Tactique / Barça 1-2 Valencia Cf : Comment Marcelino a donné une nouvelle leçon au Barça de Valverde

Accueil Actu Analyse Articles Barça En avant Tactique

Après la dure élimination en Ligue des champions, le FC Barcelone ne s’est jamais remis de la gueule de bois post Liverpool. Les Catalans ont terminé la saison de la pire des manière, battus 2-1 par Valence, laissant une occasion historique de remporter cinq titres consécutifs. Los Che ont marqué leur saison du centenaire avec style, alors que le Barça semble avoir définitivement égaré le sien. Les maux tactiques et mentaux de cette équipe catalane ont une nouvelle fois été mis à nu et le constat reste alarmant pour le plus grand bonheur de leurs adversaires du soir.

Fatigués, égarés. Le visage montré par les Catalans est aussi inédit que déprimant. Le temps de la garra, de la rage de vaincre semble révolu, laissant place à une forme de résignation et de médisance qui commencent à coûter bien trop cher aux Blaugrana. Face à une équipe de Valence combative et pleine d’envie, le Barça n’a montré aucun signe de résistance. Les Blaugrana ont visé un record sans précédent pour leur cinquième Copa del Rey consécutive et la septième en onze ans, mais ils n’y ont jamais vraiment cru cette saison. Valence et Marcelino ont quant à eux prouvé qu’avec un peu de patience, d’organisation et surtout un travail tactique et mental de longue haleine, qu’ils pouvaient être redoutables.

Nouvelle faillite mentale et structurelle catalane

Le Barça a été une nouvelle fois submergée par la force, l’intensité, le désir adverse de réaliser l’impossible. Fatigués de prendre des coups sans rien faire, les Catalans se sont encore réveillés trop tard. La douleur infligée par Liverpool s’est faite sentir et l’équipe azulgrana n’a pas réussi à se donner une autre nuit pour montrer que des changements devaient mis en place de façon urgente. Mais même un sursaut d’amour propre ne couvre pas toutes les failles physiques, mentales et tactiques de l’équipe catalane. Malgré deux Liga consécutives remportées d’une régularité étonnante, certains symptômes ne trompent pas et ont été longtemps dissimulés, pour mieux ressortir.

Les Blaugrana ont à peine réalisé qu’ils allaient souffrir à l’Estadio Benito Villamarin, où la température a avoisiné les 30 degrés à 21h, qu’il était déjà trop tard. Busquets apathique, Coutinho et Sergi Roberto invisibles, Rakitic sans jambes, Piqué patron solitaire, Messi impuissant face aux salves valenciennes et malgré un sursaut Malcomien, le Barça a encore échoué. Les Che n’ont pas laissé le champ libre à Messi pour s’exprimer, les Catalans et le génie argentin enfermés dans une cage, dos au but. Valence n’a eu que pourtant 23% de possession de balle durant ce match, mais s’est montré plus patient et réfléchi que leurs adversaires qui sur 26 tentatives, n’en n’ont seulement cadrées que 6 en 90 minutes.

Valence armé et patient

La tactique de Marcelino semble de prime abord frileuse et pas très attractive, mais gagnante. Los Che se sont abrités avec deux lignes défensives assez denses qui leur ont permis d’avoir les idées claires pour armer en contre. Bien organisés, les hommes de Marcelino devancent la défense catalane et se saisissent très facilement des côtés adverses. Gameiro et Rodrigo ont assommé leurs adversaires avant même la deuxième période, une performance historique pour Valence, première équipe à prendre une telle avance sur les 30 derniers vainqueurs de la Copa del Rey depuis le Real Madrid en 1974.

Surprenant, alléchant, parfois déséquilibré, los Che sont à l’image de leur saison, avec un magnifique Parejo à la baguette. Le patron de l’équipe Che a souvent pris le couloir de Jordi Alba et a avantagé ses coéquipiers comme Soler et Gameiro bourreaux de l’international espagnol pas assez rapide pour voir le mal venir. Barcelone échoue et Valence frappe en prenant la profondeur. Les chauves souris ont fermé les lignes de passes et rendu fantomatique Messi pas assez libre de s’exprimer dans un rôle de faux 9 trop contraignant.

Messi faux 9 et le Barça sans animation offensive et collective

Si Marcelino fait de bon calcul et dispose d’assez de bases tactiques sur lesquelles se reposer, Valverde semble quant à lui à l’image de ses joueurs, perdu au moindre pépins. Suarez absent, Messi replacé en faux 9, des joueurs comme Arthur et Coutinho sur le terrain sans réel aval médical, le onze catalan fait pale figure et une fois sur le terrain s’écroule. Avec la possession mais sans le contrôle du jeu, les Catalans sont prévisibles et ne peuvent pas utiliser la profondeur. Sans ailier pour prendre la profondeur et combiner sur les côtés, Messi dispose d’un champ d’action restreint. Un système qui ne permet également pas aux latéraux de protéger leur camp, Gaya notamment jamais marqué.

Comme souvent cette saison, Valverde n’arrive pas à faire assimiler ses exigences à ses joueurs et se perd dans un no man’s land. Les matchs passent, les erreurs persistent. En plus du manque de profondeur qui ne peut pas être comblé par des joueurs comme Sergi Roberto et Coutinho, le milieu de terrain reste invisible et souvent pris de vitesse. S’il contribue aux phases de possession, Arthur n’est pas parvenu à casser des lignes et n’apporte pas assez de contrôle pour attaquer. Le jeu des joueurs du Barça est bien trop reconnaissable pour les défenses adverses et les pertes de balles sont trop nombreuses. Les réactions sont trop tardives et l’entrée de Malcom, Arturo Vidal et Aleñá en seconde période ont certes modifié le visage d’une équipe restée cependant perplexe face au but. Efficace dans un même registre face à l’Atlético par son apport en profondeur et en vitesse tout en libérant de l’espace à un Messi trop muselé, son arrivée a été trop tardive.

Le harcèlement blaugrana n’a pas été suffisant et la victoire bien que proche par moment, a toujours été loin en réalité. Un sursaut de caractère trop tardif, en retard de précisément 18 jours. Du cauchemar à Anfield, les supporters Blaugrana passent désormais par la consternation, et les changements drastiques du côté du board, de l’entraîneur, des joueurs se font toujours attendre. Les excuses sont cette fois insuffisantes. Valence a montré l’exemple, appris de ses erreurs et prouve avec ce premier trophée depuis 2008 que le football et le jeu gagnent toujours.

Soledad Arque-Vazquez

@solearquev

Commentaires