Dani Ceballos au Real Madrid

Mercato – Real Madrid : Dani Ceballos, réussir à Arsenal pour enfin être considéré ?

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Dani Ceballos est un nom connu et reconnu en Espagne et même en Europe. Auteur de prestations tout bonnement incroyables lors des deux derniers Euro U21 mais aussi très intéressant sur le terrain que ce soit avec le Betis ou le Real, le milieu s’est très vite vu apposé l’étiquette de crack, à raison. Sauf que voilà, dans le mode de fonctionnement de Zidane où les places sont figées, Dani est contraint à l’exil pour retrouver joie et bonheur. Son départ en Angleterre pour revêtir le maillot d’Arsenal et être entraîné par Unai Emery doit lui permettre de confirmer son énorme talent pour revenir avec un statut différent dans la capitale espagnole. Son jeu, son histoire, ses déboires mais aussi son avenir, Furialiga vous dit tout sur Ceballos, le prochain tube anglais.

Sa première apparition chez les pro remonte à avril 2014, quelques minutes face à la Real, dans un Benito Villaramin triste de voir son équipe sombrer vers la Segunda. Avant ça l’histoire de Dani avec le football est déjà complexe. Pour El Pais, le milieu de terrain est revenu sur ses débuts plus que compliqués avec le balompié. « Il m’est arrivé beaucoup de choses. J’avais 12 ans, souffrais d’asthme et étais le plus petit de l’équipe. Je n’étais pas développé physiquement. J’étais un peu en retrait par rapport aux autres et c’est à ce moment-là que le Sévilla FC m’a libéré car, même si j’avais la qualité, mon corps ne m’accompagnait pas. J’étais toujours très clair sur le fait que je voulais devenir footballeur et je suis resté à Utrera pendant deux ans pour travailler avec un entraîneur personnel. C’était une période difficile, car je jouais depuis sept ans à Séville, mais j’ai continué à travailler dans l’espoir d’être footballeur. » Ces 9 minutes jouées, ce 20 avril 2014 sont donc déterminantes pour Dani qui voit enfin son rêve se matérialiser dans l’autre club de Seville, qui a accueilli et choyé le milieu.

Dani Ceballos, coups d’éclat et mise au placard

En Segunda, sous les ordres de Julio Velazquez puis Pepe Mel, Dani Ceballos devient un titulaire régulier. Vif balle au pied, intéressant dans ses choix et surtout capable d’illuminer le jeu des Verdiblancos seul, le natif d’Utrera fait de plus en plus parler de lui. International U19 dans le même temps, les intérêts des clubs se succèdent, cependant il sait que le Betis lui a beaucoup offert et il ne veut pas griller les étapes. Au terme de cette saison 14-15, le Betis remonte et Dani va donc retrouver la Liga cette fois avec un statut différent. Ceballos a bien grandit, il culmine maintenant proche du mètre 80 mais il reste très fin. Son football sera celui de l’évitement, de la création au milieu du trafic, des dribbles, des chevauchés ponctuées de lourdes frappes qui font soulever un stade.

Dani Ceballos au Betis
Crédits : El Confidential

Sans être attendu au tournant, il jouit d’une bonne image et beaucoup le pensent capable d’exploser très rapidement en Liga. Toujours sous les ordres du sosie officiel de Pascal Dupraz, Dani Ceballos délaisse totalement son aile gauche pour se placer dans le coeur du jeu. Pas titulaire indiscutable, il participe cependant a beaucoup de matchs, engrange des minutes et confirme son talent. Il n’est pas encore fixé, quelques fois il joue 8, un peu loin de la ligne de pression. Dans cette position il peut faire parler sa vivacité et porter le ballon. Mais parfois, il est 10, dans le trafic, là c’est sa vision du jeu et sa frappe de balle qui sont mises en avant.

Début 2016, Pepe Mel est démis de ses fonctions, il est remplacé par l’intérimaire Juan Merino. Dani devient un titulaire indiscutable et joue de plus en plus souvent dans un rôle de 8. La nomination de Gustavo Poyet en mai 2016 va pourtant mettre un coup de frein à la progression de Dani Ceballos. Le natif d’Utrera est perçu comme un superbe talent, un joyau. L’Uruguayen ne lui fait pourtant pas confiance, son 433 existe sans lui. Les résultats ne sont pas présents et en novembre de la même année, il est démis de ses fonctions lui aussi. Depuis, Dani Ceballos a confirmé, et Gus a essayé de sauver les meubles sur sa volonté de se passer de son talent, sans succès.

La confirmation sous Victor Sanchez avant le grand saut au Real Madrid

A peine débarqué en remplacement de Poyet, Victor prend une décision claire : faire de Dani Ceballos un titulaire indiscutable dans son 532. Le milieu jonglera encore et toujours entre un poste de 8 et un poste de 10, sans jamais vraiment se stabiliser dans une filière établie. Le Betis n’enchaîne pas et joue à se faire peur jusqu’à la fin de la saison mais Dani confirme qu’il a un talent monstre. Son entraîneur loue ses louanges dès qu’il le peut. Il marque son premier but en Liga en fin de saison, lors d’une victoire déterminante face à Eibar tout en étant sur le banc au coup d’envoi. Le Betis finit par se sauver, Victor est mis dehors et Dani marque face à l’Atleti son deuxième but en Liga lors de cette saison 16-17.

