Moins innocent la gâchette en main, le FC Barcelone n’a laissé aucune chance aux joueurs du FC Séville. Malgré un jeu parfois pesant, les Catalans ont maîtrisé leur sujet surtout au milieu de terrain. Bien aidés par l’instinct de tueur de Luis Suarez, redoutables en attaque, les Blaugrana pourtant malmenés en début de rencontre l’ont emporté (4-0) face aux joueurs de Julen Lopetegui plus cohérents collectivement. Analyse d’une rencontre finalement jouée d’avance.
La révolte par le but. Dans une rencontre qui aurait pu au départ prendre une toute autre tournure pour les Catalans, l’efficacité devant les cages a marqué de manière claire la différence entre un FC Barcelone électrique et intenable dans le camp adverse, et un Séville plus innocent devant les bois de Ter Stegen.
Disposé en 4-2-3-1, le Barça a eu en réalité toutes les cartes en main pour l’emporter. Si des choses sont encore à revoir à cet endroit du terrain, reconduisant le même trio victorieux face à l’Inter au milieu de terrain, Valverde a tenu à être efficace. En attaque, Dembélé a pris la place de Griezmann, Tobido a quant à lui remplacé Lenglet en défense central, Semedo toujours sur le côté gauche. Face à eux, un 4-3-3 avec des arguments différents. Auteur de belles prestations, si Oliver a été reconduit au milieu de terrain andalou à la place de Joan Jordan, habitué aux joutes face au gros clubs, Mudo Vazquez a été écarté du onze titulaire. Si la bataille a clairement eu lieu dans l’entre jeu, c’est pourtant en attaque que tout s’est joué.
Deux attaques, deux approches, un gagnant
Les hommes de Julen Lopetegui auront sûrement beaucoup de regrets. 30 min, de folie, de rêve, avant la réalité. Face à des Catalans usant à outrance d’un jeu long pesant, le FC Séville a débuté la rencontre avec un jeu audacieux, avec un bon traitement du ballon et de très bonnes intentions, en particulier du côté droit, avec Ocampos très bien lancé par Reguilón prêt à forcer les virages et générer le danger. Les montées de Navas en 2vs1 face à Semedo et Dembélé n’y a rien changé, tout ce qui a été construit par les Andalous de la défense au milieu de terrain a été gâché par la différence entre les 9 des deux équipes.

Si l’équipe andalouse a fait beaucoup de dégâts au Barça dans les premiers instants de la rencontre, le manque de détermination et d’efficacité dans la région adverse a été rédhibitoire. Luuk De Jong a eu trois occasions très claires et a échoué à chaque fois, tandis que Luis Suarez est un tueur froid et sans pitié. Séville n’a pas saisi son moment et l’a payé cher.
Un milieu catalan emporté par De Jong et Arthur plein de certitudes et de questions
Assourdissant, solide et brillant, le milieu de terrain catalan, bien que parfois muselé par le manque d’animation offensive, a été à la baguette d’une rencontre finalement rondement menée. À cet endroit du terrain, le Barça a de nombreuses certitudes mais également quelques doutes. Alors qu’Arturo Vidal continue de jouer en première intention, aide au pressing, et imprègne l’équipe de son fort caractère, libérant même un Semedo plus offensif, Arthur a su garder le contrôle du ballon et utiliser son intelligence de jeu pour percer les lignes adverses.
Si la brillante relation entre le Brésilien et Frenkie de Jong n’est plus à prouver, le Néerlandais au cœur du jeu a su apporté la sérénité et le champ nécessaire pour que son équipe puisse s’exprimer. Pourtant, si les deux joueurs ont généré une belle quantité de phases offensives, le défi des Blaugrana a été (et sera) de leur donner une continuité. Alors que le jeu catalan a parfois manqué de profondeur, défensivement les joueurs culés ne se sont pas non plus totalement rassurés, le ballon parfois bêtement perdu. Tous les attaquants ne sont pas Luuk De Jong et ne pardonneront pas si facilement.
Des Andalous plus cohérents collectivement mais finalement dépassés
Plus cohérente sur le plan collectif, l’équipe andalouse a été finalement trop faible pour résister aux assauts blaugrana. Si durant la rencontre Julen Lopetegui a modifié son milieu de terrain, a étendu ses côtés et a remplacé Torres et Nolito au profit de Jordan et Munir, chaque effort a été vain. Si de gros efforts ont été fourni au milieu de terrain pour venir à bout du bloc adverse, défensivement pris de court, notamment de dos, et sans solutions devant, Séville s’est laissé entraîner par le tourbillon catalan.
Une défaite au goût amer dans une rencontre où même si le Barça n’a pas été si efficace au pressing, a quand même permis aux Blaugrana de gagner des points importants dans la course à la première place.
Soledad Arque-Vazquez
@solearquev