Les sept nouveaux joueurs de Liga dont il faut retenir le nom

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Cet été, toute une série de nouveaux joueurs est arrivé en Liga. Voici une sélection des nouveaux arrivants à suivre cette saison. 

Comme chaque été, les clubs de Liga sont allés chercher des joueurs plus ou moins connus, mais peut-on penser que les plus méconnus d’entre eux finiront par être sur toutes les lèvres en fin de saison. À côté des transferts médiatiques de Frenkie de Jong, Nabil Fekir, Eden Hazard ou Joao Felix, il existe plusieurs nouveaux noms intéressants à retenir. Nous vous présentons ces joueurs excitants, qui découvrent la Liga cette saison.

Matías Vargas, 22 ans, RCD Espanyol

Il a fallu peu de temps à Matías Vargas pour se faire un nom en Espagne. Alors que quasiment toutes les équipes étaient encore en pré-saison, l’Espanyol était de sortie en qualifications pour l’Europa League. Un but contre Lucerne puis deux contre les Ukrainiens du Zory Luhansk ont servi de présentation à l’Argentin Matías Vargas. À 22 ans, il découvre l’Europe, après avoir joué dans son pays natal, dans le club de Velez Sarsfield. Disposant d’une très bonne presse en Argentine (il y compte d’ailleurs une sélection), le petit ailier gauche se distingue par un train inférieur très développé (à la Eden Hazard ou Hulk). Forcément, cela conditionne son jeu. Pas l’ailier le plus classe du monde, ni le plus spectaculaire, il dispose d’une certaine efficacité au moment de dribbler ; il fait le juste minimum, même si on a l’impression qu’il s’expose toujours à une touche trop longue dans sa conduite de balle. Sa vitesse, pas des plus exubérantes, ne l’handicape pas à l’heure d’affronter les défenseurs.

Au moment de finir, sa puissante jambe droite lui est d’une grande utilité. Doué pour frapper en semi-pivot, il a pourtant crédité les supporters de l’Espanyol d’une magnifique frappe enroulée au second poteau, pour sa première réalisation sous le maillot perico. L’occasion sur ce but d’illustrer une autre caractéristique du joueur, à savoir sa propension à repiquer vers l’intérieur, comme tout bon ailier jouant en faux pied.

Alexander Isak, 19 ans, Real Sociedad

Un Suédois, attaquant, de grande taille, le parallèle avec un certain taekwondoïste est tout trouvé. Soyons clairs, Isak est grand mais pas gigantesque, bon techniquement mais pas insolemment supérieur. Les comparaisons avec son illustre compatriote s’arrêtent là. Acheté au Borussia Dortmund, club dans lequel il n’a pratiquement pas joué, puis prêté à Willem II, Isak une espèce d’Iñaki Williams suédois en sorte : la vitesse plus que la technique, les derniers mètres plus que la totalité du terrain, la finition plus que la création.

En transition, sa vitesse peut être utile à n’importe quelle équipe. En revanche, son action de la plus grande qualité est possiblement cet enchaînement contrôle pied droit-finition pied gauche (son mauvais pied). L’usage de son corps est absolument exquis lors qu’il s’agit de s’emmener le ballon avec lui. Pour l’instant, il semblerait que la Real Sociedad devra avant tout le trouver en bonne position si elle entend maximiser ses qualités. On l’a vu plusieurs fois s’empaler sur les défenseurs à l’heure de tenter des dribbles, laissant présager d’une marge de progression dans cette filière de jeu. Reste aussi à savoir comment le joueur moustachu va combiner avec ses coéquipiers dans le jeu de son équipe. C’est le plus gros point d’interrogation concernant son profil. Si ce transfert suscite tant d’espoirs chez le peuple txuri-urdin, c’est finalement par le nombre de buts que le Suédois a marqué lors de ses six mois au Pays-Bas : 13 en 16 matches. Énorme !