L’été 2017 sera déterminant pour la suite de la carrière de Dani Ceballos. Titulaire lors de l’Euro Espoir, le milieu va régaler et être sacré meilleur joueur du tournoi malgré la défaite de la Rojita en finale face à l’Allemagne. Avec une clause à 15 millions d’Euro, Ceballos est courtisé. C’est aussi le moment où des polémiques ressortent autour du milieu du terrain. Dani a été souvent maladroit voire même borderline sur twitter. Entre une histoire de seins de jeunes filles, des coups de colère envers les supporters de l’Athletic et du Barça pour un hymne sifflé lors de la finale de Copa mais aussi une altercation avec Juan Cala en Segunda, le passif de Dani est épluché.

Dani Ceballos à l'Euro
Crédits : Skysport

Cela ne fait pas peur aux trois ogres de la Liga qui s’intéressent au natif d’Utrera. Des clubs étrangers comme la Juventus suivent aussi le génial milieu de terrain. Serra Ferrer, l’homme fort de la direction Betica assure pourtant que le club va tout faire pour le garder et en parle comme l’un des plus grands talents que le club ait pu former. Mais mi-juillet 2017, le Real Madrid paye un peu plus que la clause prévue dans le contrat de Dani et s’offre le milieu de terrain. Ce départ permet à Pepe Mel de déclarer encore une fois sa flamme pour le milieu. « Ceballos a une histoire, il n’a peur de rien, il est très fort et je suis heureux de ce qui lui arrive, je l’aime ». Dès son arrivée, Ramos ou encore Isco prennent le milieu sous leurs ailes et le couvent. Pourtant, son histoire avec la maison blanche sera frustrante pour tout le monde.

Ce transfert s’inscrit dans la nouvelle politique de la maison blanche, qui ne vise plus des galactiques mais des jeunes à fort potentiel pour financer le projet de rénovation du Bernabéu fantasmé par Florentino Perez. Hakimi, Vallejo, Llorente, Fede Valverde, Mayoral et donc Dani Ceballos, voilà la classe biberon qui doit incarner le nouveau Real Madrid. Dans les faits, aucun n’aura vraiment la confiance de Zidane sur le long terme, relégués loin dans une hiérarchie fixe et pas remise en question tant que le Real survolait l’Europe. Dani Ceballos est pourtant au niveau à chaque fois qu’il est sur le terrain, mais déloger Toni Kroos ou Luka Modric est une tâche impossible pour un si jeune homme.

Un transfert à Arsenal pour devenir un géant

L’intermède Santiago Solari aura permis de voir avec un peu plus de continuité le talent de Dani Ceballos en Liga. Auteur de prestations toujours plus intéressantes, le firmament de cette belle période sera matérialisé par ce but libérateur face au Betis dans un Villamarin très véhément envers son ancienne pépite. Pourtant en 2019, l’Argentin est remplacé par Zidane et Dani Ceballos retrouve les tribunes. Ce retour à la case départ n’est plus acceptable pour un joueur qui est international depuis septembre 2018. Son avenir est compté, son départ est acté, les courtisans sont nombreux mais encore une fois, l’Euro Espoir va tout chambouler. Comme il y a deux ans, Dani Ceballos va régaler son monde mais cette fois, la Rojita est sacrée. Ce titre change tout, Dani Ceballos doit toujours partir, mais cette fois le prêt est privilégié.

Le joueur a réussi son pari, son avenir pourra encore s’écrire dans la capitale espagnole mais le temps est venu pour Dani de jouer régulièrement. A Onda Cero en juillet, il se confie sur son avenir. « Je ne veux plus être assis sur un banc, je pense que mon heure est venue; l’année prochaine sera ma meilleure saison. Mon intention est de jouer 40 matchs, de me sentir important, car je pense avoir un football de qualité et je pense l’avoir montré. En deux ans, j’ai joué 55 ou 56 matchs et mon intention est de me sentir important dans une équipe ». Arsenal et Unai Emery se positionnent pour recevoir le milieu qui peut encore jouer 8 et 10. Le prêt est rapidement ficelé et l’Espagnol rejoint Londres.

En Angleterre, Dani Ceballos a pour mission de passer un palier. Comme l’explique son coach, le milieu peut jouer 8 et 10. Une polyvalence intéressante mais néfaste sur le long terme. L’ancien du Betis doit se stabiliser à un poste et dans un rôle défini pour enchaîner. Ses inspirations sont multiples et rejaillissent directement sur son jeu. Dans plusieurs interviews, il était revenu sur son style et la vision de son football. « Je m’identifie beaucoup à Iniesta et Isco, des joueurs de football qui jouent derrière l’attaquant et qui ont la liberté absolue de recevoir et de déplacer l’équipe. Ce sont les deux acteurs dans lesquels je regarde le plus au niveau national. » Ou encore, « Je suis un joueur de confiance. Quand je vois que les choses vont bien et que je suis au sommet de la vague, il est temps de continuer sur la même voie, de ne pas dévier et d’essayer de continuer à gagner de plus en plus de confiance. »

A Londres, il est certain qu’Unai Emery va tâtonner. Il ne serait pas surprenant de le voir associé à un milieu plus bagarreur comme Torreira dans un rôle de 8 dans un double pivot. Un rôle qu’il connait et où il a déjà été performant. On pourrait l’imaginer aussi plus haut, dans un rôle à la Ozil pour créer du jeu intérieur avec de la projection ou faire parler sa lourde frappe de balle. Dani peut tout faire ou presque mais doit trouver un poste et s’y attacher, pour revenir avec un statut différent l’année prochaine à la maison blanche et pouvoir enfin lutter pour une place de titulaire à armes égales. Entre temps, les gunners vont pouvoir profiter d’un footballeur soyeux et d’un garçon plus que sympathique avec un caractère affirmé.

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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