Real Madrid – Ferland Mendy : Un pari pour le présent mais surtout pour l’avenir

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Dernière recrue en date du Real Madrid, Ferland Mendy est un élément essentiel dans la revue d’effectif en cours et génère quelques impatiences avant même ses débuts sur les terrains de Liga. Concurrent ou plutôt complément à terme de Marcelo, le meilleur latéral gauche de Ligue 1 depuis deux saisons est un gage de sûreté pour le futur de la Casa blanca. Portrait d’un joueur doté d’une grande force de caractère et au parcours poignant.

Marcelo, Roberto Carlos… Tout juste débarqué que Ferland Mendy doit déjà penser à perpétrer et honorer une ancienne tradition, celle de réinventer le poste de latéral gauche dans la capitale madrilène. S’il n’est pas chose aisée de succéder aux deux Brésiliens, l’international français n’a rien à leur envier. Joueur certes pas très attrayant à l’oeil nu contrairement à ses prédécesseurs, l’ancien Havrais et Lyonnais est un latéral à vocation offensive, capable de dynamiter son couloir gauche grâce à sa vitesse et son énergie inépuisable. Défenseur au physique pas moins important et aux cuisses imposantes, c’est pour sa capacité à faire se lever les foules par son sens du sacrifice et sa volonté de fer que le Real en a fait un pari important pour l’avenir.

Un première idylle en attaque

Les souvenirs de ses débuts semblent lointains mais les qualités et la passion elles sont restées intactes. Dans la petite cité d’Ecquevilly (78), Ferland Mendy fait ses premières gammes. Celui que ses coéquipiers et amis surnomment « Babal », sans que l’on en connaisse encore la raison, se rêve attaquant plutôt que défenseur. «Il jouait attaquant au début, rien à voir avec son poste aujourd’hui, avant qu’il ne passe ailier gauche puis latéral lorsqu’il était en formation au PSG», a expliqué Mangane Yaya, l’un de ses amis d’enfance dans les colonnes de France Football. «Il était encore petit, mais, déjà, il n’aimait jamais perdre. Et ensuite, ce dont je me souviens, c’est qu’à chaque fois qu’il réussissait à passer son adversaire avec un dribble ou un crochet, il disait à haute voix « vitesse, vitesse. C’était marrant, il devait penser que ça le ferait aller plus vite ! », confit-il.

Talentueux et précoce, Mendy rêve en grand et est déjà très mature. «C’était football football football. Il avait quelque chose d’inné, forcément, mais il a aussi progressé à force de répéter. On avait un petit terrain qui n’existe plus aujourd’hui, le « terrain de pierre ». C’est là qu’on jouait, et là on a vu qu’il avait une aisance avec son pied droit. On le voyait sur sa conduite de balle, ses jongles… Droite ou gauche, pas de problème !». Dans la catégorie « débutant » du PSG, tout semble lui sourire, jusqu’à ce que le pire se produise.

Un rêve presque brisé par la maladie

Âgé tout juste de dix ans, le jeune Ferland Mendy est victime d’une grosse blessure à la hanche. De l’hôpital Necker, à la maison de repos, le pronostic est grave. « Je risquais l’amputation. Quand on m’a dit ça j’ai pleuré toutes les larmes de mon coeur, on m’a même dit que pour moi, le foot c’était fini ». De cette parenthèse douloureuse survenue juste après le décès de son père et partagée avec de nombreux médias, le Français en a fait une force. Après sept mois sans pouvoir tâter le cuir et à réapprendre à marcher, le défenseur s’accroche à son rêve. Tandis que ses copains poursuivent leur formation, lui patiente, passe par Mantes-la-Jolie (U19 DH), s’essaye à Nantes, Guingamp et Amiens, avant enfin de saisir sa chance au Havre.

Crédits : BeSoccer

Paul Pogba, Benjamin Mendy, Lass Diarra. Véritable vivier à talents, l’HAC a vu grandir une autre pépite. Pourtant pas encore le joueur que l’on connait aujourd’hui, les premiers pas de Ferland Mendy sur les terrains professionnels en 2013 sont timides, fragiles. Alors que Benjamin Mendy lui quitte le groupe comme un tourbillon et profite de son physique pour détruire ses rivaux, son homonyme s’intègre difficilement et peine à s’imposer. Pas assez imposant dans les duels, Ferland Mendy ne parvient pas encore à mettre en place son jeu. Travailleur acharné, mais surtout patient, le natif de Meulan dans les Yvelines gravi les échelons à son rythme.

Ce n’est qu’au bout de deux ans, en avril 2015, qu’il fait sa première apparition en Ligue 2. Mendy souffle alors ses 20 bougies et semble enfin prêt à prendre les commandes. L’ascension est fulgurante, Jérôme Mombris sur le départ à l’été 2016, Ferland Mendy devient le maître à jouer du côté gauche de la défense havraise et est nommé dans l’équipe-type de l’exercice en Ligue 2.

Une patte gauche en or et la confirmation à l’Olympique Lyonnais

Le gamin qui aurait pu ne jamais devenir professionnel est devenu un talent convoité, apprécié. À Lyon, malgré quelques doutes rapidement dissipés, Ferland Mendy avec son côté sans frein, inépuisable et avec un pied gauche et même droit très productifs, est devenu très grand. Si pour lui enlever le ballon la tâche est difficile, il est presque impossible pour ses adversaires de lui faire face lors de transitions très rapides, le défenseur capable également d’être décisif dans les derniers mètres. Mendy se démarque de manière singulière. Le Français joue toujours vers l’avant et à l’intérieur du jeu et est devenu le joueur idéal pour changer le rythme du jeu de son équipe.

Capable de quitter l’aile gauche pour s’imposer et générer des supériorités avec les milieux de terrain, l’ancien Lyonnais dispose d’une très bonne conduite de balle et grâce à ses changements de direction et d’allure et, surtout, la maîtrise de la technique dans les espaces restreints a été un élément déterminant pour son ancienne équipe.

Quelle intégration au Real ?

Comme complément à Marcelo, Mendy peut s’avérer un élément tout aussi important pour le Real Madrid. Mendy est capable de déséquilibrer ses adversaires grâce à sa vitesse et de reprendre sa position en quelques secondes. Efficace dans le jeu de position, il est très à l’aise à la récupération. Electron libre et donc toujours en mouvement, Mendy crée la surprise, même si techniquement Marcelo peut se montrer plus clinquant. Si son potentiel repose sur cette capacité ne pas s’arrêter, Mendy n’est pas un joueur aussi tempéré que Marcelo, et en cas d’arrêt peut être rapidement submergé par cet esprit hyperactif, et où le Brésilien semble plus à même de réfléchir.

Au sein de l’effectif madrilène, Mendy sera sûrement l’élément capable de changer le cours et les rythmes d’une rencontre, et de créer le contraste avec le type de match auquel les joueurs de Zinédine Zidane sont habituellement confrontés, contre des rivaux très retirés et là où le besoin de joueurs comme le Français se fait sentir. En constante progression, Ferland Mendy sera sans nul doutes, l’un des joueurs les plus suivis d’Europe.

Soledad Arque-Vazquez
@solearquev

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