Crédits : Mundo Deportivo
Gabriel Fernandez, 25 ans, Celta

La Liga a eu pendant des années Gabriel Fernández, dit Gabi, légende de l’Atlético, et son homonyme n’a pas tardé à arriver. Des joueurs forts physiquement, on dit en Espagne qu’ils sont des tauraux. « El Toro », c’est précisément le surnom de Gabriel Fernández, arrivé cet été en provenance du mythique club uruguayen de Peñarol. Autant au niveau de son pays d’origine, de sa destination et que de son physique, la comparaison avec Maxi Gómez est toute trouvée. Cette analogie a-t-elle lieu d’être aussi dans le jeu ?

Écartons rapidement le suspense, la réponse est oui. Gabriel Fernández est un joueur de surface, un neuf à l’ancienne. Cela ne l’empêche pas de pouvoir marquer après avoir touché plusieurs fois le ballon s’il le faut, reste que l’auto-suffisance n’est pas sa qualité première. Là où il brille le plus, c’est dans la finition. Pour ce faire, il a plusieurs cordes à son arc. À l’aise de la tête, en frappant au sol, en mettant de la puissance, son arsenal est complet. Pour un joueur aussi unidimensionnel, heureusement. Pour l’instant, il a trop peu parcouru les terrains de Liga pour qu’on puisse déceler quelles sont les petites différences entre son jeu et celui de Maxi Gómez. À ce propos, espérons que le Celta ne se retrouvera pas avec un clone moins bon du joueur parti à Valence. Notons aussi que la réussite d’El Toro dépendra de la réussite du Celta. Sans bons ballons, il y a peu à attendre de ce joueur. En revanche, si les Aspas, Rafinha et Denis Suárez sont en réussite, Gabriel Fernández sera sûrement haut placé dans le classement des buteurs.

Martin Odegaard, 20 ans, Real Sociedad

Ce nom-là, vous le voyiez sûrement venir ! Odegaard, est aussi connu que Fekir, De Jong ou Felix d’accord. Mais qu’en est-il du joueur derrière le patronyme ? Car il faut dire que ces dernières années, le Norvégien a drastiquement évolué. Arrivé au Real Madrid avec la réputation d’un ailier gauche d’une grande subtilité, c’est lors de son périple aux Pays-Bas qu’il a recentré sa position. Devenu numéro 10 puis aujourd’hui milieu relayeur à la Real Sociedad, son impact sur le jeu de sa nouvelle équipe a été immédiat. Odegaard est arrivé dans un grand championnat pour y rester. Aucun temps d’adaptation n’a été nécessaire au wonderkid, qui non, ne s’est pas perdu en chemin.

Dans une équipe aux milieu très positionnels (Illarramendi et Merino), son dynamisme fait du bien. Odegaard ne se contente pas de passer : il conduit, il accélère, imagine. Que ce soit en transitions offensives (il ne faut pas sous-estimer sa capacité physique) ou sur attaques placées, il fait déjà figure de joueur-clé au Pays basque. Trois journées de championnat ont suffi à montrer que le public de Liga pourra se délecter de son football tout au cours de la saison. La curiosité est de savoir s’il transformera son influence sur le terrain en but ou passes décisives. Instinctivement, la réponse est oui.

Munas Dabbur, 27 ans, FC Séville

Des nouveaux arrivants du côté de Séville, il y en a une cargaison lors de chaque mercato. Le temps nous a appris à produire des jugements modérés à leur égard. Dans le cas de Munas Dabbur cependant, il y a de quoi se réjouir. À la différence de ces jeunes joueurs espérant éclore en Andalousie, Munas Dabbur et ses 27 ans ont déjà eu le temps de faire leurs classes. C’est un joueur confirmé qui arrive du côté de Nervión, et pas n’importe quel joueur ! Le sacré meilleur footballeur du championnat autrichien. Dit comme ça, ça ne semble pas si impressionnant, mais que voulez-vous demander de plus à un joueur qui avec Salzburg a inscrit 37 buts en 48 match la saison passée, et délivré 16 passes décisives?

