Liga / Tactique / Leganés 0 – 1 Atletico : Innovation, 3-5-2 et vieille recette

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Dans un match haché et serré, c’est bien l’Atletico qui l’emporte face à Leganés. Pourtant, rien ne fut simple pour les hommes de Diego Simeone. L’équipe du peuple comme l’aime l’appeler son entraîneur argentin a innové, a déçu pour ensuite marquer un seul petit but qui fut salvateur. Retour sur un match où l’omniprésence d’un Oblak symbolise bien le mauvais match des Colchoneros.

L’Atleti court après sa révolution, après avoir annoncé cet été que les Madrilènes ne sont plus l’équipe du peuple avec le nouveau stade et des investissements conséquents sur le mercato, Diego Simeone doit trouver la formule pour faire perdurer les Colchoneros proche du sommet. Pourtant, après la bataille de Butarque, c’est bien l’Atleti ancienne version qui l’a emporté. Cependant, comme souvent dans le football rien n’est binaire, explications.

Une histoire de 3-5-2 

Avant le coup d’envoi, le Cholo doit déjà bricoler et ne plus s’appuyer sur les forces aperçues face à Getafe lors de la première journée de championnat. Lodi suspendu, c’est Hermoso un central de formation qui ne connait rien ou presque au métier de latéral qui est titularisé. Contrairement à Lucas dans ce rôle, l’ancien de l’Espanyol va se comporter comme un central et non comme un défenseur excentré. Les Colchoneros se disposent donc en 3-5-2, Trippier est lui très excentré, le côté gauche est occupé par Thomas Lemar ou Saul par intermittence.

Ce plan novateur pour un club comme l’Atleti répond aussi à un besoin clair, Leganés se dispose de la même façon, et l’Atleti cherche donc à créer une supériorité à la relance en disposant 3 joueurs face aux deux pointes des Pepineros. Sur le papier, Simeone semble avoir la bonne idée. Cependant, loin du pressing haut et constant imprimé par Getafe lors de la journée 1, Leganes se contente d’attendre lors que les Colchoneros ressortent le cuir. Au lieu de presser Savic, Gimenez ou encore Hermoso, Braithwaite et En-Nesyri bloquent surtout les lignes de passe vers Thomas Partey. Le bloc de Leganés est haut, les joueurs coulissent et malgré quelques erreurs d’Omeruo, tout se passe parfaitement pour les hommes de Mauricio Pellegrino.

Leganes est haut et bien en place, l’Atleti s’entasse mais n’arrive pas à trouver de ligne de passe.

Le circuit préférentiel de l’Atleti est donc bloqué par le plan de Mauricio Pellegrino. Deux voies se proposent alors aux hommes de Simeone : allonger un maximum vers le ailes et canarder la surface ou faire preuve de patience en forçant pour passer dans l’axe du terrain. Les Colchoneros choisissent la deuxième option, à tord après quelques minutes. L’Atletico n’arrive à rien, les pertes de balles sont nombreuses et les maigres occasions subviennent lors de récupération haute du cuir ou lors de séquence de pressing de Leganés, ce qui veut dire rarement. Soriano, le portier des Pepineros est mis quelques fois à contribution mais les filets ne tremblent pas.

Des concombres vigoureux et la mobylette Vitolo 

La première mi-temps était celle de l’attentisme, la deuxième sera celle de la prise de risque. C’est Leganés qui commence celle-ci pied au plancher. Le club de la banlieue sud de Madrid est plus haut, le pressing mieux soutenu et le ballon mieux utilisé. Alors qu’ils n’avaient frappé qu’une fois lors des 45 premières minutes, les Pepineros vont tirer 9 fois lors des 45 suivantes. Oblak repousse même un coup franc sur la barre. Siovas est souverain, Roque Mesa rayonne et la paire d’excentrés se montre de plus en plus. L’Atleti est dans l’oeil du cyclone mais Oblak veille.

Rapidement, dés l’heure de jeu Simeone ajuste son plan de départ. Exit le 5-3-2, Hermoso est remplacé par Vitolo. L’Atleti retrouve un 4-4-2 bien plus classique, l’ancien de Seville se comportant comme un vrai bon joueur de couloir capable d’apporter un vrai plus offensivement. Les Colchoneros ne gagnent pas en solidité défensive mais gagnent en verticalité. Le bloc de Leganés est moins compact et les espaces de plus en plus nombreux. À la 70e, sur le côté droit, João Felix provoque la défense de Leganés et sert Vitolo qui trompe Soriano et délivre l’Atletico.

Des essais et une solidité salvatrice pour l’Atletico

Face à Getafe, c’est l’apport des latéraux qui aura été remarqué, Trippier en tête. Face à Leganés, c’est les ajustements et la capacité de João Felix à faire des différences avec peu de cartouches qui auront fait beaucoup de bien. Bien sûr, il est compliqué de se satisfaire d’un tel match pour les hommes de Diego Simeone. Cependant, Leganés est sûrement l’une des pires équipes à jouer en Liga. Solide, capable de subir mais aussi de varier régulièrement la hauteur moyenne du bloc pour piéger n’importe quelle équipe, les Pepineros sont des poils à gratter.

Lors des derniers déplacements, l’Atleti avait même du se contenter de nul lors de ses déplacements à Butarque. Pour cette saison 2019-2020, et après déjà du batailler face à Getafe, les hommes de Simeone ont joué à se faire peur mais l’ont emporté. Mieux encore, le technicien argentin aura pu expérimenté de nouvelles choses, qui n’auront satisfaits personne tout en revenant à un jeu bien plus classique pour l’emporter. Attention à ne pas trop utiliser ce procédé dés que les difficultés vont subvenir mais avoir une telle possibilité est une vraie force.

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

 

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