Quatre ans après la découverte du très haut niveau, l’Espagne poursuit son apprentissage mais arrive cette fois-ci avec l’ambition d’au moins passer le 1er tour et plus si affinités. Jorge Vilda a fait des choix parfois étonnants et il n’aura pas de filet : dans ce groupe très difficile, la Roja doit impérativement l’emporter contre l’Afrique du Sud.
Enfin nous y sommes ! Après le Mondial 2015 au Canada achevé par une fronde des joueuses de congédier définitivement le sélectionneur Ignacio Quereda, l’Espagne revient pour la 2e fois de son histoire à la Coupe du Monde. Il y a 4 ans, c’était une découverte. Désormais, c’est le moment de démontrer les progrès réalisés depuis cette élimination dès le 1er tour.
Un quart de finale à l’Euro 2017 aux Pays-Bas et une qualification en faisant carton plein : la Roja de Jorge Vilda est sur une pente ascendante, dans la lignée des catégories inférieures qui n’ont jamais été aussi fortes. Malheureusement pour la Absoluta, elle a hérité d’un groupe ardue composé de l’Allemagne, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
Quoique vice-championnes d’Afrique lors de la CAN disputée fin 2018, les Banyana Banyana sont des adversaires à la portée des Espagnoles et les affronter d’entrée constitue une véritable opportunité pour se qualifier, sachant que les 4 meilleurs 3es disputent les 1/4 de finale. Autrement dit : c’est victoire impérative pour les deux équipes sinon c’est -quasiment- la porte.
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Une génération arrivée à maturité
L’Espagne est dans la continuité du Mondial 2015, malgré le changement notoire de sélectionneur. Elles sont 13 à avoir déjà disputé une Coupe du Monde : les gardiennes Sandra Paños et Lola Gallardo; les défenseures Irene Paredes, Marta Torrejón, Ivana Andrés, Celia Jiménez et Marta Corredera; les milieux Silvia Meseguer, Virginia Torrecella, Vicky Losada et Amanda Sampedro; les attaquantes Alexia Putellas et Jenni Hermoso. Cette génération arrive à maturité, épaulée par des jeunes joueuses déjà chevronnées comme Mapi León, Andrea Pereira, Patri Guijarro et Mariona Caldentey. Si Guijarro a été blessée toute la 2e moitié de saison et en manque de rythme, les 3 autres citées font partie des cadres de Vilda, qui utilise le 4-3-3 pour chercher la verticalité.
En 2019, la Roja a disputé 10 matches pour un bilan de 4 victoires, 3 nuls et 3 défaites. Elle est capable de battre les championnes d’Europe néerlandaises et le Brésil, de tenir tête aux États-Unis (certes remaniés) mais aussi de perdre nettement contre la Pologne et de tomber contre l’Angleterre. Lors de la phase de préparation, l’Espagne a battu le Cameroun (4-0) sans les joueuses du Barça, de l’Atlético et de la Real Sociedad. Ensuite, elles ont accroché le nul contre le Canada (0-0) et le Japon (1-1).
Lors de l’entraînement au Stade Océane du Havre, Jorge Vilda a motivé ses troupes : « les joueuses espagnoles vont faire un pas en avant. C’est un grand stade et il y a deux options : être petites ou être grandes. Demain, vous serez grandes. Vous êtes prêtes, profitez de ce moment ».
La grande première des Banyana Banyana
49e nation mondiale, l’Afrique du Sud est l’équipe la plus faible du groupe. Pour autant, les Banyana Banyana progresse et ce 1er Mondial de leur Histoire en atteste. Elles sont même en passe de dépasser la popularité de leurs homologues masculins, les Bafana Bafana. En avril, lors d’un match disputé contre la Jamaïque également qualifiée pour la Coupe du Monde, le stade Moses Mabhida a quasiment fait le plein. Pour ce qui est des résultats, l’Afrique du Sud n’est pas en réussite en 2019, loin de là avec 6 défaites et 1 nul en 9 rencontres.
« Ce sont 2 ans de dur labeur qui ont permis d’arriver à ce moment, a expliqué la sélectionneure Desiree Ellis. Nous devons être certaines que les joueuses sont bien préparées et prêtes pour le premier match. Le pays a toujours supporté l’équipe contre vents et marées et nous le rendront fier quand nous jurons que nous donnerons tout ».
Au rang des joueuses à suivre, citons la capitaine Janine Van Wyk, Rhoda Mulaudzi, la joueuse de Málaga Ode Fulutudilu et Linda Mothlalo, 20 ans, sacrée meilleure joueuse africaine de l’année et actuellement au Beijing BG Phoenix F.C où a récemment évolué Vero Boquete.
La joueuse à suivre : Jenni Hermoso
La gauchère est revenue en Espagne en 2018 en provenance du PSG et elle a été l’excellente pioche de l’Atlético de Madrid. Pichichi de la Liga Iberdrola, Hermoso est une des joueuses les plus techniques au monde, dotée d’une couverture de balle et d’un sens du placement remarquable. Une fois le ballon dans ses pieds, impossible de le lui retirer ! Pour mieux la connaître, la Colchonera a accordé une interview à ¡Furia Liga! juste avant la qualification en 1/4 de finale de Ligue des Champions sur la pelouse de Manchester City.
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