Marcelino Garcia Toral est surtout connu en Europe pour sa carrière d’entraîneur et ses formidables succès avec Huelva ou encore Villarreal. Entraîneur de Valence actuellement, le petit bonhomme obsédé par le poids a pourtant eu une petite carrière de joueur. Crampons aux pieds, il a joué dans 4 clubs dont … Levante, l’autre club de Valence. En préambule du Derbi de Valence, retour sur une tranche de vie méconnue de l’Asturien.
Depuis la fin des années 90, il est assis sur le banc à hurler des consignes dans des costumes qui semblent moulés sur lui. Petit bonhomme plein de vie, l’Asturien est un stratège avec le 4-4-2 comme schéma préférentiel. Sa carrière a commencé depuis plus de deux décennies et pourtant il est relativement jeune (53ans). Une longévité permise par une carrière de joueur stoppée avant sa trentaine. Portrait de Marcelino le footballeur et surtout de son passage à Levante, l’autre club de Valence.
Levante, crépuscule de Marcelino entraîneur
Footballeur de poche, Marcelino est formé comme tout bon asturien au Sporting Gijon, l’un des clubs phares de la région. Après avoir gravi les échelons et être arrivé à l’équipe B, Marcelino y fait ses gammes et attire l’attention. Sans être le meilleur joueur sur le terrain, il impressionne déjà par sa capacité à bien lire les matchs. Son cerveau ne s’arrête jamais. En 1985, il fait ses débuts en Liga en décembre face au Celta. Le premier match d’une longue série. Jusqu’en 89, Marcelino en jouera près de 80. Cependant alors qu’il n’a que 24 ans, son temps de jeu fond et cela ne satisfait plus le milieu de terrain qui plie bagage.
Pour se relancer, Marcelino signe à Santander alors en Segunda. A ce niveau depuis 2 ans, les verdiblancos sortent d’une 6e place au classement et rêve de Liga. Sauf que rien ne se passera comme prévu. En 1990, le Racing Santander tombe en Segunda B et Marcelino est de nouveau poussé dehors. Se présente alors l’opportunité Levante toujours en Segunda, le milieu n’hésite pas. Si actuellement les granotes sont bien structurés, la réalité de l’époque est toute autre. Le groupe s’entraîne même sur un vieux terrain en périphérie de la ville et les salaires ne tombent pas régulièrement.

Le quotidien du joueur, qui était membre de l’équipe U20 espagnole qui avait acquis un titre de vice champion du monde en URSS, devient particulier. Alors que ses coéquipiers avec la Rojita étaient Lopetegui ou encore Unzue, du côté de Valence il côtoie le frère d’Abelda, Ballester ou encore Iranzo. Le club vit sa deuxième saison en Segunda en 90 et n’a plus connu la Liga depuis 65. Levante est un tout petit club lorsque que Marcelino y pose ses valises. Sur un plan personnel, sa saison 90-91 est de qualité. Il joue et beaucoup. Titulaire indiscutable il enchaîne les bonnes performances et fait encore étalage de sa compréhension du football. Sauf qu’au niveau des résultats, Levante n’arrive pas à enchaîner. Après avoir utilisé pas moins de 3 entraîneurs, le club redescend en Segunda B.
Une blessure et une fin de carrière prématurée
Malgré ces mauvais résultats, Marcelino ne plie pas bagage et continue une saison de plus avec Levante. En D3, les granotes ne sont pas plus à la fête et finissent 11e. Pour lui, cette saison est un calvaire. Lourdement blessé au genou, le milieu de terrain ne joue presque pas et est poussé vers la sortie par sa formation. L’Asturien va donc trouver un nouveau club et signer à Elche, pensionnaire de Segunda B aussi.
Le milieu se remet un peu au niveau mais son genou lui fait toujours aussi mal. Finalement après deux saisons très timides, Marcelino raccroche les crampons à 28 ans. Son passage à Elche lui a surtout permis de se rapprocher du coaching et de prendre ses premiers cours. Rapidement après sa retraite de joueur, il embrassa sa nouvelle vocation pour ne pas rester éloigné des terrains. Sur les bancs, Marcelino est revenu plusieurs fois à la Ciutat. Très proche du dirigeant granote Pedro Villaroel, on se souvient encore en Espagne de ce fameux match entre le Huelva de Marcelino en forme et un Levante au fond du trou lors de saison 2006-2007. Le dirigeant avait demandé à son ancien protégé de laisser gagner Levante. Résultat ? Une victoire nette de Huelva et une nouvelle désillusion pour le dirigeant qui a de nombreuses fois courtisé Marcelino pour reprendre le banc de Levante.
Maintenant sur le banc du club phare de la ville, Marcelino va de nouveau recevoir son ancien club pour engranger une victoire qui pourrait s’avérer cruciale pour son club. Depuis sa nomination en tant qu’entraîneur de Valence, Marcelino n’a pas perdu face au rival, mais n’a gagné qu’une seul fois.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13