Munas Dabbur est un avant-centre qui aura sa carte à jouer sous Lopetegui, tant les récentes performances de son concurrent Luuk de Jong posent question. Munas Dabbur sait faire beaucoup de choses. C’est le genre d’attaquants qui semblent pouvoir s’insérer dans n’importe quel collectif. Assez libre positionnellement, il peut recevoir le ballon dans plusieurs positions et se débrouiller malgré le manque de soutien de ses partenaires.  Une (très) grande qualité dans son jeu est celle consistant à se mouvoir intelligemment à l’heure de recevoir des centres. Ses contre-appels et ses pas en retrait font que les défenseurs perdent leurs marques. Comme petit bémol, on peut peut-être nommer sa vitesse d’exécution. Comme sur certaines vidéos Youtube, un passage en 1,25 pourrait lui être bénéfique.

Crédits: JaviSFC.com
Renand Lodi, 21 ans, Atlético de Madrid

L’histoire de Lodi avec l’Atlético a aussi bien débuté que mal. Il n’a eu besoin que de deux matches pour se faire expulser… et montrer qu’il était un crack. Les deux figures brésiliennes au poste de latéral gauche que sont Marcelo et Filipe Luis vieillissent, tandis que le niveau d’Alex Sandro stagne un peu. Il n’est pas délirant d’avancer en conséquence que Renan Lodi sera le prochain latéral titulaire de la Seleçao. L’Atlético semble avoir réussi un très beau coup, même s’il serait plus sage de modérer les éloges à propos d’un garçon tout juste débutant en Europe (pas comme Filipe Luis qui a déclaré « Lodi a tout pour être le meilleur latéral gauche de l’histoire de l’Atlético« . Toujours est-il que le joueur en provenance de l’Atletico Paranaense plaît déjà aux supporters colchoneros.

Sa qualité la plus visible est son jeu offensif. En deux journées de Liga il a gratifié le public de quelques inventions remarquables. Plus dynamique que Filipe Luis, Renan Lodi possède des qualités qui rappellent celles d’un ailier. Non pas dans sa faculté à jouer des un contre un, mais plutôt dans celle consistant à attaquer des espaces. L’Atlético s’est dégoté une arme pour son côté gauche et il ne serait pas surprenant de voir Lodi s’imposer sans coup férir dans le onze du Cholo.

Pervis Estupiñan, 21 ans, CA Osasuna

Pervis Estupiñan connaît bien l’Espagne mais pas la Liga. C’est en Segunda que le latéral gauche a découvert le pays, en ayant posé ses valises à trois endroits différents, malgré son jeune âge : Granada, où il jouait avec la deuxième équipe, en Segunda B, Almería en Segunda, puis Mallorca, la saison passée également en Segunda. Ses passages en deuxième division lui ont permis d’accumuler du temps de jeu, finissant à chaque fois par s’imposer dans le onze titulaire. Avec Mallorca, il a été de l’aventure qui a vu le club cher à Rafael Nadal retrouver la Liga. Au lieu de poursuivre son aventure sur l’île méditerranéenne, il a choisi de partir en Navarre, du côté d’Osasuna. La communauté équatorienne présente à Pamplune a peut-être pesé dans la balance… Dans tous les cas, un si jeune joueur, venu de si loin, et titulaire dans ses trois derniers clubs professionnels, ça attire l’attention.

Surtout qu’à Osasuna, il n’a pas eu besoin de temps d’adaptation, contrairement à Almería et Mallorca. Le meilleur pour décrire le jeu d’Estupiñan, c’est bien Estupiñan lui-même: »je suis un joueur rapide et dur au marquage« . L’Équatorien reconnaît qu’il doit encore améliorer ses sorties de balle (et si Osasuna joue comme durant les trois premières journées, il va progresser très lentement dans ce domaine). Ayant déjà joué comme ailier durant sa carrière, il apporte passablement dans le jeu offensif de son équipe. La saison passée, il formait avec Lago Junior le flanc le plus prolifique de la deuxième division. De tous les joueurs présentés, c’est celui dont le pari est le plus risqué. Rendez-vous en fin de saison !

Elias Baillif (Elias_B09)

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