Un Barça pragmatique, avec un triplé de son étoile, a démantelé un Betis de Setién erratique. Alors que Messi décidait une nouvelle fois pour son adversaire, Valverde surpassait Setién dans un schéma qui ne pouvait pas plaire à tout le monde. Analyse d’une rencontre qui s’est une nouvelle fois déroulée à sens unique. Avec @FootenStats.
Pour beaucoup de suiveurs du Barça, Valverde pouvait ce soir-là retomber dans ses travers. Alors que le 4-3-3 est devenu le schéma préférentiel des Catalans cette saison, face au Betis le 4-4-2 a fait une nouvelle fois son grand retour. Exit Coutinho du onze azulgrana malgré son petit regain de forme lors du 8e de finale retour face à Lyon et Dembélé de nouveau blessé, pour voir s’élever Arturo Vidal dans un milieu à 4. Si lors du match aller avec cette alignement tactique l’issu avait été toute autre pour les Blaugrana (3-4), cette fois malgré une gestion du ballon qui n’a pas fait rêver, les choix du coach du Barça se sont avérés payants.
Des frissons et beaucoup de déceptions côté Betis
Jouer contre le Betis de Sétien, à domicile ou à l’extérieur, c’est accepter que le pire et le meilleur peut se passer sur le terrain. Si les Beticos avait infligé leur première défaite à domicile en deux saisons au Barça lors du match aller, lors de cette rencontre, les codes étaient bousculés. Si la pression sur le terrain et l’homme modifiaient le match à tout moment, l’obsession de choyer la balle obligeait les Andalous à se fixer davantage à la verticalité et à la finalisation qu’à la possession.
En première période, et ce malgré les sursauts Catalans, on pouvait penser que le Betis pouvait de nouveau aller titiller le leader de la Liga. Alors que le Barça ne parvenait pas à sortir de sa moitié de terrain, le Betis se construisait de belles séquences et réussissait à mettre en place un jeu réfléchit et intelligent avec Jesé en chef d’orchestre. Laissant un peu trop d’espaces et de temps aux Beticos, les Catalans se faisaient quelques frayeurs.
Pourtant, il n’aura fallut qu’un premier éclair de génie de Messi pour relancer la machine catalane et pour les Andalous de retomber dans leurs travers. Avec un jeu long répétitif, parfois sans mouvements et sans lien entre le milieu et l’attaque, le Betis se perdait petit à petit. Alors que les Verdiblancos ajoutaient au fur et à mesure plus de temps à la possession avec un pressing assez haut, leurs insertions individuelles ne permettaient pas de sorties sèches chez le grand rival du soir, Canales-Carvalho-Guardado vs Arthur-Busquets-Rakitic.
Alors que le Betis avait réussi à tuer le Barça lors de la précédente confrontation avec leurs transitions rapides et en appuyant là où il le fallait, sans Loren Morón, auteur du seul but de la rencontre pour son équipe mais entré trop tardivement, il manquait un homme capable de contourner le pressing adverse grâce à un jeu plus direct. En perdant facilement le ballon, et avec des défenseurs comme Bartra qui étaient incapables de défendre sur les grands espaces, les hommes de Quique Setien ont facilité le jeu catalan.
Le facteur Vidal
Malgré le fait qu’il pouvait faire grincer des dents, le milieu à 4 imposé par Ernesto Valverde a été déterminant pour le Barça et a permist des phases de pressing efficaces. Plus pragmatique que fondamentaliste, cette équipe était décisive et profitait de chaque dérapage de son rival pour creuser davantage le trou qui les sépare de leurs rivaux dans le haut du classement et se rapprocher du titre. Offensivement ce schéma impliquait 3 joueurs, avec pourtant un chef de rang en la présence de Vidal pour veiller à ce que le plan se déroule sans accrocs.
Alors que le plus brave était Arthur, le Brésilien qui n’arrêtait pas de demander le ballon et rendait impossible les tentatives de Carvalho, Arturo Vidal rendait la vie impossible à Canales et avec le ballon, se muait en meneur de jeu. Avec Rakitic, même si le Croate invisible et imprécis faisait parti des joueurs les moins en forme dans cette rencontre, ils formaient une paire de double pivot capables de gagner en hauteur. Le Betis, lui, était incapable de repartir ni à l’intérieur ni à l’extérieur du jeu face au pressing culé.
Le génie mathématique Messi
Même si le Barça ne contrôlait pas totalement le match, l’équipe pouvait toujours s’en remettre à son monstre, Leo Messi. Que se passerait-il si le Betis avait Messi ? Alors tout aurait un sens. Trois grands buts et puis s’en va, l’Argentin laissant encore béat son adversaire. Créatif, juste, capable de mettre en lumière un collectif appauvri et de porter ses coéquipiers, l’attaquant entrait encore un peu plus dans l’histoire et réussissait à faire se lever une nouvelle fois les foules. Après une troisième réalisation digne d’un chef d’oeuvre, c’est tout le Benito Villamarín qui s’inclinait et applaudissait à l’unisson le maître des lieux.
Avec Luis Suarez ils n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires. Très mobile, l’Uruguayen auteur d’un taconazo merveilleux pour le premier but de Messi, puis buteur, avec son coéquipier a enchaîné les gestes de classe pour le plus grand bonheur de leurs supporters. Pourtant, aucun trophée individuel, aucun collectif ne permet de calibrer le talent du monstre argentin. Toujours prêt à se dépasser, Leo a dépassé Xavi hier en nombre de victoires, remportant 477 matchs et s’impose dans 70,7% des rencontres de son équipe. Les mathématiques relèvent de Pythagore, d’Euclide ou d’Euler, mais dans le football, c’est Messi qui impose les règles.
Soledad Arque-Vazquez
@solearquev