Bonhomme au physique compact, Ander Capa est devenu au fil des matchs et des saisons un incontournable au poste de latéral droit. Après être devenu un joueur de Liga à Eibar, le Basque a signé dans son équipe: l’Athletic Club. Alors que sa deuxième saison en tant que Leone vient de débuter, le natif de Portugalete affiche un niveau de performance élevé, dans la droite lignée de sa saison précédente. Suffisant pour évoquer la Roja ? Et pourquoi pas.
L’Athletic a fait trembler les filets simplement deux fois en deux journées de Liga. Des statistiques peu convaincantes encore, cependant derrière ces deux petits buts, le même joueur : Ander Capa. Le golazo formidable d’Aduriz ? C’est lui qui adresse le centre. Bon comme il l’avoue lui même, c’est le légendaire basque qui a tout fait sur ce but : « Quand je centre, je vois qu’Aduriz tente le tir, mais ensuite il se penche en arrière, s’arrête et fait ensuite un miracle ». Cependant, lui qui n’est pas vraiment habitué des stats depuis son arrivé chez les rouges et blancs a remis le couvert face à Getafe, cette fois pour la tête de Raul Garcia. Une montée en gamme qui colle parfaitement avec sa progression en tant que Leones, à l’image d’une carrière linéaire mais clairement au dessus des attentes initiales.
Garitano, saint patron d’Ander Capa
Il y a des entraîneurs qui marquent des joueurs et changent significativement leurs carrières. Cet homme, c’est Gaizka Garitano pour l’actuel latéral droit titulaire de l’Athletic. Mis dehors par l’Athletic alors qu’il est à peine majeur et ne se voyant jouer que chez les rouges et blancs, c’est Gaizka qui fait tout pour faire signer Ander Capa à Eibar. Là-bas, à force de travail et d’abnégation, celui qui n’est pas encore un latéral se construit en tant que footballeur loin de son club mais proche de sa famille. Ensemble, ils vont mener Eibar à la Liga et à un maintien miraculeux qui va pourtant pousser Garitano au départ.
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Sous les ordres de Mendilibar, Ander Capa devient un formidable latéral, capable de parfaitement tenir son couloir avant de réaliser une montée magnifique pour faire LE décalage qui change tout. En 2018, le natif de Portugalete revient à la maison, à l’Athletic. Cependant, les débuts sous ordres d’Eduardo Berizzo sont compliqués. Ander joue peu, n’a pas de continuité et voit son équipe amorphe sur le terrain, incapable de gagner des matchs. Comme Ander l’explique bien, le mariage entre l’Athletic et l’argentin ne fonctionne pas. « Les idées de Berizzo étaient bonnes, mais nous ne les avons pas bien assimilées et les choses ne se sont pas bien passées. On concédait deux ou trois buts et on créait peu d’occasions ».
Après quelques mois de mariage infructueux, l’Athletic destitue Toto Berizzo et nomme l’entraîneur de la filiale et homme du cru : Gaizka Garitano. Rapidement et sans réelles surprises, ce remplacement est salvateur pour un Ander Capa frustré mais toujours travailleur. Alors qu’il tournait à 30 minutes de moyenne avec l’entraîneur argentin, le Basque débute les 7 premiers matchs de l’ancien entraîneur d’Eibar et joue même 6 fois en intégralité la partie. La comète Ander Capa, déjà conséquente à Eibar gagne en consistance à l’Athletic.
Une progression linéaire en tant que Leones
Lui même l’avoue, ses premières sorties avec la tunique de l’Athletic en match ont été compliquées à gérer émotionnellement. Ander Capa attendait ce moment depuis toujours, le voila qu’il joue pour son club, dans un stade plein et dans une formation qui est une institution en Espagne. La pression est logiquement grande pour celui qui a côtoyé les matchs en Segunda B et la petitesse d’Ipurua. Mis en difficulté par le style ambitieux de Berizzo, Ander retrouve un football bien plus familier avec Gaizka Garitano, un style bien plus Basque aussi.

Aligné essentiellement en 4-2-3-1, l’Athletic remonte la pente et retrouve un niveau de performance bien plus cohérent avec la stature du club en Espagne. Les Leones ratent l’Europe de peu en fin de saison et Ander gagne en importance malgré quelques sauts de chaîne et une blessure embêtante pour tout le monde. Pour cette saison 19-20, tout le monde attend enfin un vrai sursaut de l’Athletic après avoir touché le fond ou presque. Fort d’un style de jeu reconnaissable et surtout parlant à chaque Basque, les Leones sont métamorphosés.
Gaizka Garitano, le chef d’orchestre de la renaissance de l’Athletic
Attaché à cette façon de jouer, qui peut paraître rustre mais qui ressemble parfaitement au Pays Basque, Ander Capa n’hésite pas à le défendre dés qu’il le peut même si il ne s’en contente pas. « Je ne crois pas que notre style fatigue les gens. Le football n’est pas du tiki-taka, comme le pense le monde du Barça, ce n’est pas que ça . Il y a quelques moments où vous jouez comme ça; mais il y en a d’autres dans lesquels vous êtes coincé et vous devez jouer plus direct, plus dans le champ opposé qu’au lieu de partir de l’arrière en touchant la balle. Nous voulons aussi jouer et nous savons jouer, mais pas seulement. »
Un garçon ambitieux
En plus d’enchaîner les matchs de qualités, de se mettre à délivrer des caviars et de défendre le style basque, Ander Capa est aussi quelqu’un d’ambitieux. Entre deux diatribes sur le jeu de son équipe, le latéral droit n’hésite pas à demander à son équipe plus de consistance lors des matchs à l’extérieur, le gros problème de l’Athletic sur les dernières saisons. Avec lui-même, Ander Capa reste exigeant mais aussi réaliste sur sa progression qui est incroyable. « Chaque année, j’essaie de m’améliorer et de continuer à grandir en tant que footballeur ici et à faire de mon mieux. Au début, j’avais la nervosité et les fourmillements à San Mamés, mais maintenant je suis très à l’aise et confiant sur le terrain. »
Après être devenu un titulaire indiscutable sur le flan droit de la défense de l’Athletic et de se mettre à faire des passes décisives et à l’aube d’une trêve internationale, la sélection doit probablement être dans un coin de la tête d’Ander Capa. Surtout qu’à droite, derrière Dani Carvajal, les essais sont nombreux en ce moment en équipe nationale. Sur les 4 derniers matchs, Jesus Navas et Sergi Roberto ont été essayés. Avant de voir, ou d’espérer, le nom d’Ander Capa se coucher sur la liste de Robert Moreno, le latéral droit a un Euskal Derbia à jouer ce week-end. Après, il pourra célébrer sa sélection ou profiter de sa région comme tout Basque qui se respect.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13
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