Il est certainement l’un des talents à suivre lors de ce mercato estival. Encore méconnu du grand public, Dani Olmo Carvajal de son nom complet, affole déjà tous les compteurs. Estimé à plus de 40 millions d’euros, l’Espagnol héros surprise de la Rojita lors de l’Euro des moins de 21 ans, mais également de son équipe actuelle le Dinamo Zagreb, est prêt à exploser aux yeux de tous grâce à son talent. Portrait d’une bombe à retardement.
Il y a des moments où la vie présente des situations parfaites au bon moment. C’est en juin dernier que Dani Olmo a pris en main son destin. Pilier fondamental du Dinamo Zagreb, le talent espagnol encore peu connu du grand public il y a quelques semaines, a fait exploser sa valeur marchande. Après un titre de champion de la ligue Croate remporté grâce à niveau d’excellence constant et une contribution exceptionnelle au plus beau succès de son équipe en Europa League depuis plus d’une décennie, le milieu offensif a enfilé une cape de héros bien méritée.
Grand protagoniste de la victoire de la Rojita championne d’Europe en juin 2019 après plus de deux ans loin de la sélection espagnole et en n’ayant pratiquement pas participé à la phase de qualification, ses performances remarquables lui ont permis de devenir l’un des joueurs les plus convoités du moment. Son parcours est pourtant particulier.
Héritage familial
Pour comprendre la progression et les décisions de carrière prises par Dani Olmo, il faut commencer par remonter à l’année 2000. Le natif de Terassa dans la Catalogne espagnole n’a alors que deux ans lorsque ses premiers pas ont voulu le mener vers les entraînements que dirigeait son père Miquel Olmo, ancien footballeur. Son environnement ne peut pas être plus footballistique. Tout dans sa vie a toujours tourné autour de ce sport. La force de sa famille et de ses amis est essentielle, car l’aventure est plus facile lorsque votre entourage vous comprend et vous soutient. Son père et ses oncles entraînent, son frère aîné Carlos qui a joué en troisième division est sa référence et Juanma López, ancien défenseur de l’Atletico et ami de la famille, l’a aidé lors de sa formation.
Un an plus tard, à trois ans, vêtu de rouge au Terrassa FC, Dani Olmo chausse ses premiers crampons. Sur le terrain, sa précocité est étonnante. Cinq ans plus tard, l’Espagnol est enrôlé par l’Espanyol avant de voir son avenir basculé. Corpulent pour son âge, rapide, habile, cet enfant décrit comme sans peur s’est vite adapté et a attiré très tôt l’œil des plus grands clubs.
D’une explosion à la Masia à un avenir incertain en Croatie
Il arrive un moment dans la carrière d’un joueur où les décisions à prendre sont souvent difficiles. Rester au même endroit ou trouver un autre chemin vers l’objectif est le dilemme principal. Les deux options ajoutées à des difficultés et des ramifications diverses, il est difficile de savoir laquelle est la bonne dans la perspective du temps. Dani Olmo a découvert cela à un moment donné dans sa jeunesse. Même si déjà très avancé physiquement et tactiquement pour son âge, en 2006, son père le jugeant encore trop petit a souhaité l’emmener effectuer sa formation ailleurs.

Si Jacint Margiñá et/ou encore Isaac Guerrero ont attiré davantage l’attention sur eux à l’époque, Dani Olmo a fini par céder aux sirènes de l’autre et grand club catalan le FC Barcelone. À peine moins d’une saison passée avec les Pericos, le jeune talent a rejoint l’équipe de Jordi Font en Alevín B où il a fait ses débuts en tant qu’attaquant central. S’il s’est rapidement habitué au style blaugrana, Olmo enchaîne les performances en tant que buteur et est même devenu meilleur goleador de l’Alevín A et l’Infantil B.
« Jouer avec Messi? Bien sûr que j’aimerais bien. Qui ne le VEUT pas? Il est l’un des meilleurs au monde, pour ne pas dire le meilleur » Dani Olmo, dans les colonnes du Mundo Deportivo
Polyvalent, sa rapidité, sa verticalité et sa grande compréhension du jeu lui ont permis de devenir plus tard un 9 pur d’exception. Comme ses idoles, Leo Messi et Xavi Hernandez, Dani est un joueur totalement dévoué à son équipe, faisant passer les intérêts de ses coéquipiers avant les siens. Six ans ont passé, le jeune garçon humble et se sentant privilégié, vit chaque jour en pensant travailler et continuer à grandir. Pour parvenir à ses objectifs et gagner en responsabilité Dani Olmo fait un choix risqué, celui de l’étranger, et de la Croatie. « Je pensais à cette époque à ce qui allait être meilleur pour mon avenir sportif. Ce n’était pas une décision facile, je l’ai toujours dit. Le pari du Dinamo pour les jeunes joueurs talentueux et le projet sportif qu’ils m’avaient préparé étaient fondamentaux », explique Dani Olmo à Marca.
