Real Madrid – Le cas Bale et les premiers soucis de la gestion de Zidane

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Son retour semblait aussi fou que son départ. Parti à la surprise générale à la sortie d’un triplé historique en Ligue des Champions, Zinedine Zidane est pourtant de retour chez lui pour relancer un cycle victorieux au Real Madrid. En 10 mois sans le double Z, la Casa Blanca a vieilli de 10 ans. Même pas une douzaine de matches après son comeback,  le crédit du Marseillais fond déjà comme neige au soleil car, en plus de résultats moyens, sa gestion interroge.

Le retour de Zinedine Zidane devait remettre le Real Madrid sur le droit chemin. Les nominations de Julen Lopetegui puis de Santiago Solari se sont soldées par des échecs cuisants. La Casa Blanca est en flammes et le Français doit jouer les extincteurs. Or jusqu’à présent, le jeu merengue n’a pas changé. Pire encore, les changements amorcés par Lopetegui et surtout Solari ont tous été balayés par le double Z, à l’image de Sergio Reguilón, convainquant mais renvoyé sur le banc pour remettre Marcelo titulaire. Mais où va Zidane ? Tentative de réponse.

Mais que fait encore Bale sur le terrain ? 

Absent du groupe qui a reçu Villarreal le week-end dernier, Gareth Bale est encore prié de rester chez lui pour le déplacement à Anoeta pour cette 37e journée contre la Real Sociedad. Une situation logique quand on voit l’implication proche du néant de l’ailier. Pourtant le Gallois, déjà titulaire sous Solari surtout grâce à un but dans le derbi, était un des hommes de base de Zidane lors de son retour. Sur les 9 matchs que le Français a dirigé, Bale a été titulaire 5 fois pour 474 minutes cumulées. Sans être intouchable, il est surprenant de voir un garçon aussi en dedans être encore régulièrement dans le XI. Surtout qu’après sa formidable entrée en finale de Ligue des Champions face à Liverpool, son départ était déjà plus que proche.

Cet article n’a pas vocation à apprendre le métier d’entraîneur à Zidane ou d’être à charge contre Bale. Cependant, la situation du Gallois explicite bien les problèmes rencontrés par le Marseillais depuis son retour. La saison étant déjà terminée, les résultats passent au second plan. Sauf que quand on est le Real Madrid, il est difficilement acceptable de voir son équipe se faire bousculer par des relégables ou n’exister que par les coups de casque de Benzema. Zidane avait pour projet de remettre sur pied l’équipe qui avait faire des merveilles en Europe pour relancer tranquillement la machine.

Cela relèverait-il de la méthode Coué ? Rapidement, on a bien vu que les cadres de la saison dernière étaient toujours hors du coup. Pour autant, Zidane a persévéré dans son idée, laissant sur le banc des Reguilón ou des Brahim, auteurs de matchs de très bonne facture, pour relancer ses cadres. Cette période où les Madridistas n’avaient plus rien à jouer semblait parfaite pour sonder la jeunesse merengue et préparer au mieux la saison prochaine. Le Français en a d’abord décidé autrement.

Brahim ou comment il est difficile de bousculer la hiérarchie de Zidane 

Il est vrai qu’avec le temps, Zidane a redonné du temps de jeu à des jeunes. Fede Valverde est celui qui en a le plus profité et joue maintenant régulièrement. Marcos Llorente et Dani Ceballos paraissent traîner un contentieux avec l’homme au crâne luisant et Sergio Reguilón n’est qu’une doublure. Reste le cas Brahim Diaz qui est peut-être le plus symptomatique d’un entraîneur qui a du mal à orchestrer la révolution dont le Real Madrid a besoin.

Transfuge de Manchester City cet hiver, l’offensif espagnol a un style très particulier. Toujours dans l’optique de provoquer et de vouloir prendre le dessus sur son adversaire direct par le dribble, Brahim fait lever les foules. Comme cela s’est produit avec Vinicius Jr en début de saison, Brahim a tout de suite été adopté par l’afición vikinga. Pourtant comme son homologue brésilien, l’ex Citizen a du déchet dans son jeu, beaucoup même. Néanmoins, voir un joueur bouger autant, se relever constamment pour créer des différences fait énormément de bien à un effectif aussi amorphe.

Crédits : Flipboard

Pourtant entre son premier match face à Huesca qui était de très bonne facture et sa nouvelle titularisation, il a fallu attendre 5 journées. Zidane a préféré le remettre sur le banc pour relancer Gareth Bale ou encore Marco Asensio, décevants depuis bien longtemps. C’est frustrant. Surtout, ça en dit long sur la difficulté de bouger la hiérarchie de Zidane, même quand le Real Madrid n’a comme unique objectif que de poser les jalons de la saison prochaine.

Une solidarité dans l’échec ou un ménage qui ne dit pas son nom ? 

Sur les dernières sorties du Real Madrid, et sans vraiment de révolution en termes de résultats, Zidane laisse enfin plus de place aux jeunes. Brahim et Valverde semblent enfin être des titulaires en puissance. Mais le Français semble avoir du mal à couper le cordon avec des Lucas Vázquez, Asensio ou encore Marcelo. Le premier étant un fidèle soldat du maillot blanc, il est logique de le voir encore titulaire, surtout que l’ancien de l’Espanyol ne déçoit que très rarement. Mais voir Asensio ou encore Marcelo pour ne citer qu’eux encore et toujours sur le terrain au début du match est étonnant, d’autant que le Brésilien est très loin de son niveau et le Majorquain incapable de franchir le cap pour devenir un titulaire indiscutable.

Cette complexité à tourner la page peut s’expliquer par le fait que Zidane a un lien très particulier avec ce groupe. Cette alchimie et les succès du passé compliquent le changement de cycle. ZZ ne veut pas abandonner des garçons avec qui il a vécu des moments incroyables et tente de leur faire remonter la pente. Cependant, cette logique peut être dévastatrice pour la suite. Arrivé avec les habits de sauveur, Zidane voit son crédit fondre de plus en plus. Même si les critiques ne sont pas encore sorties, il est certain qu’après cette dizaine de matchs décevants, tout l’environnement du Real Madrid ne laissera rien passer la saison prochaine, investissement conséquent ou pas.

Néanmoins, cette logique de solidarité peut s’avérer être un vrai plus pour Zidane. S’il arrive à relancer bon nombre de ses cadres hors du coup actuellement, leurs liens se verront renforcés, à l’instar d’un Brian Clough qui recrutait des joueurs avec des problèmes pour les remettre sur le bon chemin. Cependant Zidane n’a plus vraiment de temps à perdre. Bale a été mis au placard pour son manque d’engagement et son départ est cette fois-ci inéluctable. Le besoin de sang neuf est réel. Sous des airs de sentimentalisme apparent, Zidane ferait-il un immense ménage pour établir une nouvelle hiérarchie ?

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

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