Mauricio Pellegrino est un nom connu en Liga. En tant que joueur, il a joué notamment au Barça et à Valence. Sur les bancs, on l’a vu débuter en Europe chez les Blanquinegros puis emmené Alavés à une finale de Copa Del Rey historique après un court retour en Argentine. Parti un peu comme un voleur en Angleterre sans succès, l’Argentin est revenu en Espagne, à Leganés. Chez les Pepineros, « El Flaco » a confirmé que sa méthode marchait bien, très bien même. Retour sur un excellent cru 2018-2019 achevé à une belle 13e place.
Très grand nom à Vélez et Valence crampons aux pieds, Mauricio Pellegrino a eu une carrière de joueur riche en trophées et en succès. Après sa retraite sportive en 2006, il travaille au centre de formation de Valence avant de retrouver Benítez chez les Reds (il y a joué quelques matches en 2015) dans la peau d’adjoint. Pourtant, son passage dans la zone technique a été plus délicat que prévu et il a eu du mal à s’installer durablement avec un club. Sur les bancs, il n’est resté qu’une seule fois plus d’un an, à Estudiantes. Néanmoins, la méthode de Pellegrino marche bien, on l’a vu à Alavés notamment. En 2018, quand il est nommé à Leganés pour reprendre le flambeau d’un Asier Garitano parti à la Real Sociedad, on se dit que ce mariage a tout pour fonctionner. Une saison plus tard, les succès sont là et en appellent d’autres.
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Construire un bloc puis le faire jouer au football
Au premier abord, le 352 ou 532 de Pellegrino peut paraître rustre et arriéré. Pire encore : on peut le penser à vocation défensive avec 3 centraux et un double pivot garant de la stabilité et l’équilibre de l’équipe. Dans les faits, sans être des équipes suffisamment enthousiasmantes pour devenir hype, son Alavés puis son Lega sont des très bonnes équipes, notamment au niveau tactique. Chez les Babazorros, pour la saison post montée, son équipe a fini en milieu de tableau et en finale de Copa bien aidé par un Theo Hernandez en grande forme. A Leganés, le maintien a été acquis sereinement après un mercato estival très agité au cours duquel une large partie de l’effectif a été chamboulée. A chaque fois, c’est la même méthode que met en place Pellegrino pour arriver à ses fins.
En premier lieu, le 532 est très défensif et le bloc mis en place par Pellegrino est donc très bas. Le projet est simple : construire un groupe et surtout mettre en place des automatismes. Des prédispositions logiques quand on sait qu’à Alavés et Leganés, les équipes avaient beaucoup bougé à son arrivée. Pour faire simple, avant de chercher à bien jouer, El Flaco cherche surtout à trouver un onze qui se comprend et joue ensemble. Quand cela est mis en place, la deuxième phase du projet de Pellegrino se met en action.

Après avoir mis sur pied un groupe cohérent qui s’entend bien, Pellegrino demande plus à son équipe. Alors qu’il se contentait de défendre bien en jouant le contre en première partie de saison, son Lega va être bien plus conquérant après décembre. Plus haut mais aussi capable de mettre plus de variation dans le jeu, son équipe devient caméléon, capable d’imprimer beaucoup de rythme avec un pressing tout terrain mais aussi de mettre en place un jeu plus posé ou encore de défendre bas pour jouer le contre. Leganés devient une équipe encore plus complète sous les ordres de Pellegrino qu’elle ne l’était déjà sous Garitano et cela ne semblait pas si facile au départ. Les nombreuses satisfactions de cette saison côté Pepinero ont été notamment la triplette défensive ou encore le duo offensif en plus d’Óscar au milieu ou Jonathan Silva sur le côté gauche. Nul doute que sans la blessure d’En-Nesyri auteur d’une progression incroyable sous les ordres de Pellegrino, les Madrilènes auraient fini en première partie de tableau.
Une montée en gamme qui suscite l’intérêt
Ce mariage qui avait suscité pas mal d’intérêt lors de l’été 2018 va donc encore se prolonger au moins une saison. L’Argentin a prolongé son bail. Un choix de raison pour Pellegrino qui doit maintenant confirmer sur la durée en Liga. Son départ d’Alavés ne s’était pas très bien déroulé et sa pige à Southampton encore moins. Sous ses ordres, le petit club de la banlieue sud de Madrid a encore progressé. Le Lega a par exemple battu le Barça et Séville au Sánchez-Pizjuán en Liga et sorti le Real Madrid en Copa. Après un été 2018 très actif, celui de 2019 devrait être celui de la continuité. Le Lega cherchera surtout chercher à garder la majorité de son groupe en tentant de conserver des joueurs comme Óscar, Omeruo ou Braithwaite, simplement en prêt cette saison. Apres les surprises Getafe et Espanyol en Ligue Europa cette saison, tout indique que le Lega pourrait faire partie des outsiders capables de jouer les trouble-fête la saison prochaine. Affaire à suivre.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13