Face au Slavia Prague le FC Barcelone a montré une nouvelle fois un bien triste visage mais cette fois à domicile. Dans leur marche de l’empereur, les Blaugrana ont oublié le jeu au profit de Tchèques encore plus inspirés. Un match au score vierge un peu plus annonciateur de jours sombres pour le Barça, tandis que le Slavia reprend un peu plus confiance. Analyse d’une rencontre qui s’est achevée au bout de l’ennui côté Barça.
Les matchs se suivent et se ressemblent pour le FC Barcelone. Si les Catalans prennent davantage goût aux défaites qu’au jeu et aux victoires, leurs adversaires nettement moins apeurés face à l’ogre barcelonais en profite pour saisir leur chance. Lors du premier affrontement, les Tchèques avaient déjà donné une leçon à leurs adversaires espagnols. Une nouvelle fois, et à l’extérieur, le Slavia a montré toute sa maîtrise technique au grand dam d’un Barça même plus impressionnant sur son terrain.
Positionnée en 4-2-3-1 avec Messi en pointe, Dembélé à droite, Vidal, au milieu de terrain et Griezmann à gauche, l’équipe catalane a laissé le Slavia mener la danse. L’entraîneur des Tchèques l’avait promis, son équipe a été aussi audacieuse qu’à Prague. Ses joueurs ont tenu parole car ils ont avancé la ligne de défense presque au centre du terrain, ce qui a créé un panorama dans lequel les joueurs des deux équipes ont été regroupés sur quelques mètres. Une rencontre qui malgré le score vierge a bien été en faveur des visiteurs loin d’être impressionnés par l’enceinte du Camp Nou.
La marche des morts vivants
Halloween est pourtant passé mais le Barça n’arrive pas à se défaire de son costume. Fantomatiques, apathiques, sans envie, les joueurs d’Ernesto Valverde ont montré un très pâle visage à la maison. L’équipe catalane est très irrégulière en témoigne le match aller et la rencontre du week-end qui s’est soldée par une défaite (3-1) face à Levante. Même le manteau du Camp Nou n’a pas réussi à couvrir la honte des joueurs clairement entrés dans leur période automnale. Il n’y a pas de schéma de jeu clair ni d’enthousiasme particulier. Aucune vigueur ou désir n’a été transmis. Les jambes ont été lourdes et le blocage mental a été évident.

Au milieu de la passivité défensive de Barcelone, les éclairs de génies de Messi et d’Ansu Fati, n’ont pas suffi. Seuls De Jong et Semedo ont eu la force et l’intensité pour dessiner un déploiement d’un camp à un autre. Les autres ont traversé le jeu comme ils ont pu et Griezmann n’a pas pu s’exprimer sur son côté. Le Slavia n’a pas tremblé malgré quelques assauts et un Kolar omniprésent. Le sursaut catalan n’est jamais venu. La situation est de plus en plus préoccupante pour le Barça. C’est une équipe composée de fantômes perdus émotionnellement et tactiquement qui a avancé sur le terrain, à cause d’un jeu sans structure. Une agressivité et un rythme laissés encore au vestiaire et pourtant si essentiels en Coupe d’Europe. En somme, une rencontre de plus sans aucune certitudes.
Le Slavia inspiré
Du manque d’envie de leurs adversaires, le Slavia en a fait sa force. Le Barça souffre à la perte et les Tchèques en ont profité à chaque transition défense-attaque. Les 10 ou 15 mètres que Barcelone n’a pas réussi à prendre au Slavia depuis sa défense sont ceux dont les Tchèques ont profité. En se connectant avec son homme libre, Olayinka en fer de lance, le Slavia a réussi à voyager à de nombreuses reprises pour se frayer un chemin à travers quelques passages très précis entre ses joueurs les plus avancés. Alejandro Balde et Konrad se sont entendus à merveille. Ils se sont complétés et se sont renforcés mutuellement et ont généré une supériorité constante. La lecture du jeu a été parfaite. Et le Slavia a réussi à s’en sortir vivant au Camp Nou contre toute attente.

Un jeu entre les lignes et collectif inexistant pour le Barça
Face à la bonne approche du Slavia, le jeu collectif et entre les lignes du Barça a été une nouvelle fois très mauvais. Alors que Messi a été le seul à faire des efforts dans cet aspect, Griezmann n’a pas trouvé d’ouverture car les milieux de terrain ne sont pas parvenus à intercepter de bons ballons. Alors que Griezmann et Dembélé n’ont pas joué suffisamment entre les lignes pour permettre à Frenkie de Jong de casser les lignes de derrière, le double pivot, Busquets-De Jong s’est retrouvé également sans aucune références entre les lignes. Un formidable entonnoir ou chaque perte de balle peut coûter cher, dans un jeu sans profondeur.
Les lignes de passes sont inexistantes, l’équipe s’est trouvée très mal positionnée offensivement. Si dans un positionnement aussi désastreux, il est impossible de créer des avantages collectifs, même face une équipe du Slavia un peu en retrait en seconde période, sans profondeur de jeu, il est vain de croire de pouvoir trouver la solution dans l’avenir. L’équipe a besoin d’un électrochoc et personne n’est capable de l’appliquer, pas même un Messi qui joue de plus en plus seul.
Soledad Arque-Vazquez
@solearquev