareal, heurtant le poteau et ne trouvant pas le cadre à plusieurs reprises tout en offrant de belles passes.
Sans surprise, Cholo envisage de placer son diamant brut au centre de son dispositif pour les futures confrontations afin d’en faire la nouvelle figure de proue de son attaque et plus généralement de son effectif. Dans le rôle type ‘Griezmann’ de l’an dernier, Felix doit prendre de plus en plus de responsabilité pour accrocher la LDC en fin de saison. Capable de construire entre les lignes, de claquer une dernière passe ou d’attaquer les espaces pour marquer, sa présence est vitale pour le collectif madrilène.
Sans pour autant baser le jeu Colchonero sur une seule individualité comme c’était trop souvent le cas la saison passée, il doit être en mesure de faire des différences dans les grands comme dans les plus petits matchs. Ceci reste tout de même déconcertant puisque à seulement 19 ans, le Portugais n’est pas encore totalement fini mais porte déjà le futur de son équipe. Son évolution et son adaptation aux consignes du Cholo influenceront donc forcément sur la rapidité et la qualité de la transition footballistique.
Une planification au milieu de terrain chamboulée
La départ de Rodri à City marque également plusieurs aspects importants sur l’organisation de Simeone. Le jeune espagnol habile à la récupération du ballon permettait à la fois à son équipe de gratter un nombre de ballons incalculables mais aussi de rester haut dans le camp adverse par sa justesse technique. Marcos Llorente est alors acheté au Real Madrid pour combler la perte d’un leader technique de l’effectif, lui qui dans un profil similaire par son physique et ses qualités devraient permettre de palier ce départ.
Aimant combler de grands espaces avec ses grandes enjambées, pas trop emprunté balle au pied et généralement juste techniquement il aurait du permettre à un milieu plus explosif et créateur d’évoluer à coté de lui. Saul par exemple aurait pu en profiter, lui qui est si à l’aise dans les 30 derniers mètres lorsqu’il est délesté du poids des tâches défensives et qui malheureusement ne peut exploiter toute sa palette offensive.

Mais l’ancien milieu du Real n’est pas convaincant, se montrant trop imprécis à la relance, peut être court physiquement malgré une préparation physique personnelle excellente (certainement trop difficile à digérer), le Cholo lui préfère Thomas Partey qui excelle. Omniprésent sur le terrain, dépositaire du jeu madrilène par ses passes hors du commun à la relance et amenant un vrai impact, il est l’homme à tout faire. Probablement le joueur qui a le plus progressé depuis son arrivée à Madrid, il est devenu le pilier de cette équipe, en prenant par exemple ses responsabilités face à Eibar où il marque un but dans le temps additionnel pour l’emporter sur le fil 3-2 dans un match extrêmement disputé. Simeone doit donc construire autour de lui tant il influe sur la façon de jouer de son équipe.
Cependant, ce replacement tactique de Thomas Partey pose deux problèmes à la formation madrilène. D’abord, cela ne permet pas au Cholo de le positionner plus haut sur le terrain, dans le rôle de la seconde lame qui se projette type box-to-box pour accompagner les offensives ou de positionner un numéro 10 derrière les deux attaquants. Toujours en position plus reculée, obligé de sécuriser une assise défensive, Partey ne peut pas apporter sa puissance aux offensives madrilènes comme il pourrait le faire. Ainsi, Simeone essaye de mettre en place un système avec un milieu de terrain composé de deux intérieurs et deux faux 10 en la personne de Joao Felix et Thomas Lemar. A l’aise techniquement, les deux recrues les plus chères du club permettent au bloc d’être plus haut sur le terrain en annihilant le pressing adverse.
Repiquant dans l’axe pour amener le surnombre et combiner dans les petits espaces avec les deux pointes, des espaces se libèrent sur les ailes et les combinaisons possibles sont intéressantes. Les latéraux Lodi et Trippier font énormément d’effort, s’engouffrent dans le dos du latéral et profitent des bons ballons distillés par Felix notamment. Avec une bonne qualité de centre, les deux pistons adressent des passes en retrait qui devraient faire mouche, mais l’efficacité devant le but fait encore défaut.
