Dans un Santiago Bernabeu un peu médusé à l’annonce des compositions et face à une équipe valeureuse et joueuse, le Real a pris 3 points mais n’a pas vraiment répondu aux interrogations autour de son niveau et de ses capacités. Bien sûr, gagner c’est souvent suffisant pour la Maison blanche mais à l’aube du Derbi Madrileño, les Vikingos s’avancent avec peu de certitudes. Retour sur un match vraiment particulier égayé par un duo brésilien.
La liste des blessés n’allait qu’en s’agrandissant et le besoin semblait se faire ressentir d’opérer une rotation du côté des troupes vikingos ! Zidane a donc fait un choix osé et clair d’opérer une large revue d’effectif à domicile après la victoire face à Seville et avant l’affrontement pour la souveraineté de Madrid. Au coup d’envoi, Vinicius et Vazquez accompagnent donc Jovic devant. Valverde prend place aux côtés de Casemiro et Kroos au milieu. Derrière, Sergio Ramos est le référent d’une défense composée de Militao, Odriozola et Nacho. Pour finir, c’est Areola dans les bois. En face, Osasuna a procédé aussi à une rotation importante, des joueurs comme Nacho Vidal, Aridane Hernandez ou encore Chimy Avila sont sur le banc. Avec autant de changements, le match va très vite n’avoir aucun sens et le ballon va beaucoup voyager d’une cage à l’autre.
Kroos et Sergio Ramos, symbole d’un Real Madrid tout sauf maître de son sujet
Sans Benzema, Modric et Varane, le Real a perdu de sa cohérence et de sa gestion. Des joueurs comme Valverde, Vinicius ou encore Odriozola sont à l’aise dans un jeu assez verticale où les espaces sont attaqués alors que Kroos est plus à l’aise quand l’équipe tient le ballon et procède par un jeu de possession relativement lent. Rapidement, les limites de ce Real sans queue ni tête s’expose au grand jour. Les Madrilènes ne réussissent pas à gérer les espaces et le temps, Kroos est suractivé, Sergio Ramos et Militao doivent gérer beaucoup trop de situations compliquées. Le Brésilien réussira tout de même à livrer une prestation plutôt encourageante.
Cette situation est logique, Zidane a aligné une équipe qui semble incapable de pouvoir appliquer un plan clair et défini surtout au vu des profils incompatibles avec les qualités de Toni Kroos, le créateur sur ce match. En face, Osasuna est bien organisé, propose de jolies sorties de balles, attaque les espaces dans le dos d’Odriozola notamment. Très verticale, les Navarrais ne multiplient pas les touches de balles et tentent d’alerter rapidement Areola.
Cependant, même si Ramos et Militao donnent l’impression d’être souvent à la rupture, le gardien français va vivre un match plutôt tranquille. Nacho sur son côté gauche en souffrance tout le match symbolise pourtant bien le match assez difficile vécu par le Real. Surtout qu’offensivement, le Real ne met rien de cohérent en place et se contente de vivoter sur les ballons portés des ailiers et d’Odriozola. On pourrait tomber dans un cliché en expliquant que sans Benzema, les Madrilènes semblent incapables de se montrer cohérent devant mais hier, cela c’est encore une fois confirmé.
La confirmation pour Vinicius, la naissance pour Rodrygo
Dans un match plaisant pour le spectateur lambda mais assez frustrant pour le supporter madrilène, c’est un joueur qui a surtout collectionné les déchets en première qui va allumer la première mèche et faire évoluer le score. Vinicius, fidèle à lui même est à l’aise dans ce genre de match où tout peut basculer d’un côté ou de l’autre a été très en vu. À gauche, puis à droite, il a provoqué, tenté d’apporter du danger par le dribble ou un appel en rupture. Son but arrive à la 35e minutes, à la réception d’une passe de Toni Kroos, le Brésilien fixe son vis à vis, se décale et enroule une frappe magnifique qui laisse Ruben pantois.

Le Real fait le plus dur mais continue de sembler à la merci de son adversaire. Cependant plus le temps file plus Osasuna commet des erreurs et ne tient plus le ballon. À la 60e, Jovic voit son but refusé pour un hors jeu qui semble très petit. Ce non but intervient après une récupération haute et a failli punir un Osasuna qui ne s’est pas arrêté de jouer. Cependant ce n’est que partie remise, à la 72e, sur une passe de Casemiro et après un superbe enchaînement, Rodrygo alourdi le score et met le Real à l’abri. Le Brésilien commence son histoire avec Santiago Bernabeu de la meilleure des manières.
La victoire suffit à Zidane, pour l’instant ?
Après avoir été lourdement battu par le PSG pour sa première de la saison en Ligue des Champions, le Real a pansé ses plaies avec deux victoires en 3 jours. Face à Seville, les Madrilènes sont redevenus leaders en montrant une solidité étonnante, face à Osasuna, c’est surtout la capacité du club a existé dans le chaos qui a été salué. Sans avoir offert des prestations non plus excellentes, le calme est quelque peu revenu dans la Maison blanche. Zidane n’est plus la cible des médias qui sont occupés à se demander comment le Real peut-être leader de la Liga devant l’Atleti et surtout le Barça.
Cependant se pose toujours la question du réel niveau du Real et de sa capacité à performer dans les grands matchs. Après la débâcle face au PSG, les hommes de Zidane affrontent l’Atleti ce week-end. Un match qui en plus d’être déjà intéressant au classement nous apportera un nouvel éclairage sur ce que le Real peut produire dans ce genre de confrontation. De retour tout en haut de la Liga, les Vikingos n’ont pourtant toujours pas dispersé la brume qui entoure le club.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13