Liga / Tactique / Athletic 1 – 0 FC Barcelone : Comment les Leones ont maîtrisé des Blaugrana sans idées

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Les saisons se suivent mais se ressemblent. S’il est difficile, voire impossible, de tirer des conclusions après ce premier match de Liga, dans le jeu pourtant, le Barça ne semble pas s’être amélioré. Sans Messi et malgré une composition de départ alléchante, les Catalans sont restés à l’image de leur saison précédente : en panne de solutions sans leur génie et surtout apeurés à l’idée de jouer vers l’avant. De quoi profiter aux joueurs de l’Athletic qui ont été, eux, à l’affût de la moindre opportunité, magnifiée par un golazo d’Aritz Aduriz.

Un souvenir lointain, une réalité bien cruelle. Il faut remonter à 2008, à Soria, à l’Estadio Los Pajaritos, pour voir les Blaugrana perdre leur première rencontre de championnat. À San Mames, ce n’était pas un oiseau mais le roi lion incarné par Aritz Aduriz qui a rendu le début de Liga amer. Un goût que connaissent déjà bien les supporters du Barça, plus enclins à faire face à la déception qu’auparavant. De Jong et Griezmann n’y ont rien changé, le Barça sans Messi (et encore plus après la sortie sur blessure de Suárez) ne sait pas avancer collectivement et est plus que jamais perdu dans le jeu.

Un onze gagnant, une application perdante

Il aurait pu souffler un vent de révolution sur Bilbao. Pour cette première journée de Liga, Valverde aurait pu envoyer un signal fort, celui d’une équipe prête à utiliser toute sa puissance offensive et à surprendre quiconque avait osé la critiquer. Habité par des alignements plus politiques et courageux, Valverde a donné une continuité à la révolte entamée au Michigan, lors de la victoire 0-4 face à Naples. Les inspirations pourtant étaient loin d’être les mêmes, avec un pressing à peine perceptible et un jeu trop long pour éviter les pertes dans les zones de difficulté.

Le milieu de terrain a été verrouillé par les Leones. De Jong a été très bien couvert par Raúl García; Griezmann et Alba ont été étouffés par Capa. Sans pouvoir dominer, les Catalans se sont laissés prendre de vitesse notamment par un Williams inspiré mais malheureux en face d’un Ter Stegen toujours prêt à sauver ses coéquipiers.

Une animation offensive toujours aux abonnés absents

Même avec une revue d’effectif prometteuse, le Barça semble très attaché à ses défauts. Manque de construction au milieu de terrain, de mobilité, une attaque égarée et pas arrangée par un certain déséquilibre entre le côté droit et le côté gauche, rien ne semble présager une quelconque amélioration pour cette nouvelle saison. Au milieu de terrain, ni Aleña, ni Sergi Roberto n’ont réussi à assister de Jong notamment à la sortie du pressing, laissant le Néerlandais bien trop bas sur le terrain et isolé, sans route dégagée pour pouvoir s’exprimer.

Crédits photo : REUTEURS

Le nouveau trident, déjà incomplet sans Messi, qui a terminé sa course sans Suárez, a été autant déséquilibré. Si cette attaque manquait d’intention, d’intensité et, surtout, de mordant, Griezmann a eu du mal à s’adapter dans une équipe apathique au centre du terrain et déséquilibré sur le côté gauche, Jordi Alba, notamment trop actif en attaque, faisant courir des risques inutiles à sa défense. Malgré de bons mouvements vers l’avant apportés par l’entrée de Rafinha et quelques dribbles et bonnes passes d’un Dembélé parfois trop juste, les Blaugrana ne semblent pas rompre avec leur adage favori : reculer pour mieux reculer.

Un pressing efficace avant le rugissement du lion

Patients, aguerris, intelligents sans pour autant changer leurs plans, los Leones ont bien mérité leur victoire. Grâce un pressing élevé et une bonne intensité constante, les Basques ont réussi à museler les Catalans. Alors que Capa s’est chargé de rendre la vie impossible à Jordi Alba en bloquant ses mouvements tout en contribuant aux offensives de son équipe, Raúl García a largement contribué à rendre impossible la construction du milieu de terrain adverse. Mais si Williams a trouvé les failles dans la défense catalane, c’est bien Aduriz qui, d’un trait de génie, a illuminé la soirée de tous les amoureux du ballon rond d’un sublime retourné acrobatique.

L’un entreprenant, l’autre en quête de cohésion collective et éteint sans son monstre argentin, cette rencontre est la preuve que cette saison tout peut arriver pour un Barça qui doit impérativement se corriger pour ne pas retomber dans ses travers.

Soledad Arque-Vazquez

@solearquev

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