Une lourdeur accablante
On peut noter que toutes les offensives sont construites de cette façon quand le Cholo utilise ce système de jeu et que très peu d’initiatives sont prises pour aller provoquer dans l’axe par la vitesse et la technique des deux faux 10, ce qui élargirait la palette des possibilités offensives. D’autant plus que par le passé, la justesse technique dans ces combinaisons axiales permettaient de perforer énormément de défenses de Liga qui ont beaucoup de mal à les stopper. Ainsi, les deux pointes se retrouvaient généralement en situation de face à face avec le gardien et connaissant la qualité de finition de ces derniers, l’action faisait régulièrement mouche.
Ensuite, l’aura et la (sur-)présence de Thomas Partey à la relance déchargent totalement les axiaux de cette tâche et notamment Mario Hermoso. Fraîchement recruté cet été, le défenseur espagnol pourrait apporter sa pierre à l’édifice et grandement contribuer à une meilleure relance. Hermoso a toujours évolué dans des équipes joueuses où il était la base de la construction et le voir faire des passes de deux mètres pour la glisser à Partey sans pouvoir prendre d’initiative ne peut que décevoir. Seulement utilisé pour de longues transversales, Hermoso, qui monte en puissance au fil des match, serait donc un atout de poids pour revoir des constructions plus rapides et organisées.
Sans pour autant chambouler la construction en imposant des principes contre nature comme les 10 passes préliminaires ou autres, si les défenseurs se chargeaient plus souvent de la relance, il y aurait une présence plus importante dans les zones avancées du terrain ce qui permettrait d’avoir plus de solutions et donc d’opportunités. Ainsi, la possibilité d’évoluer plus régulièrement en bloc haut avec une meilleure organisation et pour créer et recevoir des passes pour conserver la balle serait envisageable en plaçant Thomas comme second relanceur. L’idée est d’occuper le terrain de manière optimale ce qui permet de mettre plus de rythme dans les sorties de balle. Plus libre au milieu de terrain, le double pivot aurait plus de temps pour dévier en une touche, se retourner pour se mettre face au jeu dans des zones plus hautes sur le terrain et éventuellement remonter les ballons.

Par ailleurs, les cadres et Canteranos Koke et Saul ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes mais continuent malgré tout d’être alignés, comme protégés par un totem d’immunité pour leur ancienneté, leur service et leur dévouement. Le Cholo n’arrive pas à se priver d’eux, les utilisent à tord et à travers, et place même Saul latéral gauche dans des matchs très importants comme face au Barca (même si la prestation de l’équipe était très correcte), alors que Lodi est très bon depuis le début de la saison.
Ceci souligne aussi un manque de profondeur de l’effectif puisque pour pallier à des manques à certains postes, Simeone préfère renforcer un secteur pour en affaiblir un autre. Par manque de solutions, et même si ce replacement est convaincant, Felix est aligné en tant que deuxième pointe mais laisse le couloir vaquant et un milieu de formation ou une des déceptions Vitolo ou Lemar, moins percutants, seront alignés. C’est triste à dire mais même en plein match où les madrilènes doivent réagir, le coach Argentin préfère sortir Thomas Partey au lieu de Koke ou Saul, parfois impuissants. Le capitaine Colchonero n’a plus l’influence qui était la sienne, moins habile pour faire des différences, moins précis et lucide aussi, il n’est plus le grand milieu espagnol qu’il était et n’est d’ailleurs plus appelé avec la Roja.
De même pour Saul qui ne peut faire parler sa palette offensive, bien plus à l’aise proche du but et qui l’est reculé dans un double pivot. Mal utilisé, contraint par les tâches défensives, peut être moins concerné et lassé par cette évolution qui tarde à arriver, il semble moins épanoui. Ces deux fidèles soldats ont bien mérité de souffler un peu… Est-ce la fin d’un cycle au milieu? La révolution annoncée permettra-t-elle d’amener un peu de fraîcheur au milieu de terrain et d’y faire bouger une hiérarchie un peu trop marquée?
Quoi garder et quoi changer?
