Le Valencia CF de Marcelino était l’équipe la plus attendue de Liga cette saison. Auteur d’une 4e place très encourageante et symbolisant un retour sur le devant la scène après une longue période de trouble, l’Asturien devait maintenant confirmer. Sauf que rien ne se passa comme prévu pour les Che et Marcelino englués dans une certaine crise. Retour sur une saison qui fut éprouvante pour tous mais qui a confirmé une chose : Marcelino a tout d’un futur très grand entraîneur.
Son Villarreal était enthousiasmant, son Valence était clinique, Marcelino est connu et reconnu en Liga pour ses capacités de management. Son 4-4-2 immuable et son contrôle draconien du poids de ses joueurs écrivent sa légende jour après jour. À l’aube de la saison 2018-2019, Valence fait partie des clubs les plus attendus en Liga. Après un mercato que tout le monde qualifie d’intéressant : Guedes, Cheryshev, Diakhaby ou encore Piccini malgré quelques remous en interne, Marcelino se retrouve avec les coudées franches pour asseoir son poste d’entraîneur/manager. Seulement rien ne se passa comme prévu et la première partie de saison fut éprouvante et l’ancien de Villarreal plus que proche du précipice à de nombreuses occasions. Flashback sur une saison qui est en train de finir en apothéose.
Un début de saison chaotique
Alors que beaucoup pensaient Valence capable de se mêler à la course au titre ou en tout cas, de suivre le rythme de l’Atletico durant la saison, tout va très vite s’enrayer. La première victoire en Liga arrive seulement pour le compte de la 7e journée. Valence dispose de la Real Sociedad par le plus petit des scores. À la 16e journée après que Diakhaby est permis à Valence de prendre un point face à Séville en toute fin de rencontre, les hommes de Marcelino sont dans le dur et en bas de classement. Le bilan est catastrophique pour un club qui a investi lourdement sur le mercato. Le club est 14e de Liga et ne compte que 3 victoires pour 9 nuls et 19 points. Après 5 matchs en Ligue des champions, Valence n’a gagné qu’une fois face aux Young Boys de Berne et a déjà fait une croix sur la qualification pour les huitièmes de finale.
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Rien ne va et Marcelino est de plus en plus remis en question. Ses choix interrogent, son abnégation à titulariser un Dani Parejo qui semble lessivé inquiète pour la suite de la saison. Son 4-4-2 agace et pire encore, le recrutement qu’il a dirigé déçoit. On ne parle pas encore de destitution mais la colère gronde et on pense Valence capable de retomber dans ses travers. Comme si la saison dernière n’avait été qu’un mirage dans un désert sportif. Le match face à Huesca la veille de Noël pour le compte de la 17e journée ressemble à celui de la dernière chance pour Marcelino. Même si son président le soutient encore énormément, la pression semble être trop forte autour du coach et les résultats ne viennent toujours pas.
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Parejo comme marqueur de la saison de Valence
Ce match, de par son scénario va conditionner fortement le retour en grâce de tout un groupe. Dani qui va mieux motive ses troupes et il ressemble de plus en plus au capitaine qu’on attend depuis longtemps sur les bords de la Turia. Après déjà avoir ouvert la marque face à Getafe il y’a quelques semaines c’est encore Dani qui fait trembler les filets le premier. Huesca est relégable et on pense que le show Valence est enfin lancé. Mais non, les hommes de Marcelino n’alourdissent pas la marque et Huesca égalise. Le court du match s’inverse, les Aragonais sont dangereux et Ferreiro trouve même la barre ensuite. C’est la panique à Mestalla. À la 94e, alors que Valence semblait à terre, c’est pourtant Piccini qui reprend un ballon de Rodrigo d’une volée sublime et catapulte le ballon au fond des filets. Valence l’emporte, Parejo exulte, Mestalla jubile et Marcelino reste en place.
Une fin de saison en apothéose, Dani Parejo en démonstration
Entre cette victoire à l’arraché acquise à la 17e journée et la victoire face a Valladolid lors de la 38e, Valence n’aura perdu que 3 fois en Liga. Mieux encore, les hommes de Marcelino auront remporté 11 victoires. Valence a toujours les mêmes problèmes offensifs qu’en début de saison mais la pièce retombe de plus en plus souvent du côté du club Che. Ce retour en grâce en championnat est bien aidé par le niveau stratosphérique de Dani Parejo véritable boussole de son équipe que ça soit offensivement et défensivement. Surtout que cette remontée au classement coïncide avec de très bons parcours en coupes.
En Europe, Valence échouera en demi-finale battu deux fois sèchement par Arsenal. Les essais et les blessures auront eu raison des espoirs de la finale à Baku pour les hommes de Marcelino. Cependant, l’aficion blanquinegra garde le sourire, Valence a coiffé Getafe sur le poteau et termine à la 4e place synonyme de Ligue des champions sans être pour autant en vacances.
Reste une finale de Copa del Rey à disputer face à Barcelone le 25 mai à Séville. Si titre au bout il y a, cette saison du centenaire qui aura été éprouvante finira en un feu d’artifice totalement mérité pour Marcelino et ses hommes qui n’ont jamais renoncé même quand personne n’y croyait. Marcelino a prouvé une chose cette saison : en plus d’être un superbe tacticien il est aussi un formidable meneur d’hommes. Valence compte un entraîneur d’une grande qualité dans la droite lignée de l’ADN du club et logiquement tout le monde y gagne.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13