Sevilla – Et comment la Machin s’est enrayée

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Le FC Séville devait être la sensation d’une Liga très ouverte. Emmenés par un tacticien de qualité comme Pablo Machin et avec un effectif plutôt intéressant, les Andalous avaient tout pour surprendre et enfin peser sur le championnat espagnol. Solide, conquérante, ambitieuse, la première partie de saison des Nervionenses fut conforme aux attentes. Sauf qu’en 2019 tout s’est enrayé et Séville semble devoir se battre pour une place en Europa League … Mais pourquoi cette équipe déçoit de nouveau ? Éléments de réponses avec @Footenstats

Fin décembre, Séville n’était qu’à une dizaine de points du Barça. Solide, intéressant et surtout au point physiquement et tactiquement, les Palanganas semblaient les seuls en capacité de tenir le rythme imposé par le Barça et par l’Atleti. L’équipe emmenée par Banega, Ben Yedder, Navas ou encore Sarabia séduisait. Chantre d’un déséquilibre voulu et plutôt solide défensivement, Séville perdait peu et le top 4 leur semblait promis. Sauf que voilà, 2019 est arrivé et a envoyé valser toutes les certitudes des Andalous. En 9 journées disputées dans la nouvelle année, Séville a perdu 6 fois. Sur les 17 journées précédentes, les Andalous n’avaient concédés que 3 défaites… Pire encore, les hommes de Machin se sont fait corriger 6-1 par le Barça en Copa. Tenus en échec cette semaine un huitièmes de finale aller d’Europa League 2-2 par le Slavia Prague, plus rien ne va dans le Nervion. Mais quelles sont les raisons de cette implosion ? Tentative d’explication.

Pablo Machin, seul responsable de cet échec ? 

Cet été, lorsque son arrivée à Séville devient officielle, la hype autour de Machin explose. Sensation avec Girona lors de sa première saison en Liga, Pablo se voit confier les clefs d’un club ambitieux qui tâtonne et reste sur deux saisons qui laissent un goût d’échec. Les attentes sont élevées mais le natif de Soria n’est aucunement apeuré. Les débuts sont intéressants. Surtout que l’ancien de Girona profite des tours préliminaires que doit disputer Seville en Coupe d’Europe pour roder sa tactique. Les essais sont nombreux et après quelques couacs en Liga, le 5-3-2 est adopté. Les résultats sont probants et chacun des joueurs titulaires apportent satisfactions. Les bémols sont dans les gros matchs mais l’important est ailleurs, Séville est performant. Mieux encore, l’équipe est solide à l’extérieur. Les victoires sont certes rares loin du Pizjuan mais un point c’est mieux que zéro.

On loue le travail réalisé par Machin, la réussite avec Banega, Vazquez, Kjaer en leader défensif, devant le duo Silva – Ben Yedder, tout fonctionne. La renaissance de Navas est peut-être SA plus grand réussite avec les Palanganas. Sauf que voilà, après les fêtes, tout bascule. Les résultats sont catastrophiques et les variations opérées par le mister sont rares. Pire, on a l’impression qu’il s’entête dans un plan qui ne fonctionne pas. Une idée vite balayée quand on regarde les matchs plus en profondeur. Le problème n’est pas tactique, globalement comme on peut le voir sur les graphes réalisés par @Footenstats, Séville reste dominateur et souverain lors des matchs disputés. Ils sont peu mis en danger leur xGoal est favorable. Alors pourquoi les Andalous dégringolent aussi violemment au classement pour se retrouver à cette 6e place à l’aube de la 27e journée ?

Une cassure physique ou mentale pour expliquer les maux de Séville ? 

Ce qui a permis à Séville de bien commencer la saison est peut-être l’explication de leurs maux actuels. Commencer la saison fin juillet par des matchs européens c’est super pour préparer un championnat comme la Liga. Quand les autres formations jouaient leur premier match officiel, Séville en avait déjà 4 dans les jambes. Des oppositions qui sentent souvent le traquenard et qui permettent de se roder. En avance physiquement et tactiquement, les Nervionenses pouvaient donc facilement rouler sur des adversaires encore en rodage. Pendant un court instant, les Palanganas ont même été en tête de la Liga, logiquement.

Cette surchauffe est « représentée » par un graphe de @Footenstats où on remarque que la saison de Séville est en train de s’équilibrer. Pour faire court, Séville a pris plus de points qu’il n’aurait dû le faire en début de saison et actuellement, ils en prennent moins qu’ils ne devraient. Cette méforme trouve donc sa source sur ce début de saison qui a sûrement faussé les attentes et surévalué un effectif où les disparités sont importantes. Malgré notre amour du football, voir toute une équipe tenir sur les seules épaules de Banega, ce n’est pas réalisable sur la durée. Pourtant on y a cru, logiquement.

Quelle fin de saison pour Séville et Machin ? 

Actuellement le climat est très tendu dans le Nervion. La place de Machin n’est pas encore remise en question par l’institution mais les travées du Sanchez Pizjuan demandent un sursaut. Les premiers mois du natif de Soria à la tête des Palanganas sont positifs, impossible de le nier. Cependant, Pablo arrive à un tournant comme Setien avant lui chez le rival. Au Betis, l’ancien de Las Palmas a dû se réinventer et doit encore le faire pour sortir de sa torpeur. Machin qui a bien su redresser la barre en septembre doit de nouveau tenter des choses pour réveiller le FC Séville.

Cependant un problème subvient. Quels sont les secteurs défaillants qui rendent cette équipe décevante ? La liste n’est pas longue hormis le fait que physiquement, les Andalous sont dans le creux. C’est pourtant dans ces moments que les hommes sur le banc doivent permettre de relancer la machine. Sauf que Machin ne semble plus compter sur Carriço qui est pourtant le leader défensif de cette équipe. Sur le côte gauche, Escudero est blessé mais Machin là encore ne fait plus confiance à Arana. Devant, Silva déçoit mais Promes qui avait réalisé une bonne performance face au Barça en pointe doit jouer en piston gauche pour palier aux blessures. Munir qui a signé cet hiver pour apporter une plus value tarde à se montrer. Au milieu les problèmes sont légions, seul Rog arrivé en fin de mercato hivernal a des minutes et satisfait. Gonalons est toujours blessé et Amadou ne joue que par intermittence. La gestion de l’effectif par Machin interroge.

Avoir un moment de moins bien dans une saison, ce n’est pas problématique surtout pour un club comme Séville qui n’est pas un top club européen. Là où cela devient inquiétant c’est quand l’entraîneur en place ne trouve pas les solutions pour faire repartir la machine. Lors du dernier match de Liga, Séville s’est déplacé sur le terrain de Huesca et a perdu. Bien sûr, certains pourraient se cacher derrière les deux buts refusés pour expliquer cette défaite, mais c’est tout de même problématique qu’un club qui doit lutter pour la Champion’s prenne zéro point face au dernier de Liga non ? Machin peut encore trouver la solution, mais il va devoir innover et tenter des choses pour s’éviter une fin de saison cauchemardesque.

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

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