Il y a tout de même du mieux dans le jeu de l’Atleti et les choix du Cholo. La responsabilisation de Thomas Partey donc, qui est l’élément essentiel de ce nouveau schéma tactique, la prise de pouvoir de Joao Felix devant qui est le vrai leader technique de cette équipe et l’apport des nouveaux latéraux Trippier et Lodi. Cela complémente bien sûr une défense toujours aussi solide, avec très peu d’espace entre les deux lignes de 4, capables de coulisser sans cesse pendant 90 minutes.
Couplée avec un des meilleurs gardien au monde, l’Atleti ne prend pas beaucoup de buts. Les sorties de balle pour passer du bloc très bas au bloc médian sont souvent effectuées avec beaucoup de justesse technique et permettent à l’équipe de se sortir d’un pressing assez efficacement. Ensuite, les combinaisons dans les petits périmètres dans les 30 derniers mètres sont intéressantes mais ne sont que trop peu exploitées à leur plein potentiel malgré une qualité technique bien supérieur à la moyenne. Plus généralement, l’Atleti construit sur ses forces, ce qui est normal et rassurant pour une équipe, mais a encore du mal à s’en éloigner pour appliquer d’autres principes de jeu.
Le plus flagrant et urgent à changer est finalement une position encore bien trop basse sur le terrain pour une équipe qui souhaite jouer un football offensif et plus vertical. Les transitions rapides ne peuvent pas être intéressantes si elles partent de trop loin en n’étant par la même occasion pas accompagnées les milieux de terrain. En clair, les attaquants sont souvent trop esseulés devant et donc incapables de faire des différences. Egalement, les attaques placées sont trop prévisibles en étant très souvent conclues par un centre et non une frappe ou des uns contre uns.

Aussi, la maîtrise au milieu de terrain n’est pas toujours souveraine même face à des adversaires jugés moins bons, il doit y avoir une prise de conscience générale quand à la qualité de certains joueurs pour ne pas rechigner à jouer, même à l’extérieur. Si l’Atleti veut vraiment se stabiliser au plus haut niveau, l’équipe doit absolument proposer une copie où elle se place comme l’acteur de la partie et non comme quelqu’un qui la subit. Le fait de rester neutre et d’attendre l’erreur adverse est trop pénalisant pour espérer exceller contre tous les tops clubs européens, contre qui les matchs se jouent sur des détails. Dans une Liga riche tactiquement et qui offre un combat à chaque rencontre, l’Atleti est tiraillé et cela se remarque.
Ensuite, la construction est à revoir pour obtenir plus de solutions et de mouvements au milieu de terrain en laissant les défenseurs s’en charger. Il y a donc beaucoup de petits détails à régler et quelques principes à revoir mais cela prend du temps, surtout si l’on passe du tout au tout comme l’Atleti le souhaiterait. La question que l’on peut légitimement se poser est donc est-ce que le Cholo et le club possèdent ce temps?
On le sait, le temps c’est de l’argent et dans le foot c’est encore plus que cela. Les finances du club, après avoir payé la construction du nouveau stade, sont au plus bas. Avec des salaires de top club européen, une non qualification en Ligue des Champions causerait une mort prématurée de cette révolution et l’Atleti ne peut évidemment pas se le permettre. La réputation du club en prendrait également un sacré coup puisque l’effectif du Cholo s’est qualifié pour la phase de groupe de Ligue des Champions depuis la saison 2013-2014.
En 9 années passées au club, le Cholo a permis à l’Atleti de se stabiliser au plus haut niveau, de gagner des titres ou encore de pérenniser le club en attirant de très bons joueurs. Aussi, il a prouvé que le 4-4-2 était encore viable et qu’avec des valeurs de combat et d’abnégation et avec un collectif soudé, il était possible de déplacer des montagnes. Avec plus de temps, des renforts au mercato hivernal avec des profils type Lo Celso, Rodrigo, Gerard Moreno ou encore Werner, la révolution stylistique engagée semble donc très probable mais attention cependant à ce que le court terme ne prenne pas le pas sur le long terme.
À suivre…
Julien (@TorresismoATM)