Liga / Tactique / FC Barcelone 5-2 Real Betis : Antoine Griezmann et les jeunes culés comme clés de la victoire blaugrana

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Loin d’être en panne offensivement malgré les absences de Messi, Suarez et/ou encore Dembélé, le Barça a parfaitement mené son offensive contre le Betis avec son nouveau leader Antoine Griezmann. Alors que los Verdiblancos, malgré l’ouverture du score de Nabil Fekir, ont montré une pâle copie d’eux-mêmes, les Catalans, emportés par la fougue de leurs jeunes talents, ont quant à eux remis au goût du jour les préceptes du jeu de position. Analyse tactique d’une rencontre riche en enseignements et peut-être en promesses.

Faire fi des circonstances. Sans leur génie argentin, sans leur goleador uruguayen, et après le fiasco en ouverture du championnat face à l’Athletic, les Blaugrana n’ont pas laissé les mauvais soupçons sur leur état de forme perdurer et la plaie des blessures ouverte bien longtemps. Pour mener à bien cette rencontre, c’est une équipe pourtant quelque peu remaniée mais toujours disposée en 4-3-3 qui est entrée sur le terrain. Sur le front de l’attaque, un trio de circonstances avec Griezmann, Rafinha et Carles Pérez. Alors que la ligne défensive n’a pas bougé, au milieu, Busquets a repris sa place et a déplacé De Jong vers la gauche, avec Sergi Roberto à nouveau positionné côté droit du trident. Dès le premier coup de sifflet, les choses se sont gâtées, Fekir a marqué, mais un fier Barça s’est réveillé, conscient des besoins, prêt à rivaliser, face aux Beticos qui ont eux, oublié les bons enseignements appris par Setièn.

La solution Griezmann

Pour pouvoir l’emporter, le Barça disposait d’une clé essentielle. La présence d’un Français qui pouvait en l’absence de Messi, devenir le leader de cette équipe et la porter. Pour son premier match au Camp Nou avec ses nouvelles couleurs et sous la pression des supporters culés, Antoine Griezmann n’a pas tremblé. Positionné en tant qu’avant-centre mais constamment en mouvement, les défenseurs du Betis ont eu toutes les peines du monde à le contrôler. Déplacements malicieux entre les lignes, intelligence de jeu, récupération et déviation, tout était bon pour faire souffrir les défenseurs andalous.

Toujours disponible pour ses coéquipiers, n’hésitant pas à redescendre, orientant le jeu et l’accélérant, Griezmann a confirmé son leadership en ajoutant le second fil conducteur d’un film devenu invraisemblable, celui d’une équipe capable d’avancer sans regarder en arrière.

Jeunesse catalane et jeu de position

Si après l’ouverture du score du Betis suite à une erreur de Busquets les choses auraient pu être différentes, les Catalans et leur milieu de terrain se sont néanmoins rapidement relevés. Conscients de ce qu’il manquait sur le terrain, le jeu barcelonais a changé. Le pressing, notamment à la perte de balle, est devenu plus intense permettant des reprises rapides. Le rythme, grâce aux bons mouvements de l’équipe sur le terrain, fut vertigineux et facilité par un échange dynamique de positions. La possession bien établie, l’équipe beaucoup plus haute sur le terrain, les Catalans ont étouffé leur adversaire et renversé la tendance, en apportant davantage d’amplitude sur le terrain. Symbole de cette mutation, Busquets a su défendre en avançant et anticiper les mouvements de ses adversaires permettant ainsi au Barça d’aller mieux.

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La bonne activité de chacun à contribuer aux bons mouvements des autres, l’apport de joueurs comme Carles Perez et même l’absence de Rakitic se faisant ressentir. L’ailier connaît les rudiments du jeu blaugrana, comme ne pas coller la ligne et se replacer au centre quand cela est nécessaire. Se déplacer et jouer simplement en une touche si possible. Son activité a beaucoup apporté tout en offrant une force de frappe supplémentaire. Alors que la présence de Rakitic dans son manque de projections et de mouvements n’aurait pas permise à son équipe d’avancer et de prendre des risques, Sergi Roberto a surpris en facilitant les transitions offensives aux abords de la surface et en faisant avancer tout le bloc équipe.

L’apport des jeunes recrues a d’autant été important comme en témoigne l’entrée d’Ansu Fati, frais, effronté et sans complexe créant des déséquilibres dans un Barça capable de tout.

Le Betis perdu sans Setièn

Los Verdiblancos auraient pu comme la saison dernière renverser chez eux les ogres catalans (victoire 3-4). Sur le terrain et surtout dans leurs réactions, les Andalous ont montré qu’il était bien loin le temps de Quique Setièn. Quand l’ancien coach du Betis a aligné trois centraux, Rubi a opté hier pour une plus défense conventionnelle, avec une charnière Sidnei-Bartra. Alors que le Betis défend en 4-4-2, avec un Emerson permettant à Fekir d’agir en toute liberté, le club andalou a attendu puis attaqué en transition recherchant le minimum d’espaces pour faire le maximum de dégâts. Si l’idée était bonne, l’application a été plus délicate, et dès la réponse de Griezmann au but de son homologue français, l’équipe s’est rapidement désordonnée, Rubi étant incapable de replacer ses joueurs errants sur le terrain.

Sans réactions, sans appuyer là où le Barça souffrait, le Betis s’est laissé submerger. Les Catalans ont montré une facette qui manquait à beaucoup d’amoureux du ballon rond. Même si l’utilisation de De Jong reste encore à revoir, l’ancien de l’Ajax étant pour l’heure complètement dénaturé sur le terrain, Valverde arriva-t’il à ne plus céder à la tentation de reculer ? La réponse au prochain match.

Soledad Arque-Vazquez

@solearquev

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