La transformation de Dani Olmo au Dinamo
Impliqué dans tout ce qu’il entreprend, Dani Olmo navigue entre l’école pour apprendre le croate, et ses nouveaux terrains de football. Véritable joyaux à polir, s’imprégnant bien du talent de ses nouveaux coéquipiers, la marge de progression du jeune espagnol de 16 ans est grande. « S’entraîner avec la première équipe, en tant que jeune, aide beaucoup à mûrir. S’entraîner avec des professionnels et des joueurs qui ont joué des Coupes du monde, africaines ou asiatiques est une chance et vous aide aussi dans votre progression. », poursuit l’offensif espagnol.

Aujourd’hui, l’Espagnol parle parfaitement la langue du pays des Balkans. Doté d’une qualité de frappe supérieure et d’une belle facilitée à manœuvrer dans les petits espaces, grâce à une remarquable maîtrise de ses deux jambes et une rapidité d’exécution étonnante, Olmo s’est montré efficace à tous les postes en attaque. Plus tard, en jouant plus à l’intérieur du jeu, et avec une plus grande liberté, Olmo a pu prendre de meilleures décisions avec davantage de précision. Jouer entre les lignes lui a notamment permis de se découvrir des vertus cachées essentielles plus tard au développement de son équipe.
« Dans un 4-2-3-1, il aime jouer à l’intérieur, de mediapunta, il n’hésite pas à alterner les postes et est toujours présent dans la finition », analyse son père pour El Confidencial.
Depuis ses débuts en 2015, il a disputé au total 102 rencontres, marqué 26 buts et délivré 21 passes décisives avec l’équipe première et s’est imposé comme un membre clé de l’équipe du club de la capitale. Il a surtout été une révélation cette année, dans ce qui a été une campagne décisive, puisqu’il est l’un des meilleurs joueurs de la division. Fiers d’un parcours historique en Europa League après avoir dominé leur groupe avec 14 points et être restés invaincus, les champions de la ligue croate ont bien été épaulés par l’Espagnol. Olmo a joué son rôle avec un but et quatre passes décisives en commençant chaque match en tant que titulaire.
Objectif sélection
Ses efforts, Dani Olmo les a redoublés avec un seul objectif, celui de devenir un élément important de la sélection espagnole. « J’ai pensé que jouer avec l’équipe première et travailler dur allait pouvoir me faire aller en équipe nationale et je n’ai pas arrêté de travailler jusqu’à ce que je l’aie atteint. » explique l’international espagnol dans son interview à Marca. Après seulement 11 rencontres disputées en sélection avec les moins de 16 et 17 ans, c’est trois ans plus tard que Dani Olmo explose avec la Rojita. Son rôle majeur dans l’équipe espagnole des moins de 21 ans lors de ce championnat d’Europe, a été étroitement lié à la croissance du footballeur Dinamo Zagreb dans le championnat croate.
Bien qu’à Zagreb, il a souvent joué en tant qu’intérieur gauche dans un 4-3-3, c’est comme milieu de terrain que Luis de la Fuente lui a permis d’évoluer. Son travail défensif sous la pression et sa capacité à revenir au milieu de terrain sont autant d’éléments importants dans la contribution collective de Dani Olmo au triomphe de l’Espagne des moins de 21 ans. Son introduction dans la formation de départ a contribué à la fluidité du mouvement dans le camp opposé et sa capacité à se déplacer sur la voie centrale a facilité l’échange avec ses coéquipiers.
Dans un environnement ultra compétitif où les jeunes talents ne semblent pas manquer, Dani Olmo continue de tirer son épingle de jeu et d’attiser curiosités et convoitises. Si le Catalan n’exclu pas un retour au bercail, une chose est certaine, tous les projecteurs sont déjà braqués sur un talent qui n’a pas fini de briller.
Soledad Arque-Vazquez
@solearquev